Collectif C’sur, Calais
L’article 21 à nouveau utilisé pour réprimer des militants associatifs à Calais
Jean Claude Lenoir est un militant associatif connu sur Calais pour défendre les réfugiés. Il participe au collectif C’sur. Ce collectif organise depuis la fermeture du centre d’accueil de Sangatte une aide humanitaire auprès des réfugiés par la distribution de repas, de vêtements et une aide médicale. La politique de l’etat consiste à dissuader les réfugiés de venir à Calais en leur refusant l’accès à la nourriture, à l’hébergement, aux soins et à un minimum d’hygiène.
En plein hiver les membres du collectif ont posé un acte symbolique fort pour protester contre l’attitude inhumaine des autorités françaises. Ils ont collectivement décidé l’hébergement de réfugiés. Il est certain que cette décision courageuse de citoyens responsables et soucieux de respecter leur devoir d’assistance à des personnes en danger, a permis de sauver des dizaines de personnes qui étaient exposées au risque de mourir de froid.
Jean Claude Lenoir et Moustache ont eu le tort de manifester leur désaccord avec les méthodes parfois très brutales des forces de l’ordre envers les réfugiés.
Les autorités veulent donc faire un exemple en brisant l’esprit d’humanité, de solidarité et le refus de l’arbitraire qui existe à Calais.
Jean Claude et Moustache sont assimilés dans la citation à comparaître à des passeurs criminels qui exploiteraient les réfugiés sans défense. Nous dénonçons vigoureusement cette tentative de criminaliser des militants honnêtes et sincères qui ne se sont jamais enrichis aux dépens des réfugiés mais qui rappellent l’Etat à ses responsabilités.
Jean Claude et Moustache ont simplement permis à des réfugiés de recevoir de l’argent de leur famille à l’étranger en allant chercher les mandats à la poste car sans papiers et sans domiciles les réfugiés ne pouvaient pas encaisser les mandats. Ce que Jean Claude et Moustache ont fait, des dizaines de militants calaisiens l’ont fait également.
Le collectif C’sur n’a pas pour objectif de faciliter le passage clandestin vers l’Angleterre mais revendique simplement le respect par l’etat français de la convention européenne sur les droits de l’homme, qui interdit les actes inhumains et dégradants contraires à la dignité de la personne humaine.
Il existe une tendance lourde en France aujourd’hui qui consiste à paralyser les mouvements revendicatifs en assimilant les militants syndicaux, associatifs ou politiques à des criminels de droit commun, alors même que l’état se place dans l’illégalité en ne respectant pas les droits fondamentaux de la personne humaine. Nous appelons les citoyens, le mouvement associatif, les syndicats et partis politiques à protester vigoureusement contre ce détournement de l’appareil judiciaire utilisé comme instrument de persécution politique.
Rassemblement devant la sous-préfecture de Boulogne Sur Mer le 1er Juin 2004 à 12h00
– pour obtenir l’arrêt des poursuites judiciaires
– contre les militants associatifs de calais.
Départ collectif de la mairie de Calais à 11h
Premiers signataires : collectif C’SUR, Association SALAM, La Belle Etoile, ATTAC Calaisis, AC ! Côte d’Opale, Les Verts, CSP59, Confédération Paysanne, Syndicat de la Magistrature, Syndicat SUD...
LA SOLIDARITE N’EST PAS UN DELIT