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Les ANONYMOUS attaquent la libre expression du mouvement populaire au Vénézuéla

LE GRAND SOIR : S’il s’agit bien des Anonymous qui attaquent le site d’Aporrea, cela prouve qu’on peut être doué en informatique et ne pas savoir faire la différence entre sa tête et son c... en politique. S’il ne s’agit pas des Anonymous, cela prouve la fragilité des identités et des sources sur Internet... Quand la gauche sortira de sa fascination "internet, média libre et indépendant", elle créera de VRAIS médias pour mener une guerre qui ne fait que commencer et dans laquelle nous serons, dans l’état actuel de notre torpeur, perdants.

Le 14 Février 2011 - Ces derniers jours, la page de aporrea.org a été la cible d’attaques menées par une organisation nommée ANONYMOUS, ce qui se traduit par le fait que notre page "crashe" tous les jours.

Cette "organisation virtuelle" s’est attribué le « droit » de hacker la page qui est, au Vénézuéla, la fenêtre des luttes populaires. Nous sommes des millions d’ »anonymes » à avoir fait avancer le travail d’information et le débat d’opinion sur cette page. Principalement parce qu’Aporrea.org est né, justement, au sein de l’organisation populaire (Assemblée Populaire Révolutionnaire), et a été adoptée comme exprimant la voix de beaucoup d’autres formes d’organisations ouvrières, paysannes, de quartier... qui ont surgi depuis le Coup d’État perpétré par la Droite. Celle-ci attaque notre processus révolutionnaire, ne comprend rien à l’autodétermination des peuples et à la lutte pour un monde différent, mais, lamentablement, semble avoir un écho auprès de certains qui s’autoproclament « progressistes » et « démocratiques ».

Nous, les millions d’anonymes qui composent le peuple, nous n’avons effectivement pas d’espace dans les médias traditionnels. En effet, il y a d’une part les médias de l’opposition qui se servent de nos luttes pour attaquer le processus révolutionnaire, d’autre part les médias d’État qui, s’ils ne sont pas idéologiquement de droite, obéissent à une logique imposée par la bureaucratie. C’est là que nous avons à considérer l’importance d’un espace comme Aporrea, où nous, les travailleurs de la base, le mouvement populaire, paysan, étudiant et indigène, nous pouvons exposer nos luttes, nos apports, nos critiques de gauche, avec le seul objectif d’approfondir chaque jour notre processus révolutionnaire.

Aporrea.org est l’un des rares médias, qui, par conséquent, a une action de classe, démocratique, respectueuse de l’unité de la gauche dans sa diversité, ce qui se traduit par un appui sans restriction à toutes nos luttes... ces luttes que nous menons au jour le jour contre le capital et sa logique perverse.

ANONYMOUS doit comprendre que le processus vénézuélien n’a rien à voir avec les dictatures. Ce serait une affirmation sans aucun fondement. Comment peuvent-ils s’attribuer le droit d’amputer la liberté d’expression à partir du sabotage de la libre expression ?

Il faudrait dire aux ANONYMOUS que nous comprenons parfaitement bien ce que signifie la liberté d’expression et comment ont agi les régimes dictatoriaux à son sujet. Le cas le plus emblématique est celui du dictateur Moubarak qui coupe tout accès à Internet lors de la révolution qui se déroule en ce moment en Égypte, or c’est une chose que nous avons pu vivre le 2 Avril (2002) lorsque la droite traditionnelle et les laquais de l’Empire nous ont dénié le droit à la libre expression en fermant les médias populaires et les médias d’état et ont prétendu imposer une dictature qui a été mise en déroute par le peuple bolivarien,qui est sorti dans la rue pour cela et pour sauver Chavez comme Président librement choisi. Ceci montrerait peut-être que Chavez est un dictateur ?

Serait-ce qu’ils ne saisissent pas la différence entre dictatures et processus démocratiques ?

Aux ANONYMOUS nous disons aussi depuis Aporrea que ce qui caractérise leurs agissements, qui n’ont pas de liens avec la lutte des peuples, est assimilable à la logique bureaucratique dont les conclusions sont considérées comme La Vérité et qui, dès lors, prend des mesures qui n’ont rien à voir avec notre réalité et avec notre volonté en tant que peuple.

Il est tellement petit-bourgeois d’attaquer Aporrea que les ANONYMOUS ne comprennent pas que de saboter Aporrea.org c’est dénier aux organisations de travailleurs la possibilité de se tenir au courant de leurs luttes contre l’exploitation, le capitalisme et son idéologie dominante, au moyen de l’un des principaux organes d’opinion et d’information de notre processus révolutionnaire. Ne sont pas comprises non plus nos luttes pour la démarcation du territoire des Indigènes, pour la victoire sur les mafias qui possèdent les terres et portent atteinte à la souveraineté alimentaire du peuple, utilisent des tueurs à gage contre les paysans en lutte, pas plus que celles des étudiants contre un système éducatif oppressif et dépassé. Ce ne sont que quelques exemples de ce qui constitue aujourd’hui une espèce de « caste » qui semble se cacher parmi les ANONYMOUS, et où sont rassemblés certains de ceux qui prétendent nous mettre à l’écart.

Il y a à dire aux membres des ANONYMOUS que leur action est profondément individualiste, que seul les intéresse leur "petit combat" isolé et, dans ce cas, franchement équivoque... celui qui, disent-ils, est mené contre la « dictature » au Vénézuéla ! Ils seraient censés être aux côté des luttes authentiques de ce peuple qui s’est appelé Bolivarien, précisément depuis Février 1989, et ils arrêtraient un processus révolutionnaire qui est actuellement vivant !

Ils ont comme projet le management bourgeois propre à ceux qui croient que tout se résout par des actions menées en dehors des organisations populaires et dirigées de manière unilatérale. Ils partent d’une caractérisation erronée de ce gouvernement qu’ils qualifient de "dictature" , ils méconnaissent la réalité d’un processus en marche, qui, comme tout processus, est plein de contradictions, d’avances et de reculs.

Ils n’ont rien à voir avec nous, révolutionnaires conséquents et de classe, actuellement mobilisés et agissant en appui au processus afin qu’il avance et s’approfondisse ; nous qui luttons contre le capitalisme et ses mécanismes d’exploitation et de domination, à partir de la vie elle-même des communautés, organisations et collectifs, et pas seulement à partir du « cyberespace » derrière l’écran d’un ordinateur, en tout anonymat et peut-être avec des « avantages ».

Ils n’ont rien à voir avec ce peuple qui s’est levé le 27 Février et a décidé de ne plus jamais retourner au passé, nous qui sommes sortis le 13 Avril pour dire du plus profond de nos entrailles à la droite que nous ne tolérerions plus jamais de dictature dans ce pays !... Nous nous montrons et ne nous cachons pas. Ceux qui sont actuellement incompétents pour parler de démocratie puisqu’ils lui portent atteinte, ainsi qu’à notre peuple, semblent s’être mis d’accord pour nous attaquer ! La droite et l’impérialisme se réjouissent et applaudissent ! "Merci pour le service rendu !". penseront-ils !

Avec cette attitude, les ANONYMOUS méconnaissent la classe laborieuse et le mouvement populaire qui a coupé court et mis fin au sabotage bourgeois en Décembre 2002 et Janvier 2003, sabotage qui avait pour but non seulement de destituer Chavez mais a aussi de porter atteinte au peuple lui-même, en nous laissant à peu près deux mois sans pétrole, sans aliments, sans médicaments et sans carburant... ! Mais avec une dignité intacte pour défendre notre souveraineté !

Aux ANONYMOUS, nous disons que nous croyons à l’internationalisme révolutionnaire et que pour cette raison nous devons être impliqué de manière directe dans l’expérience des peuples et dans leurs processus révolutionnaires qui ont pour but la chute du capitalisme.

Aux ANONYMOUS nous posons la question : « De quel côté croient ils réellement être en nous attaquant ? » Selon leurs agissements au Vénézuéla, ils sont du côté de l’ennemi historique : le capitalisme et ses classes d’oppresseurs, d’envahisseurs et d’affameurs de peuples. Aux ANONYMOUS nous demandons s’il est juste de qualifier ce gouvernement de « dictature » et de paver la voie à ceux qui méconnaissent les décisions du peuple laborieux, à ceux qui ont remis ce pays aux Yankees sur un plateau d’argent, à ceux qui, tout au long de l’histoire, nous ont torturé, assassinés et emprisonnés, et osent maintenant parler sans honte de « démocratie ».

Mais, de plus, les ANONYMOUS ne savent même pas faire la distinction entre le gouvernement de Chavez et les médias alternatifs soutenant le processus révolutionnaire bolivarien, comme Aporrea.org, et ils nous mettent sur la liste des objectifs à attaquer comme si nous étions une page « officielle » du gouvernement alors que, loin d’avoir ce caractère, notre page est autonome et constitue un des lieux de débat critique les plus dynamiques concernant la révolution vénézuélienne et le gouvernement même de Chavez.

Aux ANONYMOUS, nous aurions à dire aussi que nous espérons que leur conduite est le produit d’une estimation erronée (grave et honteuse erreur) du processus vénézuélien et des questions sociales qui y sont en jeu, ou d’une vision simpliste et superficielle (irresponsable), qu’ils sont d’une composante bizarre de la gauche, que nous espérons qu’ils sont passagèrement victimes d’un malentendu ou d’une manipulation, et nous comptons qu’ils réfléchissent, qu’ils discutent et débattent sur ce qui s’est réellement passé au Vénézuéla, sur ce que signifie Aporrea.org, et le sens et les conséquences d ce qu’ils sont en train de faire. Qu’ils ne se situent pas du côté des oppresseurs, des faux « démocrates » Vénézuéliens qui d’un côté condamnent Chavez et de l’autre sortent défiler avec la droite qui brandit des drapeaux de États-Unis.

Dans cet esprit, nous les invitons à cesser d’être « anonymes », à mener leurs actions en leur propre nom, celui de ceux qui luttent, celui de ceux qui savent que ce monde n’a pas d’issue sous la domination du capital, celui de ceux qui ne tombent pas dans les manoeuvres et manipulations de ceux qui oeuvrent pour le capital.
Nous attendons aussi qu’afin de dissiper tous les doutes concernant le côté où ils se situent, ils interviennent publiquement à propos d’Aporrea.org et du processus vénézuélien... et qu’ils fassent quelque chose pour réparer les dommages causés.

Sans quoi nous comprendrons de quel côté ils sont, et, dès lors, nous leur disons qu’on ne sabote ni ne fait taire si facilement Aporrea, car ils ne sont pas en train d’attaquer une droite qui s’en prend lâchement aux peuples à partir de l’hégémonie impériale, mais ils sont en train d’affronter un média alternatif et démocratique, ouvrier et populaire, qui a ses piliers justement dans les organisations de la classe laborieuse, des mouvements étudiants, paysans et communaux, qui tous les jours et les heures de leur vie affrontent le capital et luttent jusqu’à la mort contre celui-ci et son idéologie de droite.

Source : www.aporrea.org/actualidad/n174872.html

Pour ne pas attaquer Aporrea sans même le savoir :

http://www.legrandsoir.info/He-Mon-ordinateur-un-esclave-politique-a-l-insu-de-mon-plein-gre.html

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