Bribri a été une mauvaise prof de théâtre pour le lycéen Emmanuel. Il fixe la caméra, il lit le prompteur, il est froid, il est vide, il est sans émotion. Il joue faux, il est faux.
Les professeurs imbus de l’ENA ne lui ont pas appris que l’intelligence n’est pas que la capacité à raisonner vite et à mouliner des mots. C’est l’intelligence collective du peuple qui fait la grandeur d’une nation et qui dessine son destin. « Ce sont les masses qui font l’Histoire » (Karl Marx).
La France est un immense hall de gare qui n’existerait même pas sans ceux qui « ne sont rien » et où ceux « qui ont réussi » ne mettraint pas les pieds puisqu’il n’y aurait ni trains, ni rails, ni conducteurs.
La France sans les sans-dents, c’est la planète terre à ses débuts, décrite par le loubard d’un sketch de Coluche : « Il n’y avait rien, pas un troquet, pas une mobylette ».
Macron peut parler, on ne l’écoute plus et si on l’écoute, on ne le croit plus. Il est le cycliste qui pédale comme un fou alors que la chaîne de son vélo a sauté. Surplace et effet comique. Chute ?
Pis, les Gaulois réfractaires, les alcoolos et les analphabètes, les fouteurs de bordel, cherchent à débusquer l’embrouille, le coup bas, l’entourloupe derrière chacune des concessions de l’homme qui prétendait naguère « Je ne reculerai pas devant les fainéants ».
« Timeo Danaos et dona ferentes » (« Je crains les Danaéens [les Grecs] même lorsqu’ils font des cadeaux »). Avis donné aux Troyens devant le cheval de bois farci de soldats ennemis.
A notre époque, le cheval de Macron est une vieille et moche Rossinante gonflée, non de gaz méphitiques (certes, on peut confondre), mais de journaleux, éditocrates, politologues, experts, politiciens prêts à tout pour entrer dans la ville.
J’écris ces lignes quelques heures avant que l’éborgneur se livre à une conférence de presse pédagogique qui nous sera expliquée ad nauseam par les pédagogues accrédités, ravis et étonnés par l’ampleur des réformes annoncées (1).
Théophraste R. (Distributeur d’antivirus cérébral).
Note (1). On le verra plusieurs fois attendre (et trouver) l’approbation de la plupart des journalistes assis sagement devant lui (et plus bas, à leur place). Parions que s’il dit : « Comment allez-vous yau de poêle ? » ou « Soyez les bienvenus, on a vérifié l’état des extincteurs et des alarmes incendie », ils vont tous se bidonner en cascades obscènes dans une surenchère de « Ha ! Ha ! » de larbins essayant de se faire remarquer par le roitelet.