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Le petit "réfugié" autrichien

Autriche : quand "le petit réfugié", "qui a fui l'Union soviétique pendant la seconde guerre mondiale" pour gagner la grande Allemagne de Hitler, est devenu "le président qui a barré la route à l'extrême-droite"

Le Monde (05/12/16) se réjouit de l’échec du candidat du FPÖ. Pour le quotidien, dit de référence, l’extrême-droite a été battue en Autriche. Et de désigner le vainqueur, "un petit réfugié" venu d’ailleurs, le candidat Van der Bellen, qui a vaincu le dragon, présenté comme une résurgence du nazisme.

Chacun comprend le sens de l’allégorie : il a fallu que ce soit un miraculeux fils d’étranger qui opère le miracle. En ces temps où l’immigré est la cible de la "’fachosphère", l’élection autrichienne devient symbolique. Et l’allégresse du Monde est telle que le journaliste en rajoute sur l’itinéraire européen de la famille du nouvel élu, afin de "prouver qu’un petit réfugié peut devenir un grand président".

Ainsi le journaliste précise que "les parents de M. Van der Beullen ont fui l’Union soviétique pendant la seconde guerre mondiale". Cette précision donnée sans commentaire étonne le lecteur averti : fuir l’Armée rouge boutant les hordes nazies n’apparaît pas comme une référence d’antifascisme, surtout que le correspondant du Monde en Autriche insiste et donne des détails sur l’itinéraire suivi par les parents Van der Bellen : "La famille Van der Bellen, a émigré au XVIIIéme siècle des Pays-Bas vers la Russie, d’où elle fut chassée en 1917 en direction de l’Estonie par les bolcheviks, avant de gagner Vienne où Alexander naître en 1944. L’occupation soviétique du secteur obligera encore tout le monde à partir, cette fois pour rejoindre la profondeur rassurante des vallées alpines les plus reculées".

Or, au 31 décembre 1944, l’Autriche faisait encore partie de la "Grande Allemagne"... Ainsi les parents Van der Bellen ont fait retraite avec l’armée hitlérienne pour s’installer en Autriche, où règne encore le Führer, et ils décampent à nouveau quand Vienne est libérée par les Soviétiques.

On peut s’étonner que le journaliste semble trouver normal ce périple... Faut-il lui rappeler que c’est grâce à l’Union soviétique que la France à été libérée, car si les 200 divisions allemandes du front de l’Est avaient pris leurs quartiers en Normandie, le débarquement allié n’aurait pas eu lieu.

Et puis, revenons à l’élection autrichienne, disons que si son vainqueur n’est pas responsable du choix de ses parents, le parrainage de ceux-ci fait tache en matière de référence de lutte contre l’extrême-droite.

LGS : pour ce qui est de ses origines familiales, le petit "réfugié" ne vient pas de nulle part. Citons Wikipédia : "En 1763, ses ancêtres néerlandais immigrent à Pskov et y sont anoblis. Son grand-père, né à Pskov, fuit l’Empire russe pendant la révolution bolchévique de 1917, en Estonie où lui et sa famille trouvent refuge. Entre 1940 et 1941, après l’occupation de l’Estonie par l’Union soviétique, le père d’Alexander Van der Bellen, un baron de l’Empire russe, parvient, avec sa future femme Alma Siebold, d’origine germano-estonienne, à se rendre en Allemagne, puis, de là, à Vienne."

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Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?
Jean BRICMONT
Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié « Impostures intellectuelles », avec Alan Sokal, (Odile Jacob, 1997 / LGF, 1999) et « A l’ombre des Lumières », avec Régis Debray, (Odile Jacob, 2003). Présentation de l’ouvrage Une des caractéristiques du discours politique, de la droite à la gauche, est qu’il est aujourd’hui entièrement dominé par ce qu’on pourrait appeler l’impératif d’ingérence. Nous sommes constamment (…)
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Je crois, juridiquement parlant, qu’il y aurait des motifs sérieux pour inculper chaque président des Etats-Unis depuis la seconde guerre mondiale. Il ont tous été soit de véritables criminels de guerre, soit impliqués dans de graves crimes de guerre.

Noam Chomsky, in "What Uncle Sam Really Wants"

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