RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Le terrorisme économique britannique, étasunien et européen contre la Syrie

Hier, mercredi 4 juillet, le Royaume-Uni a saisi un pétrolier iranien se dirigeant vers la Méditerranée, via Gibraltar, à destination du peuple syrien [*], au motif qu’il violait les sanctions imposées par l’Union européenne ; lesquelles sanctions visent à paralyser économiquement la Syrie.

Aujourd’hui, le gouvernement de Gibraltar a déclaré avoir des "motifs raisonnables" portant à croire que le navire, saisi à l’est de ce territoire britannique, transportait du pétrole brut à la raffinerie de Banyas en Syrie. Et la télévision nationale iranienne a annoncé que l’ambassadeur britannique à Téhéran avait été convoqué pour « saisie illégale » du pétrolier transportant du pétrole iranien.

Ainsi, devant l’échec de la guerre sur la Syrie commencée à la mode dudit « printemps arabe », suivie d’une campagne médiatique du camp ennemi visant à déclencher une guerre par procuration, puis de l’envoi de dizaines de milliers de terroristes étrangers pour mettre à genoux le gouvernement de Damas, les États-Unis et l’Union européenne ont décidé de priver le peuple syrien de ses besoins élémentaires. Ce faisant, ils pensent que la base populaire du gouvernement syrien se dressera contre « Assad », car incapable de répondre à tous ses besoins.

C’est là un jeu très sale. Mais qui s’en soucie vraiment ? Le peuple syrien devrait être puni pour ne pas avoir abandonné son président…

Certains parmi vous pourraient demander : pourquoi la Syrie achète du pétrole à l’Iran alors qu’elle en a ? La réponse est parce que près de la moitié de ses sources d’énergie et de pétrole sont occupées par les États-Unis, et les forces qui leur sont inféodées, à l’Est de l’Euphrate. Il est vrai que les milices kurdes vendent du pétrole au gouvernement syrien, mais en petites quantités.

D’autres pourraient demander : pourquoi l’Iran envoie des pétroliers du Golfe persique vers la Syrie en faisant tout un détour par le Cap de Bonne-Espérance et Gibraltar, au lieu d’emprunter un trajet plus simple passant par l’Irak ou le Canal de Suez ? Il y a différentes réponses à cette deuxième question :

  • Concernant le transit par l’Irak : certains analystes affirment que l’axe routier Iran-Irak-Syrie n’est pas encore sûr du fait de la présence de cellules dormantes appartenant à Daech, d’autres soutiennent que les bases américaines en Irak et en Syrie auraient stoppé le convoi, et d’autres expliquent que l’Iran ne peut pas acheminer 300 000 tonnes de pétrole par camions-citernes.
  • Concernant le transit par le Canal de Suez : certains soutiennent que l’Égypte applique les sanctions décrétées par les États-Unis et l’Union européenne contre la Syrie, d’autres expliquent que le pétrolier iranien « Grace 1 » chargée de 300 000 tonnes de pétrole ne peut pas emprunter ce trajet vu que la charge maximale pouvant franchir le canal est de 160 000 tonnes.

Quelle que soit la vraie réponse, la seule vérité incontestable est que lorsque, entre 2013 et 2015, Daech volait le pétrole syrien et le vendait à la Turquie et, plus tard, à l’Europe et à Israël, la prétendue coalition de lutte contre Daech, comprenant le Royaume-Uni et dirigée par les États-Unis, ne voyait pas d’intérêt à stopper le vol du pétrole syrien. Mais, aujourd’hui, le Royaume-Uni stoppe un pétrolier parti pour délivrer de l’énergie au peuple syrien.

C’est de la pure piraterie.
C’est du terrorisme économique.

Kevork Almasian
Citoyen syrien originaire d’Alep

05/07/2019

Traduit par Mouna Alno-Nakhal

Source : SYRIANA ANALYSIS
Watch

[*] La tension monte entre Londres et Téhéran après la saisie d’un pétrolier iranien

URL de cet article 35089
   
La Guerre d’Espagne - Révolution et contre-révolution (1934-1939)
Burnett Bolloten
« La révolution espagnole fut la plus singulière des révolutions collectivistes du XXe siècle. C’est la seule révolution radicale et violente qui se soit produite dans un pays d’Europe de l’Ouest et la seule qui ait été, malgré l’hégémonie communiste croissante, véritablement pluraliste, animée par une multitude de forces, souvent concurrentes et hostiles. Incapable de s’opposer ouvertement à la révolution, la bourgeoisie s’adapta au nouveau régime dans l’espoir que le cours des événements (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Chaque fois que nous sommes témoins d’une injustice et que nous n’agissons pas, nous entraînons notre caractère à être passif en sa présence et nous finissons par perdre toute capacité de nous défendre et de défendre ceux que nous aimons. Dans une économie moderne, il est impossible de s’isoler de l’injustice."

Julian Assange - Wikileaks

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.