Caracas (Reuters), 1 er avril 2006.
Le Venezuela a pris le contrôle de deux champs pétroliers gérés par Total et l’italien Eni en l’absence d’accord sur leur transfert dans de nouvelles coentreprises dans lesquelles la compagnie pétrolière publique PDVSA serait majoritaire, annonce le ministre de l’Energie.
"Nous avons pris le contrôle direct des deux champs samedi", a déclaré le ministre Rafael Ramirez lors d’une interview accordée à la télévision publique. Il a confirmé qu’il s’agissait bien des champs gérés par Total et Eni.
"Nous attendons une solution avec ces opérateurs après (...) avoir épuisé la possibilité de nouer de nouvelles sociétés mixtes", a-t-il ajouté, utilisant le terme utilisé par le gouvernement pour indiquer les nouvelles coentreprises.
La plupart des compagnies pétrolières présentes au Venezuela avaient signé vendredi des accords avec le président Hugo Chavez acceptant de convertir leur accord de services d’exploitation en coentreprises. Le Venezuela, qui cherche à renforcer la maîtrise de l’Etat sur le secteur de l’énergie, avait dénoncé ces accords l’année dernière.
A Paris, Total s’est refusé à tout commentaire, une porte-parole rappelant seulement que les autorités vénézuéliennes n’avaient pas accepté les propositions faites par le groupe français.
Eni n’a non plus pas tardé à réagir, accusant PDVSA d’avoir violé les droits liés à son contrat et annonçant envisager une action juridique.
Parmi les entreprises qui ont signé des accords de transition figurent l’américain Chevron, l’espagnol Repsol et des compagnies pétrolières de plus petite taille comme Harvest Natural Resources.
Total gérait le champ Jusepin tandis qu’Eni détenait le contrat d’exploitation de Dacion.
L’assemblée nationale du Venezuela, sous le contrôle total des alliés de Chavez, a approuvé la semaine dernière un contrat modèle présentant le cadre de base pour les nouvelles entreprises.
Les accords d’exploitation signés au cours des années 1990 à l’époque où l’investissement privé était à l’honneur, étaient des accords en vertu desquels les entreprises privées pompaient environ 500.000 barils par jour (bpj) de pétrole pour le compte de PDVSA.
Chavez a critiqué ces accords qui, selon lui, favorisent de manière exagérée les entreprises privées et a ordonné qu’ils soient dénoncés pour garantir à l’Etat un contrôle renforcé du secteur pétrolier afin de profiter de l’envolée des cours.
Les compagnies pétrolières se sont retrouvées engagées dans des négociations complexes destinées à convertir leurs contrats dans un nouveau cadre et à définir l’ampleur du contrôle de PDVSA sur les activités des champs pétroliers.
– Source : www.liberation.fr
Le Venezuela accroît son contrôle sur le pétrole, AP, 1er avril 2006.
Est-ce que Washington pourra tolérer une alliance pétrolière entre le Venezuela et la Chine ? par Seth R.DeLong.
Le Venezuela dans la ligne de mire de Washington, par Salim Lamrani.
Liliane Blaser, une histoire bolivarienne, par Benito Perez.
Venezuela : La pétro-révolution d’Hugo Chávez suscite des résistances, par Alain Cassani.