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La défense de la paix mondiale, enjeu central du combat franchement communiste, patriotique et internationaliste d’aujourd’hui

Le virage vers un "conflit de haute intensité" avec la Russie et la Chine est confirmé par le nouveau chef d'état major des armées, le général Burckhard par Georges Gastaud, co-secrétaire national du PRCF, auteur du livre “Patriotisme et internationalisme”, fils de Résistant

On lira ci-dessous avec attention le premier Ordre du jour des Armées officiellement diffusé par le général Thierry Burckhard, le chef d’état-major (CEMA) récemment nommé par Macron en remplacement du général Lecointre, dont la démission avait surpris tout le monde, de même que l’interruption précipitée de l’opération Barkane sur la seule décision de Macron.

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Sous des formes aisées à décrypter, le général Burckhard, nouveau CEMA (Chef d’État Major des Armées) issu de la Légion étrangère, confirme sur un ton martial que la mission des armées est désormais de se préparer au “choc” et à l’ “affrontement”. En prenant ses fonctions, l’officier légionnaire avait déjà parlé de la nécessité pour les armées de se préparer à un “conflit de haute intensité” – en clair, à une guerre dure – avec des “ennemis”. Pour n’être pas désignés franchement, ces “ennemis” ne peuvent être que la Fédération de Russie et ses alliés (Belarus par ex.) et que la République populaire chinoise qui sont, l’un et l’autre, allusivement désignés ci-dessous. Ajoutons qu’un amiral français vient tout récemment d’appeler la Marine nationale à se faire à l’idée que ses membres auraient à assumer de leur vivant un conflit majeur...

Les vrais chefs de Macron et de l’état-major militaire qu’il a nommé, c’est-à-dire les dirigeants – trumpistes ou “bidenistes”, peu importe au final – des EU, n’y vont pas par quatre chemins, eux : ils désignent la Chine comme l’ “ennemi stratégique” des USA (donc aussi de leurs vassaux de l’UE – “partenaire stratégique de l’OTAN”, RFA et France euro-atlantique en tête) et Biden a carrément traité Poutine de “tueur” lors de son avènement à la Maison-Blanche. Drôle de manière de respecter la Russie, dans les affaires internes de laquelle ils s’immiscent constamment, comme dans celles de la Biélorussie, en tentant d’y organiser des “révolutions oranges” à répétition.

Qu’importe si c’est précisément cette même Russie dont De Gaulle déclarait en 1944, lors de son voyage d’Etat à Moscou : “les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération”. Belle gratitude des actuels dirigeants maastrichtiens, “post-gaullistes” et hyper-atlantistes de la France, que cette attitude revancharde du capitalisme-impérialisme occidental à l’encontre d’un peuple, le peuple soviétique, qui a perdu 27 millions des siens durant la Seconde Guerre mondiale, pour débarrasser l’Europe du monstre nazi battu à plate couture par l’Armée rouge de Stalingrad à Berlin en passant par Koursk. Et triste et indigne oubli, par les gouvernants et par l’état-major français, des combats communs menés contre l’envahisseur hitlérien de la France et de la Russie par les aviateurs français et soviétiques qui s’illustrèrent alors héroïquement dans les rangs du régiment “Normandie-Niémen” !

L’accusation lancée dans le texte de Burckhardt à l’égard de certaines puissances dites “décomplexées” – la Russie et la Chine pour ne pas les nommer – de s’affirmer mondialement, ou plus simplement, de ne pas céder aux diktats de Washington, est d’une mauvaise foi crasse. Qui, depuis des décennies, s’assoit sur toutes les décisions de l’ONU, que ce soit au sujet de l’Irak, de la Syrie, de Cuba, de la Palestine, de l’Amérique latine, etc., si ce n’est l’Empire étasunien servilement suivi par ses vassaux européens et israélien ? Qui entretient des troupes sur tous les continents, parfois à des dizaines de milliers de kilomètres de Washington, y compris aux frontières Ouest de la Russie – des Etats baltes férocement russophobes à l’Ukraine nostalgique du Reich – ou sur ses flancs Sud ? Qui dispose de 80% des armes mondiales, y compris nucléaires, et qui est le seul pays au monde à avoir utilisé l’arme nucléaire contre des populations civiles à Hiroshima et Nagasaki ? Et que dirait Washington si les Russes massaient des troupes et provoquaient des manoeuvres militaires extrêmement agressives et menaçante à la frontière américano-canadienne ou sur le Rio Grande ? Or c’est bien l’alliance euro-atlantique qui, tout récemment, a organisé des manoeuvres navales d’ampleur en Mer de Chine avec la participation de la Marine française (que va-t-elle faire à des dizaines de milliers de km de nos côtes alors que l’OTAN laisse la France seule face à l’expansionnisme turc en Méditerranée et en Afrique ?) et qui a envoyé un croiseur anglais, survolé par des avions de l’OTAN, provoquer la Marine et la DCA russe dans les eaux territoriales de la Crimée. Que dirions-nous si un bateau russe ou chinois était récemment venu taquiner la Marine nationale et les forces aéronavales au large de Toulon, de Brest ou de Cherbourg ?

La réalité, c’est que derrière le discours “anti-impérial” visant la Chine et la Russie, le bloc euro-atlantique craint de perdre l’hégémonie mondiale dont il a hérité à la chute de l’URSS, de son démembrement contre-révolutionnaire et de l’annexion des ex-pays socialistes européens par l’UE arrimée à l’OTAN. Le bloc euro-atlantique se sait talonné par la montée planétaire des “BRICS” (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique australe) et par l’affirmation économique et politique de la République populaire chinoise avec tout ce que cela signifie pour les peuples de voir qu’un pays dirigé par un parti communiste s’en sort mieux, y compris médicalement, que la première puissance mondiale travaillée par d’explosives contradictions internes (souvenons-nous des incidents sanglants du Capitole lors des présidentielles américaines). Dès lors, le bloc euro-atlantique refuse absolument la perspective d’un monde multipolaire régi par des relations juridiques claires et universelles (la Charte de l’ONU !), excluant la guerre, l’ingérence politique et la menace de guerre des relations internationales, respectueux de l’égalité entre nations souveraines, fondé sur l’idée d’une lutte en commun contre les épidémies mondiales et contre le dérèglement climatique : c’est pourtant ce qui a été proposé par le président chinois Xi Jinping dans son récent discours célébrant le centenaire du PC chinois.

La réalité, c’est que les puissances hégémoniques du capitalisme-impérialisme mondial que sont les États-Unis d’Amérique et la RFA “réunifiée”, avec en position de plus en plus seconde et servile, l’impérialisme français embourbé du Liban à l’Afrique occidentale, sont à nouveau prêtes à risquer une troisième guerre mondiale exterminatrice pour préserver à tout prix leur étouffante domination planétaire. Ce qui signifierait inévitablement, étant donné la détermination politico-militaire indubitable de la Russie et de la Chine, toutes deux dotées de puissantes armées nucléaires et conventionnelles, une catastrophe absolue pour l’Europe, la disparition pure et simple possible du peuple français, un danger d’anéantissement ou de régression sans précédent pour toute l’humanité, sans parler des énormes conséquences climatiques et environnementales qu’aurait nécessairement un “conflit de haute intensité” mondialisé. Nombre de chercheurs estiment en effet que l’ “hiver nucléaire” qui résulterait d’un échange, même limité, de tirs nucléaires, aboutirait pour finir paradoxalement à un emballement irrémédiable du réchauffement climatique : mais de cela, les histrions d’EELV et leurs satellites se contrefichent...

Et d’ores et déjà, ce virage macroniste effectué par Macron sans le moindre débat parlementaire ou citoyen signifie la fin accélérée de tout vestige d’indépendance diplomatique et militaire pour la France et la rupture finale et intégrale de notre pays avec la doctrine diplomatico-militaire du Général De Gaulle : on se souvient qu’en 1966, de Gaulle avait ordonné, avec le soutien critique, mais public et déterminé du PCF d’alors, le départ des troupes étasuniennes stationnées en France pour mettre en place la doctrine de la dissuasion nucléaire française “tous azimuts”. Quoi qu’on pense de cette doctrine, qu’ont d’ailleurs désactivée de facto les successeurs du général, on n’en est plus là : Macron riposte pas ou peu à la pression arrogante de Berlin qui exige désormais carrément que le siège français au Conseil de sécurité de l’ONU (obtenu par la France avec l’accord de l’URSS) soit transféré à l’UE, ce faux nez de l’impérialisme allemand résurgent. Et Macron prône une “armée européenne” arrimée à l’OTAN qui, balayant le principe affiché de “défense nationale”, mettrait la force de frappe française à la disposition de Washington et Berlin en cas de conflit avec la Russie, sachant en outre qu’un tel conflit peut être provoqué à tout moment par les gouvernants maladivement russophobes, antisoviétiques, voire carrément nostalgiques de l’ordre brun, qui sévissent à Riga, Tallinn, Vilnius, Varsovie et Kiev !

Conclusion pratique : pour tout militant franchement communiste, pour tout patriote républicain, pour tout ami de la paix mondiale et de l’humanité, la question de la défense de la paix mondiale redevient centrale à l’égal de nos autres combats pour le progrès social, les libertés démocratiques et la souveraineté nationale. L’intérêt bien compris du peuple français ne consiste pas à marcher comme un seul homme dans la nouvelle union sacrée euro-atlantiste que le Parti Maastrichtien Unique des Macron, Hollande, Sarkozy, Jadot, voire Le Pen (désormais officiellement ralliée à l’euro, à l’UE et à Schengen), veut mettre en place pour museler notre peuple et l’entraîner dans une aventure suicidaire tout en parachevant la casse des acquis sociaux. Le mot “paix” doit donc urgemment retentir à égalité dans les luttes présentes et à venir à côté des mots “démocratie”, “justice sociale” et “souveraineté des peuples”.

Il faut aussi arracher le masque des “écolos” à la Jadot qui, cautionné par toutes sortes de faux communistes et de faux progressistes avides de places, nous bassinent du soir au matin avec les dangers du nucléaire civil mais qui n’en cultivent pas moins l’atlantisme, l’européisme et le militarisme sans bouger un doigt contre les colossales dépenses militaires que la course aux armements imposée par l’OTAN soustrait chaque jour, en pleine pandémie mondiale, et alors qu’1% de la population mondiale a réellement accès au vaccin, à l’emploi civil, aux soins médicaux et à l’éducation.

Il faut aussi avoir de parler clair aux soldats, marins et officiers patriotes : la marche d’ores et déjà engagée sous commandement washingtonien vers un “conflit de haute intensité” avec des peuples russe et chinois qui ne nous ont rien fait, peut signifier le suicide national assuré pour le peuple français dans le cas où il ne s’insurgerait pas à temps contre ces projets déments.

L’argent pour la santé et pour l’enseignement, pas pour l’OTAN ni pour le surarmement !


A lire :
Sur la politique militaire française ! l’appel du 14 juillet 2021 du PRCF
Défense nationale, lettre ouverte à M le Président de la Saint Cyrienne Général de corps d’armée (2s) Dominique DELORT
“J’accuse M. Macron d’agir sciemment en vue de liquider la souveraineté et l’indépendance de la France.”Entretien avec l’amiral Michel Debray
Avant-guerre : le surarmement étasunien et otanien s’accélère – par le Pr Rials
L’OTAN veut la guerre de haute intensité, Macron la prépare en changeant de chef d’état-major.
Dissuasion nucléaire française : la clé de l’arme atomique française remise à Berlin par Emmanuel Macron ?
Non à la nouvelle guerre froide (en attendant pire ?) !
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Robert MacNamara
secrétaire à la défense étatsunien de 1961 à 1968
paru dans l’International Herald Tribune, 26 juin 2000.

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