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La ligne de "Basculement"...

La force du système ultra libéral, nouvelle appellation de certain, mais qui n’est que la continuité du capitalisme, est d’avoir en quelques décennies réussi à faire en sorte que les gens aient intériorisé la formule du « c’est comme ça, on ne peut pas faire autrement, tous les autres systèmes ont échoué, il n’y a aucune alternative ». Et tous les pays qui veulent vivre différemment ou essaient une autre voie sont immédiatement sanctionnés, voir ici(*) la théorie dite « punir les mauvais élèves ». Mais il est certain qu’un profond ressentiment et un mal de vivre pèsent sur les populations de nombreux pays. Les « sacrifices » constants demandés aux plus nombreux et souvent au plus pauvres commencent à toucher les classes dites moyennes et épargnent toujours les plus favorisés qui se vautrent dans le luxe et étalent dans les magazines peoples leur fortune démesurée. A Monaco au dernier étage d’une tour en construction on pourra acheter un appartement d’une valeur de 300 millions d’euros !

La seule préoccupation de nos élites dans la course effrénée au pouvoir et à la richesse est d’éviter un soulèvement violent des populations qu’ils exploitent. Eviter coûte que coûte qu’une « révolution » compromette complètement ce mécanisme qu’ils mettent patiemment en place depuis des décennies. Lorsque l’on pressurise des peuples, il y a une ligne que l’on pourrait nommer « ligne de basculement » ou de « fracture » qui une fois atteinte peut déclencher, pour un motif à priori anodin ou secondaire, une véritable révolte avec des conséquences incontrôlables. Passé cette ligne, les populations sont annihilées, lobotomisées et trop préoccupées par leur seule survie pour se rebeller de façon à mettre en danger le système dominant. Donc, le véritable problème pour nos dirigeants (politiques, économiques et financiers) est de passer cette ligne sans encombre. Le tout est de savoir à combien de distance nous sommes de cette ligne ? En sommes- nous encore loin ? L’avons nous atteinte ? Ou est-ce déjà trop tard ? Nous l’avons peut être déjà dépassée et les soubresauts que l’on perçoit ici ou là ne sont que des petites répliques sans importance pour le système.

En Turquie, il a suffi que le parc Gezi soit menacé d’être détruit par les pelleteuses pour qu’éclatent des manifestations violentes dans 385 villes du pays et que la place Taksim soit le symbole d’un mouvement contestataire qui n’en finit pas. A Rio de Janeiro, une augmentation de 6 centimes d’euros a mis des millions de brésiliens dans les rues. Des centaines de milliers de manifestants ont défilé pendant des jours pour protester contre la hausse des tarifs des transports publics et les dépenses somptuaires engagées pour l’organisation du Mondial 2014 de football. Et là bas non plus ce n’est pas fini. Souvenons nous aussi qu’il n’y a pas longtemps, au Portugal, il a suffi que le gouvernement veuille abaisser les cotisations patronales de 22,5 à 18, 5 % et hausser celles des salariés de 11,5 % à 18,5 % pour mobiliser 1,5 million de manifestants (soit l’équivalent de 11 millions en France). En Grèce la colère gronde toujours, et dans de nombreux pays européens un mal être et un ras le bol couvent sous l’apparente acceptation des changements voulus par la commission européenne avec la complicité de nos politiques et le « forcing » des banques et des organismes financiers. J.P Morgan ou Goldman Sachs par exemple préconisent de baisser les salaires de manière drastique et de mettre en place des régimes plus « autoritaires » en Europe … Alors cette ligne dite de « basculement » où est-elle ?

Ouvertement ou insidieusement, tout est fait pour mettre en place des mesures pour réprimer la classe ouvrière et éradiquer ses acquis sociaux. Le système capitaliste et ses agents politiques soutiennent qu’il est nécessaire d’imposer des « réformes politiques » destinées à supprimer l’opposition aux mesures d’austérité massivement impopulaires qui sont appliquées au nom des banques. Leur rêve est de mettre en place des régimes fascistes et dictatoriaux pour permettre à la bourgeoisie de préserver ses privilèges. Mais il est sûr que nous sommes en équilibre instable et une étincelle peut mettre le feu aux poudres, quelle sera la grosseur de l’allumette, quelle sera la quantité de la réserve de poudre… ça c’est une autre histoire !

Sur Conscience Citoyenne Responsable
http://2ccr.unblog.fr/2013/06/30/la-ligne-de-basculement/

(*) http://2ccr.unblog.fr/2011/06/07/punir-les-mauvais-eleves/

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