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LE PEUPLE ARGENTIN LUTTE POUR SA TERRE

Esquel, Chubut, Argentine - Les 22 et 23 mars 2008, à l’occasion du 5ème anniversaire du vote populaire de la communauté d’Esquel contre le projet d’extraction minière d’or et d’argent de la sociéte canadienne Meridian Gold (rachetée en 2007 par Yamana Gold), diverses communautés argentines -Famatina (la Rioja), Los Antiguos (Santa Cruz), Perito Moreno (Santa Cruz), Bariloche (Rio Negro), Mendoza et Gualeguaychú, entre autres-, se sont réunies à l’occasion du 2nd forum du NON pour partager leurs expériences, continuer leur lutte contre l’industrie minière et s’organiser.

ARRETONS LE SACCAGE

Suivant le mouvement de la mobilisation populaire d’Esquel, ce sont aujourd’hui 14 provinces argentines qui sont unies contre l’exploitation minière.
Ainsi, en ce 5ème anniversaire, les assemblées citoyennes argentines ont organisé le 22/03/2008 un grand débat pour partager leurs expériences. Le 23/03/2008 s’est réunie l’Assemblée Patagonique contre le pillage et la pollution. Dans l’après-midi, un concert et une marche de prostestation contre les projets d’extraction miniers ont eu lieu.

A cette occasion, les différentes associations ont dénoncé actions gouvernementales et étrangères participant à la dégradation de l’environnement et outrepassant les droits des populations comme par exemple la mise à disposition par le gouvernement des entreprises d’extraction minière, productrices de papiers et de soja de quantités astronomiques de gaz et d’électricité subvencionnées pour garantir la pollution et le pillage du territoire national, le déversement dans le Rà­o Limay d’effluents cloaquaux, agrochimiques et industriels contaminant l’un des plus importants cours d’eau de la Patagonie ou encore le futur Dakar qui prévoit d’avoir lieu sur le territoire patagonien.

Lors de la prochaine réunion de l’Union des Assemblées Citoyennes (UAC : Unión de Asembleas Cuidadanas) qui se tiendra les 4, 5 et 6 avril à Capilla de Monte, province de Córdoba, l’Assemblée Patagonique proposera l’organisation de caravanes de soutien pour soutenir les différentes localités du territoire, et spécifiquement celles qui souffrent d’asservissements continus des entreprises pétrolières et minières. L’élaboration d’une brochure informative sur l’intention du gouvernement de soutenir et de subventionner à travers de sa politique énergétique les grands consommateurs corporatifs, plutot que de soutenir une politique énergétique adaptée aux véritables nécessités de consommation de la population sera aussi à l’ordre du jour.

Pour plus de détails, vous pouvez consulter le compte rendu de cette rencontre sur le site www.noalamina.org ou en cliquant sur le lien suivant : http://www.noalamina.org/index.php?module=announce&ANN_user_op=view&ANN_id=1146

Ces dénonciations et actions à venir répondent à un meme objectif : résister au pillage des terres et des biens communs (ressources naturelles) par le gouvernement, mais surtout par les transnationales d’extraction, souvent canadiennes.

UN PILLAGE ORGANISE PAR LES GOUVERNEMENTS

En effet, 60% de l’industrie minière est aux mains de transnationales canadiennes, qui respectent pas ou très peu le droit des populations locales.
Ainsi, selon un rapport émis à l’occasion des tables rondes canadiennes sur la responsabilité sociale et l’industrie extractive minière dans les pays en développement du 29/03/2007 (http://www.mining.ca/miningworks/media_lib/documents/CSR_reportFR.pdf), « les entreprises extractives canadiennes exercent leurs activités dans des pays où la capacité de gouvernance est faible, et où la corruption est omniprésente (...). Dans ces circonstances, la protection des droits de la personne et l’application de la réglementation de l’environnement sont souvent mauvaises, voire inexistantes. »

Outre ces bavures connues, le gouvernement canadien offre également une assistance politique (par l’entremise de ses ambassades et de ses délégations commerciales) et un soutien financier (par l’entremise d’Exportation et développement Canada, du Régime de pensions du Canada et d’allégements fiscaux) aux entreprises extractives canadiennes qui mènent leurs activités à l’étranger. De plus, lorsque les entreprises canadiennes vont exercer leurs activités à l’étranger, il n’existe aucun mécanisme efficace de reddition de comptes au Canada permettant de vérifier si ces entreprises respectent les droits de la personne et les normes environnementales internationalement reconnus.

Du coté argentin, c’est loin d’etre plus brillant.
De la loi sur les investissements de l’industrie minière, en passant par les lois nº 24.196, nº 25.429, nº 25.161, nº 24.228, nº23.018 modifiée par la loi nº24.490 ou le décret nº 613/2001, tout semble fait pour favoriser le pillage du pays. Déduction des frais d’exploration, exemption des impots douaniers, remboursement entre 5 et 12% des exportations réalisées, déduction à 100% de l’impot sur les combustibles liquides, possibilité de transfert de capitaux à l’international sans charge ne sont que des exemples !

Alors si les Argentins ne s’organisent pas, ne se regroupent pas pour dénoncer le pillage leur terre qui le fera ? Le mouvement NOALAMINA a vu le jour à Esquel en 2002, aujourd’hui, 14 provinces sont réunies. Et demain ?

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