L’onde de choc du vote historique de l’ONU sur la reconnaissance de l’état palestinien continue à se propager sur la planète.
On ne sait pas trop si c’est sincère ou si c’est formel ; quoiqu’il en soit nous devons fêter l’évènement et nous tenir prêts à défendre ceux qui vont être attaqués par les lobbys israéliens aussitôt qu’ils penseront pouvoir se le permettre.
Nous ne passerons pas tous à l’offensive en même temps. Tout le monde ne comprend peut-être pas exactement pourquoi le terrain politique tremble sous nos pieds, mais en tous cas tout le monde peut le sentir. J’en suis un bon exemple. Je me demandais comment accompagner au mieux le vote de l’ONU par un mouvement en faveur de sérieuses sanctions contre Israël. Mais aujourd’hui j’ai compris d’une seul coup que les sanctions avaient déjà commencé au moment où on comptait les votes.
La tactique militaire classique pour prendre un pont est d’attaquer les deux extrémités en même temps, comme les ponts de Nimegen dans le célèbre film Un pont trop loin. Le pont du Likoud devra être attaqué d’un côté par des sanctions provenant de l’extérieur pendant que des Israéliens à l’intérieur prendront l’autre bout.
Pour que la sécurité israélienne soit assurée, il faut qu’advienne le changement de régime pour lequel Uri Avnery de Gush Shalom se bat depuis 40 ans. Il faut que nous travaillions tous ensemble pour qu’il ait lieu sans destruction ni effusion de sang.
Les armes de destruction massive israéliennes et la folie budgétaire
La Résolution votée rapidement à l’ONU appelant Israël à ouvrir ses sites nucléaires à l’inspection, a été rejetée par Israël comme c’était prévisible. L’annonce par Netanyahu de l’expansion des colonies, qui n’est peut-être qu’un bluff électoral pour s’assurer les votes des colons extrémistes du Likoud, était ce qu’on appelle un coup d’épée dans l’eau. Le projet n’a pas de financement et aucun n’est prévu. A mois que vous ne soyez prêts à faire des donations ?
Il ne faut pas oublier qu’il y a bientôt des élections en Israël parce que le Cabinet précédent n’a pas réussi a faire voter le budget. Ils n’ont pas d’argent pour d’importants projets de construction et je ne pense pas qu’Obama ait l’intention de leur en donner.
Les dirigeants de l’Union Européenne n’ont pas non plus réussi à se mettre d’accord sur le budget. C’est le syndrome du Père Noël : chacun voulait que son projet pour stimuler la croissance soient financé par les autres pays.
Et ici, aux Etats-Unis, les médias s’amusent à nous faire peur avec la grande "falaise fiscale" pendant que les deux camps politiques manoeuvrent pour rendre l’autre camp responsable des problèmes économiques de l’année prochaine. Refuser d’assumer quelque responsabilité que ce soit est devenu le sport plus populaire au Congrès.
Rejet brutal des colonies
Histoire de détourner encore plus l’attention des gens, la prédiction de la fin du monde du calendrier Maya fait la une de toutes les couvertures. Les médias devraient avoir honte de voler ainsi leur temps aux gens pour les empêcher de voir les graves problèmes.
La bonne nouvelle c’est que la menace de construction de colonies a provoqué un tollé général. Un pays après l’autre a convoqué l’ambassadeur israélien pour lui exprimer sa désapprobation. Le Likoud leur a bien sûr rétorqué d’aller se faire cuire un oeuf. Mais les Israéliens voient disparaître leurs atouts plus vite qu’ils ne les accumulent.
Il y a eu des commentaires pleins de bon sens à mes articles sur les sanctions. L’ironie de voir le pays qui mérite le plus d’être sanctionné s’ériger en chef des donneurs de sanctions n’a pas échappé à mes commentateurs. Ils ont mis le doigt sur l’incroyable hypocrisie d’Israël qui accuse l’Iran d’avoir un programme nucléaire qu’il n’a pas, tout en refusant que son propre programme nucléaire soit discuté.
Ils ont compris qu’il s’agissait simplement d’une moyen de s’assurer que l’argent en provenance de l’extérieur (Etats-Unis et diaspora) continue à couler à flots pour financer l’occupation et un moyen de continuer à contrôler les Israéliens ordinaires par la peur en leur faisant croire que si les Arabes et les Musulmans n’étaient pas mis au pas, c’en était fini de Sion. Les Etats-Unis partagent la responsabilité de tout ça.
La Résolution de l’ONU a sonné le glas de l’omerta. Les gens de tous les pays ont compris qu’il fallait contraindre leurs politiciens à expliquer leur silence sur cette grave question.
Le tyran ne fait plus peur
Ce qui me donne de l’espoir, un sentiment auquel je ne me suis pas abandonné depuis des années, c’est qu’on constate manifestement une importante diminution de la crainte qu’inspirent les différents lobbys israéliens. C’est la peur qui poussait nos structures politiques respectives à servir les intérêts israéliens en échange de soutien électoral et de pouvoir politique, leur monnaie d’échange habituelle.
En dépit des efforts du noyau dur du lobby sioniste pour soumettre Obama, la campagne de Romney a été un échec spectaculaire. La purge des officiers "douteux" de l’armée continue, et le public ne voit que la partie émergée de l’iceberg.
Si toute l’histoire finit par se savoir, elle sera pas jolie, jolie. La trahison n’est jamais un sujet populaire. Quand elle est largement répandue, elle sonne le glas de tout le système qui l’a favorisée. Dans son mémo* Obama a utilisé l’expression : "palier aux menaces intérieures". C’est le code pour dire qu’il faut éviter les procès publics.
Il y aura peut-être aussi quelques surprises quand le premier rapport officiel sur l’attaque de Benghazi sortira et qu’on verra qui était réellement impliqué. Et je ne parle pas de ceux qui ont servi d’intermédiaires mais de ceux qui tiraient les ficelles. On ne fera gober à personne que c’étaient les derniers irréductibles d’Al-Qaeda qui vivent dans des tentes au Yémen.
Les sanctions ont des conséquence inattendues
Il y a de bonne nouvelle concernant la nouvelle loi sur les sanctions du Sénat. Obama n’a pas attendu pas que la loi soit édulcorée comme d’habitude par la combinaison des deux propositions de loi de la Chambre et du Sénat. Il a agi tout de suite. Les dérogations** antérieures permettant à 20 majeures compagnies (de 9 pays ndt) d’acheter du pétrole à l’Iran ont toutes été reconduites avec les mêmes réductions.
Bien qu’on dise que les sanctions ont causé du tort à la monnaie iranienne, le gouvernement iranien a continué à compenser la perte d’exportation de pétrole par la vente de gaz et d’électricité à des pays voisins qui ne craignent pas les sanctions. Et l’Iran pourrait bientôt exporter des drones étant donné leur récente maîtrise de cette technologie (acquise grâce à la capture par l’Iran de deux drones US - NdT), conséquence de leur emploi intensif et inconsidéré par quelqu’un qui n’a pas prêté suffisamment attention à la capture du premier.***
La Turquie a déclaré qu’elle continuerait à acheter du gaz iranien ; c’est dans l’intérêt du pays et les Turcs savent qu’aucune action ne sera prise contre eux. S’ils veulent le payer avec de l’or, ils le feront quoiqu’en dise le groupe de sénateurs israéliens des Etats-Unis.
Ils perdent la guerre des relations publiques
L’Occident est en train de perdre la guerre des relations publiques en ce qui concerne les souffrances du peuple iranien. L’Allemagne de Merkel a déclaré publiquement que son gouvernement annulait l’interdiction d’exporter des médicaments qui avait été liée aux sanctions bancaires.
Les déclarations de la Secrétaire d’Etat Clinton ont été brutales, rappelant les horribles paroles de Madeleine Albright sur les 500 000 enfants irakiens qui étaient morts à cause des sanctions... que leurs parents n’avaient qu’à aller se plaindre à Saddam.
Comme tous les citoyens occidentaux souffrent de plus en plus des mauvaises décisions, des excès et de la corruption de leurs gouvernements, ils commencent à comprendre que la menace iranienne n’est qu’un leurre.
Ils commencent à voir qu’on fait souffrir le peuple iranien pour justifier l’expansion militaire occidentale dans la région. Je sens un ouverture dans le sens que les Occidentaux peuvent s’identifier aux Iraniens du fait qu’eux aussi sont "sanctionnés" d’une manière un peu différente : ils n’ont plus les moyens de se soigner.
Je suggère que l’Iran organise des échanges avec des groupes de citoyens de même niveau de différents pays pour mettre en commun la manière dont ils sont exploités par la même cabale de criminels qui est à l’origine de cette frénésie de menaces de guerre. S’il y a quelque chose de commun à tous les citoyens du monde entier, c’est bien la manière dont leurs élites en usent et en abusent.
Gordon Duff vient juste de publier un très bon article**** sur Press TV à propos des milliers de milliards de futurs profits commerciaux réalisés par des proches du monde politique, grâce à des délits d’initiés, en utilisant la montée et la baisse des tensions pour manipuler les marchés et gagner les paris qu’ils font sur les cours.
Alors oui, les sanctions contre Israël ont commencé depuis le vote palestinien à l’ONU. Les gens n’auront plus peur du lobby israélien. Ils ne goberont plus la manipulation de l’Holocauste.
Les gens vont cesser d’accepter d’être des citoyens de seconde zone dans leurs propres pays et de regarder les membres des lobbys israéliens festoyer avec leurs officiels gouvernementaux et pire encore, faire passer des lois auxquelles nous devons nous plier mais pas eux.
Jim Dean
Jim Dean est issu d’une vieille famille militaire qui remonte à la Révolution Américaine. Son père était pilote d’avion de combat Mustang P-40 et ensuite P-51 pendant la seconde guerre mondiale. La mère de Jim s’est retrouvée veuve à 16 ans quand son mari a été tué avec ses 580 compagnons dans l’attaque de leur avion par le SS Paul Hamilton, au large des côtes d’Alger. Jim Dean s’intéresse aux domaines de la sécurité nationale, l’intelligence, la propagande, et aux guerres en cours. Il est l’administrateur du site Veterans Today.
Pour consulter l’original : http://www.presstv.com/detail/2012/12/08/276836/israeli-regime-receives-first-sanction/
Traduction : Dominique Muselet