Alors que la Good Food March est arrivée à Bruxelles dans l’indifférence médiatique, vous vous souvenez peut-être de la détermination des paysans indiens du mouvement non-violent Ekta Parishad qui en 2007 furent 25 000 à marcher pour réclamer le droit de cultiver leurs terres. Vous serez donc j’imagine heureux d’apprendre que pour ce mois d’octobre, une immense marche est à nouveau organisée. Objectif ? Unir les communautés autour d’une lutte non violente pour garantir le droit à la terre des paysans, l’eau, la forêt et la préservation des ressources naturelles.
L’Inde c’est loin dites- vous ? Du tout. C’est tout proche, c’est encore le lieu d’une agriculture vivrière diversifiée telle que la France la connaissait avec son bocage des années 1960. Là , tout n’est pas qu’uniformité et les Indiens, contrairement à nous, ne sont pas encore obligés d’importer massivement leur nourriture.
100 000 marcheurs sont attendus cette année.
Il en faudra 100 000 de plus l’an prochain. Et ainsi chaque année jusqu’à ce qu’on y arrive, et pas qu’en Inde. Car la lutte est rude, dure, âpre et généralement d’une grande violence de la part des prédateurs de terres cultivables et de semences.
Très récemment, dans le Wall Street Journal du 6 septembre, Jose Graziano da Silva, Directeur Général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et Suma Chakrabarti, Président de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), ont explicitement appelé "à une augmentation au niveau mondial des investissements dans le secteur privé et dans l’accaparement des terres. Stipulant que le secteur privé est efficace et dynamique, ils appellent les compagnies privées à « doubler leurs investissements dans les terres elles-mêmes, les équipements et les semences »."
(Source : La Via Campesina)
En France, c’est l’association Gandhi International qui fait le relais vers la mobilisation internationale, notamment par une marche solidaire vers Paris qui doit s’achever le 17 octobre prochain.
En parallèle, et toute aussi cruciale, est la question des semences. Là aussi, la prédation est féroce pour breveter ce qui a toujours circulé librement entre paysans pour assurer la diversité d’éco-systèmes solides. La grande Vandana Shiva, appelle elle aussi pour ce mois d’octobre à une mobilisation massive sur ce sujet.
Il y a au minimum une pétition à signer. Et peu importe que, malgré une première victoire, l’association Kokopelli ait été déboutée sur la question des semences anciennes, ne vous découragez pas : ils gagneront plus tard.
Pourquoi tous ces mouvements en octobre ? Parce que le 2 c’est l’anniversaire de Gandhi. Alors à vos souris, et à vos baskets : en route !