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Communiqué
Le pluralisme en danger : le tycoon français Patrick Drahi concentre à qui mieux mieux
Dans un silence assourdissant, le câblo-opérateur Patrick Drahi et son groupe Altice viennent de porter un nouveau coup au pluralisme en mettant la main sur le groupe NextradioTV dirigé par Alain Weill. Désormais, comme l’écrit Le Monde, « rien n’arrête plus la boulimie d’acquisitions de Patrick Drahi dans les médias ».
Avec ce partenariat stratégique noué avec M. Weill, l’empire Drahi s’étend non seulement de Libération à l’Express-L’Expansion, Mieux vivre son argent, Lire, Classica et les titres de la presse professionnelle via sa filiale Altice Media Groupe, mais aussi l’audiovisuel avec BFM-TV et RMC.
On peut déjà parier que les autorités de la concurrence ne vont pas s’en émouvoir. Les concentrations, avec leur cortège de financiarisation et de casse sociale, se poursuivent sans que rien, ni personne au sommet de l’Etat n’arrête les tycoons qui comme Drahi, Niel, Bouygues, Lagardère, Dassault, Bolloré, Arnault, etc s’emparent des médias les uns après les autres.
Alors que le service public de l’audiovisuel est soumis aux cures d’austérité qui le privent des moyens pour assurer ses missions, alors que l’AFP est sous le coup d’un hold-up social en règle par son PDG Hoog, le monopoly capitalistique s’accélère…au détriment de l’indépendance des médias.
Le SNJ-CGT dénonçait le mois dernier les manoeuvres de M. Drahi, après l’annonce de son offre de rachat de Bouygues Télécom. « Le groupe Altice a un appétit insatiable, mais, surtout, un endettement colossal, 33 milliards d’euros. Et, pourtant, la BNP est prête à lui offrir une nouvelle ligne de crédit de plus de 10 milliards pour s’offrir Bouygues Télécom », écrivions-nous.
Face à la boulimie du milliardaire résidant en Suisse, le SNJ CGT avait mis en garde la profession : « Dans de telles conditions, une hémorragie dans les effectifs des rédactions et des coupes claires dans les budgets sont à prévoir. C’est l’information qui va en pâtir, car les dirigeants donneront la priorité au tout publicité ».
C’est encore plus vrai aujourd’hui.
28/07/2015
SNJ-CGT