C’était un 11 septembre 1973. Un Président, élu en 1969 sous la bannière d’une coalition de partis politiques, l’Unité populaire, était devenu l’homme à abattre et, avec lui, l’Unité populaire. Ceux qui les avaient dans la mire de leur « terrorisme » étaient l’oligarchie nationale chilienne et le grand frère étatsunien, apôtre de la démocratie à travers le monde.
Léo Ferré a traduit cet évènement dans une chanson (4 : 19) que je vous invite à écouter.
C’était également un 11 septembre, cette fois, de 2001 quand des avions, piratés, s’abattirent sur les deux tours jumelles de New York, qu’un autre disparut dans les murailles du Pentagone et qu’un quatrième s’écrasa dans un champ en Pennsylvanie. Quelques heures après l’effondrement des deux tours, une troisième tour, tout près des deux précédentes, s’écrasa également sans que l’on sache trop pourquoi. Des attentats simultanés comme jamais les États-Unis en avaient connus. Ici un bref vidéo de 5:06 pour que le monde n’oublie pas.
L’histoire qui suivit ces attentats démontre que dans les deux cas les Administrations étasuniennes y trouvèrent leur compte : au Chili, le départ de Salvador Allende et la fin de l’Unité populaire laissèrent la voie libre au dictateur Pinochet, fidèle allié de la Maison-Blanche et à New York, ces attentats apportèrent la justification pour toutes les guerres à venir.
A l’occasion du 11e anniversaire des attentats de New York et du 37e du coup d’État militaire au Chili, Washington poursuit sa course de conquêtes et de domination. En Amérique latine, ce furent le soutien à la junte militaire argentine, en 1976, le déploiement de l’opération Condor au niveau du Continent, de 1974 à 1984, la guerre des Contras au Nicaragua, de 1981-1988, les coups d’État et tentatives de coup d’État au Venezuela, en Bolivie, au Honduras, en Équateur, au Paraguay. Au Moyen-Orient, les initiatives n’ont cessé de se multiplier : l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie, l’Iran et ça continuent. Dans tous les cas ce furent des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers, des millions de morts et de blessés.
Voilà que, maintenant, Washington et Al-Qaeda viennent tout juste de signer un pacte, non pas pour que ce dernier mette un terme au terrorisme, mais pour qu’avec 5000 terroristes, il aille semer la terreur en Syrie et provoquer ainsi la chute du régime de Bachar Al-Assad.
La longue histoire des alliances de l’empire nous démontre que la seule morale qui compte c’est que ses alliés répondent à ses intérêts. Ce fut le cas avec les pires dictateurs qu’a connu l’Amérique latine et c’est également le cas, au Moyen-Orient, avec les Émirats et les États qui acceptent de le servir en échange de milliards de dollars.
Il faut y voir ces milliers de personnes, hommes, femmes, enfants qui seront victimes des actions barbares de ces tueurs à gages.
La démonstration n’est plus à faire de la morale hypocrite et mensongère de l’Empire. Les victimes en sont et en seront ces dizaines de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes qui n’ont rien à voir avec ces conflits. Nous ne pouvons ignorer que les vrais responsables de ces crimes sont et seront nos gouvernements et notre silence complice.
S’il faut pleurer, c’est d’abord sur nous-mêmes, sur notre insouciance, sur l’irresponsabilité de nos gouvernements à l’endroit du respect des droits fondamentaux des personnes et des peuples. Par eux et à travers eux, nous devenons de véritables assassins. Garder le silence serait en devenir complice.
Oscar Fortin
Québec, le 11 septembre 2012
http://humanisme.blogspot.com