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Le Débat sur l’autorisation des OGM au Sénat : à pleurer.


Témoignage de Christian Velot, chercheur et enseignant en biologie
moléculaire à l’Université Paris-sud , venu plusieurs fois en Mayenne animer
des conférences sur les OGM et qui témoigne en faveur des faucheurs
volontaires dans les procès.


23 mars 2006.

Je faisais partie hier de la délégation de militants anti-OGM qui est allée
au Sénat écouter les « débats » sur le projet de loi.

Je crois que je n’aurais pas dû. Alors que j’avais passé une bonne journée
militante qui, comme à chaque fois, regonfle les batteries et redonne plein
d’espoir, à commencer par un débat à 10H30 le matin sur i-télé aux côtés de
Noël Mamaère et face aux VRP de la transgenèse généralisée que sont
Houdebine et Ledéaut, je suis rentré chez moi complètement abattu, désabusé,
avec un étrange mélange de sentiment de révolte et d’envie de pleurer.

Aujourd’hui, je ne suis toujours pas remis et je n’ai que le clavier de mon
ordinateur comme remède car j’éprouve un immense besoin de faire partager le
triste spectacle auquel j’ai assisté hier dans l’Hémicycle de la rue de
Vaugirard.

Premier coup derrière les oreilles : le nombre de sièges vides. Sur 331
sénateurs, seulement 49 étaient présents en ouverture de séance, et il n’en
restait plus que 35 après une demi-heure !

Je me dis alors qu’il doit au moins y avoir tous ceux qui sont (ou qui prétendent être) concernés par le sujet, et notamment qui sont censés défendre nos positions. On a bien
cherché (c’était facile, ils n’étaient pas nombreux) : pas de Dominique
Voynet, qui était pourtant venue le matin même faire de belles déclarations
lors de la conférence de Presse ! Aucune présence non plus de Jean-Luc
Mélenchon, proche de José Bové depuis la campagne contre le TCE, et pour
lequel il est sans doute moins payant de venir faire son boulot au Sénat que
se pavaner debout sur un banc du trottoir du boulevard Arago pour être
certain de bien être remarqué pendant le passage de la manif anti-CPE de
samedi dernier. Je l’ai d’autant plus amère qu’aux dernières sénatoriales
(2004), j’ai fait partie, avec mon ami Raymond Leduc de la Confédération
Paysanne, du comité de soutien de Jean-Luc Mélenchon (candidat en Essonne
avec Bernard Véra et Claire-Lise Campion)...

Au delà de cet absentéisme pitoyable, reste le déroulement des « débats » :
a pleurer (ou hurler mais on ne pouvait pas) ! Un brouhaha incroyable !
Personne ou presque n’écoute l’intervenant qui fait (ou plutôt qui lit) son
discours. Chacun parle dans son coin avec ses voisins ou y va de ses petites
activités personnelles. J’ai dix fois moins de bruit dans un amphithéâtre de
200 étudiants d’une moyenne d’âge de 20 ans, et sans que j’ai besoin
d’exercer la moindre autorité. L’intervenant pourrait s’adresser à la porte
de ses chiottes, ça ferait le même effet.

Du balcon où nous étions situés, nous avions une vue plongeante sur les
pupitres des sénateurs du groupe UMP. Pas un seul n’avait le projet de loi
sous les yeux ! Raffarin et ses potes ont passé leur temps de présence
(environ 30 minutes) à causer entre eux et se marrer, certains tournant
carrément le dos à l’intervenant. D’autres remplissaient des dossiers,
regardaient leur agenda. Deux sénatrices au fond de l’hémicycle (et donc
juste en dessous de nous), après avoir regardé ensemble un album photo,
s’échangeaient leur permis de conduire, leur pièce d’identité, sans doute
pour mieux constater sur leur face de rat les dégâts provoqués au cours du
temps par les crèmes à l’ADN végétal de chez Dior. Un autre montrait à son
voisin des photos d’une maison imprimées en couleur sur du papier A4,
probablement la résidence secondaire qu’il vient de s’acheter avec les 120
000 euros annuels qu’il perçoit pour venir se gratter les couilles au Sénat,
une autre encore réorganisait ses papiers et ses billets de 20 euros dans
son portefeuille... Et le plus drôle (enfin, façon de parler), c’est qu’à la
fin d’une intervention, et uniquement s’il s’agissait bien sûr d’un
intervenant de leur groupe, ils applausissaient comme des automates.

En ce qui concerne les interventions elle-mêmes, les âneries de ceux qui
défendaient le texte étaient à la hauteur de leur méconnaissance du dossier.
Quand à ceux qui étaient censées intervenir dans notres sens, il est clair
que je ne les choisirais pas comme avocats, à moins que je ne souhaite être
assuré de faire de la prison à vie : mous du genoux sur le fond, monocordes
et sans aucune conviction sur la forme. Eux non plus n’avaient probablement
pas lu le projet de loi, ...à moins qu’ils n’aient tout simplement pas
vraiment envie de s’y opposer.

Bref, à pleurer vous dis-je ...

Peut-être suis-je trop naïf, ou peut-être ai-je tendance à prendre les
choses trop à coeur ? Je ne sais pas. Toujours est-il que n’y tenant plus,
au bout d’une heure j’ai décidé de partir, l’âme en peine, avec le profond
sentiment d’avoir été brusquement téléporté plus de deux siècles en arrière,
et de savoir de moins en moins ce que signifie « démocratie ».

Christian Vélot


Contre-information importante sur OGM médicamenteux après le reportage de France 2 mettant en scène un enfant atteint de mucoviscidose face aux faucheurs.



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Ainsi parle Chávez
Hugo Chávez, figure du Venezuela et de l’Amérique latine contemporaine, si critiqué et diffamé dans la plupart des médias, était indéniablement le président métisse, issu d’une famille pauvre, avec lequel les classes populaires pouvaient s’identifier. Pendant 13 ans, chaque dimanche, il s’est adressé à son peuple dans une émission appelée « Allô président », fréquemment enregistrée sur le terrain et en public. Ce livre recueille certaines de ses allocutions. Tour à tour professeur, (…)
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« Citoyens,

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ou à mot spirituel. Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Citoyens, Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèrent jamais comme vos maîtres.

Le Comité Central de la Garde Nationale »

Texte de l’affiche apposée avant l’élection de la Commune de Paris, 25 mars 1871.

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