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Le président Paul Doumer : en avez-vous entendu parler ?

Doumer, Paul Certainement ! Son nom a a été donné à une rue de Paris, à des hôpitaux, à un grand nombre d’écoles, de collèges de lycée, à de nombreux boulevards, partout en France ....

Il fut président de la république radical. "Élu au second tour de scrutin, après avoir dépassé le pacifiste Aristide Briand. Il a été assassiné par un déséquilibré du nom de Paul Gorgulov" nous indique Wikipédia. Il a été auparavant député, ministre, sénateur président de l’assemblée nationale puis du sénat etc etc ... Son buste en pierre trone par ci par là. Bref un notable de très haut rang "d’origine modeste" prévient toujours Wikipédia faisant l’honneur de la République et tragiquement enlevé à la Nation ...

Nos enfants, qui fréquentent écoles, lycées, collèges, ne savent pas la vérité sur ce personnage, car :

Il fut un grand trafiquant de drogue !

Le grand spécialiste du trafic drogues qu’est Alain Labrousse a publié un ouvrage de référence : Drogues un marché de dupes. Il est sans doute le meilleurs connaisseur de ce marché et avait mis sur pied un Observatoire Géopolitique des Drogues (OGD) qui faisait autorité mondialement. Un rapport était établi annuellement. Il avait par exemple établi à la fin des années 90, preuves à l’appui que la Turquie était le grand fournisseur d’héroïne pour toute l’Europe. Le quotidien l’Humanité du 5 mars 2000 explique : "Aucun citoyen français ne se doute que l’héroïne diffusée dans les banlieues a été produite en Afghnistan et élaborée en Turquie"... "Le Maroc est le principal fournisseur de hashish de l’hexagone". Cette production qui permet aux paysans du Riff par exemple, de survivre, est beaucoup plus rentable que celle des produits vivriers et permet à ces paysans de survivre. Il serait tellement plus intéressant qu’ils puissent produire les légumes, céréales etc indispensables à la population ... Dans le travail d’Alain Labrousse, les implications politico financières étaient mise à jour et clairement explicitées.

Cet observatoire fonctionnait sur ses propres ressources. "Nous n’avons jamais eu de subvention déclarait Alain Labrousse sur France 2 en 2000. Nous nous concevions comme un service public donnant gratuitement à tous ceux qui étaient intéressés. Il n’a obtenu aucune aide du gouvernement malgré les promesses et a du arrêter. Il était trop indépendant. Le travail de l’OGD dévoilait les intrications étroites entre le trafic de drogues et la géopolitique. Une journaliste a essayé de reprendre le flambeau mais elle n’a pas réussi à ma connaissance. Pour fonctionner, elle vendait ses infos, mais à un prix très élevé.

Juteux "jackpot" de la colonisation française en Indochine et au Maroc

Sous ce titre (p. 23 de l’ouvrage) , Alain Labrousse, après avoir expliqué que le trafic des drogues a été "le joyau du diadème impérial britannique", en clair qu’il rapportait beaucoup d’argent, écrit : "dès 1862, 6 mois après avoir annexé Saïgon, la France met en place, par l’intermédiaire de commerçants chinois, un fructueux commerce d’opium destiné aux "indigènes". La marchandise importée d’Inde est taxée à 10%. La "source de revenus est si juteuse que l’expérience est renouvelée les années suivantes avec chaque nouvelle région de l’Indochine devenue protectorat ou conquise"...

La système "atteint la "perfection" en 1893 avec l’arrivée de Paul Doumerc en Indocchine (il a été "Gouverneur général de l’Indochine de 1897 à 1902, où il succède à Armand Rousseau). Paul Doumerc, va rassembler " les 5 comptoirs en un monopole unique, il fait construire une raffinerie moderne qui transforme la résine indienne brute en opium à fumer et invente un nouveau procédé qui permet à la drogue de brûler plus rapidement obligeant ainsi les fumeurs à augmenter leur consommation". (Il faudrait s’informer : les cigarettiers ont-ils adopté un système pour que les cigarettes se consument plus vite : est ce le même ?)

Toute cette face de l’action du futur président est soigneusement cachée. Surtout les immenses dégâts occasionnés aux peuples d’Indochine ne sont nulle part évoqués.

Et Alain Labrousse de conclure : "un véritable coup de génie puisque l’opium finira par représenter un tiers des revenus de l’Indochine".

Mais : "la politique d’interdiction (des drogues) adoptée sur le plan international et mise en place au début du XXème siècle (...) ne sera tous simplement pas appliquée dans les colonies".

N’oublions jamais : la France coloniale a été une horreur, une suite de génocides, exactement comme la colonisation de l’Amérique du Nord et du Sud, de l’Afrique etc etc ...

J’ajouterais pour la gloire de l’industrie pharmaceutique, que les premiers pharmaciens et industriels, ont fait fortune en vendant des dérivés de l’opium. Mais c’est un autre sujet, dont il faudra bien reparler.

Et si vraiment vous souhaitez en savoir plus, par exemple sur la French connexion (en dehors des clichés cinématographiques) lire le livre de Alfred W. McCOY (enseignant d’histoire du Sud-est asiatique à l’université de Madison au Wisconsin (États-Unis) : La politique de l’héroïne. L’implication de la CIA dans le trafic des drogues.

Cette troisème République, quelle belle époque pour les hommes politiques ! On savait cacher l’activité réelle des hommes politiques, des princes qui gouvernaient ! Un Président qui a été instigateur du trafic de d’héroïne sur plusieurs pays compôsant ce que les colonialistes ont appelé "l’Indocchine", c’est pas banal.

Aujourd’hui, le tout petit bonhomme qui squatte l’Elysée avec l’approbation de l’ensemble de la classe politique, mais aussi des directions syndicales, et surtout du grand patronat français et européen est un homme "normal" qui préside "normalement". Et tout aussi normalement il envoi argent et armes en Syrie dans une aventure meurtrière de recolonisation du "moyen orient". Il est co responsable de massacres odieux, le ministre Fabius battant dans le genre des records.

Et l’animal, fait passer ce que la droite n’a pas réussi à faire passer contre les travailleurs et le peuple de France, .... et ça ne fait que commencer.

Il faudrait penser à débaptiser, rues, avenues, écoles, lycées, collèges, hôpitaux etc ... qui portent ce nom puant de Paul Doumer.

Docteur Jacques Lacaze,

qui a été chargéd’un dossier "drogues" à l"ex DDASS du Nord durant 10 ans.

Source : le blog de Jacques Lacaze.

Sur la drogue, lire également ceci.

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Un futur présent, l’après-capitalisme, de Jean Sève
Michel PEYRET
Une façon de dépasser le capitalisme Le livre de référence L’essai de l’historien Jean Sève intitulé Un futur présent, l’après-capitalisme (La Dispute, 2006). Ce livre propose une interprétation du mouvement historique actuel dans le sens du dépassement possible du capitalisme. Il énonce ce qu’il envisage comme des preuves de l’existence actuelle de « futurs présents » qui seraient autant de moyens de ce dépassement du capitalisme déjà à l’oeuvre dans le réel. Sur la question (…)
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Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. [...]

Aimé Césaire

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