Le chef comptable, dans son beau costume (payé par son travail en se levant le matin), ne fit qu’une bouchée de la poissonnière qui avait étalé devant elle ses factures et son bilan, mais avait du mal à s’y retrouver pour contredire « Mister Additions-Soustractions d’abord » qui fonctionnait comme un ordinateur sans âme, paré pour briller à « Des chiffres et des lettres . » Surtout aux chiffres(1).
Dur, carré, capable assurément de réciter la table de multiplication par 9, le chef comptable faisait meilleure impression que son interlocutrice qui semblait molle et bouffie du cerveau et qui ricanait à chaque banderille reçue (même pas mal ! Tu parles, même ses ennemis souffraient pour elle).
Les autres candidats, et notamment celui pour qui la France ne se gérait pas après lecture d’un bilan (actif-passif), mais en prenant aussi en considération le facteur humain, avaient été sortis de la course.
Il en restait donc deux, qu’on aurait bien vus au Café du Commerce ou au concours du meilleur charretier, parlant en même temps pour nous persuader qu’il allait falloir, pour l’un se mettre au travail (tas de feignants), accepter des réductions de pouvoir d’achat (tas de cupides), pour l’autre virer les feignants de chez feignants, profiteurs de la sécu, allergiques bronzés à la dominicale messe catholique, apostolique et romaine.
Bref, l’une promettait de chasser le Sarrazin, l’autre de lui faire pleurer des larmes de sang sur les chantiers et de pressurer les nantis « de souche » qui se gobergent avec parfois plus de 1000 euros par mois à dépenser en conneries inutiles : cantine des mômes, loyer de l’HLM, achat de lunettes ou pose de couronnes dentaires en acier véritable garanti à vie.
L’amusant est qu’un candidat avait proposé un avenir en commun dans lequel il mettait l’humain d’abord. Les Français qui l’avaient écarté le pressaient à présent de choisir entre les finalistes, entre la prosélyte de la haine et le Monsieur-Propre mini-format qui suintait de mépris pour les prolos (moutons à tondre, vaches à lait), engeance dont il avait constaté en Bretagne que les femelles étaient illettrées et dans le Nord que les mâles étaient alcoolos.
Hélas, Jean-Luc Mélenchon passait les bornes des limites de l’irresponsabilité en n’écoutant ni Obama, ni Gattaz, ni Juncker, ni Merkel, ni Madelin, ni même Robert Hue dont Karl Marx aurait dit (paraît-il, notez le conditionnel, information à vérifier) : « C’est l’héritier de ma pensée, j’aurais voulu qu’il soit mon fils ».
Quant à moi, profitant de mon pseudo qui me garantit l’impunité, je vais m’abstenir pour ne pas être responsable de l’élection de Marion-Maréchal-Nous-Voilà-Le Pen en 2022, ou de troubles que je redoute assez vite après l’élection (qui ne fait aucun doute) de celui dont Rothschild aurait dit (paraît-il, notez le conditionnel, information à vérifier) : « C’est l’héritier de ma pensée financière, j’aurais voulu qu’il gère mes actions ».
Théophraste R. (Le 7 mai, un 55 % pour Macron sera largement suffisant pour motiver ses Compagnies REPUBLICAINES de sécurité (CRS) qui vous feront entrer dans la tête que « Vous avez voté, vous avez voté »).
Note (1) Dans son clip de campagne, Macron a cette phrase plus que bancale : « Je mesure la gravité et la responsabilité qui m’incombent » ICI à 0,24 mn.
La gravité qui lui incombe ? Elle était prof de quoi, Brigitte ?