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Le Loup, le Chien et le QR Code

Un Loup n’avait que les os et la peau
Tant les Chiens faisaient de bons surveillants.
Ce Loup rencontre un dogue aussi puissant que beau,
Entre en propos, et lui fait compliment.
« Il ne tient qu’à vous, beau diable,
D’être aussi gaillard que moi, lui répond le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos semblables y demeurent misérables. »
Le Loup s’enquiert : « Que me faudra-t-il faire ?
 Presque rien, dit le Chien : donner de votre temps,
À l’occasion désigner vos représentants,
Et finalement à votre maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs et autres attractions. »
Le Loup déjà s’imagine en meilleure situation,
Chemin faisant, voit le cou du Chien singulier.
« Qu’est-ce cela ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ! Rien ? - Peu de chose.
 Mais encore ? - Le QR Code auquel je suis lié
De ce qui vous surprend est peut-être la cause.
 Vous êtes aliéné, dit le Loup. - Non, vacciné.
 De votre propre chef ? - Qu’importe !
 Il importe si bien que de cette félicité
Je ne veux en aucune sorte.
 Sans passe liberté, point de franche lippée :
Les non-vaccinés seront tard déconfinés.
 Aux orties donc Hippocrate et son serment,
Le secret médical, la libre décision.
Aux oubliettes embarrassants précédents,
Bénéfice-risque, principe de précaution.
Gloire aux affaires, vivent les secrets,
Les conflits d’intérêts, les verrous des brevets.
Est-ce cela le monde d’après ?
 Cancres, pauvres antivax, pauvres réfractaires,
Suivez-moi, vous connaîtrez meilleure destinée :
Envie d’évasion, envie de se distraire,
Il ne tient qu’à vous de revenir à l’ordinaire,
Car tous vaccinés, nous serons tous protégés,
Ainsi sera-t-il sauvé notre cher système de santé.
 Que d’aucuns enfoncent encore dans la dèche,
Comme ils négligent la fondamentale recherche.
Ne soyez pas à ce point pétris d’assurance :
Tantôt un tout autre fléau verra jour,
Fruit délétère de l’intempérance. »
À ces mots, sire Loup s’enfuit, et, lui, court toujours.

D’après Jean de La Fontaine, « Le Loup et le Chien »

Dessin de Francisco de Goya, « Quien lo puede pensar ! » (Qui peut le penser !)

URL de cet article 37426
   
DEPUIS LA NUIT ET LE BROUILLARD - FEMMES DANS LES PRISONS FRANQUISTES - de Juana Doña
traduit par à ngeles Muñoz avec la collaboration de Sara Albert Madrid, février 1939. La Guerre d’Espagne touche à sa fin. Leonor va connaître l’exode, la torture, la condamnation à mort, et les longues années de prison... L’horreur quotidienne de l’univers carcéral franquiste tel que l’ont vécu des milliers de femmes et d’enfants est décrite ici par Juana Doña avec un réalisme sans concession et sans complaisance. Ce livre est son témoignage. Écrit en 1967, publié seulement après la (…)
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« (...) on a accusé les communistes de vouloir abolir la patrie, la nationalité. Les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut leur ravir ce qu’ils n’ont pas. Comme le prolétariat de chaque pays doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe dirigeante de la nation, devenir lui-même la nation, il est encore par là national, quoique nullement au sens bourgeois du mot. »

Karl Marx, Friedrich Engels
Manifeste du Parti Communiste (1848)

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