LA POESIE NE RYTHME PLUS L’ACTION,
ELLE EST EN AVANT
(vieux principe de réalité)
« Qu’il demeure un mystère, ce coup dans les citernes enfouies des
souterrains, comme un évadé près du lac au point du jour.
Que soufflent les vents, chargés des deuils des siècles, traînent
terreurs d’amours clandestines, médaillons, boucles noires, petits
ex-votos, jeunes gens trempés par l’avenir le soir.
Et fleuves en foule emportent toits des misérables, annonces locales,
incitations, sermons, serments, étreintes, et les larmes. Emportant des
lits de conjoints infidèles, et ces mots peu virils, "mon amour". »
Jenny Mastorià ki, "Histoires des profondeurs", traduit par Michel
Volkovitch (éd. Desmos / Cahiers grecs, 1997)
« (...)
Mes morts reviennent, je les reconnais.
De la fenêtre ouverte, je les balance
avec douceur
un à un
sauf toi.
Je m’allonge sur toi, sous toi, dans ton ombre.
Tes mains dessinent mes yeux dorés et mes fossettes.
Tu m’effaces ?
L’herbe a mon odeur après l’amour.
Tu écoutes les battements de mon coeur ?
La pluie lave les noms de mes morts,
un à un,
même toi ?
(...) »
Salwa al-Neimi, "Mes Ancêtres les Assassins", traduit par l’auteure
(Petite bibliothèque arabe, éditions Paris-Méditerranée, 2002)
Bien le bisou chez vous
Jimmy Gladiator