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La citoyenneté aux non nationaux résidents, sans discrimination nationaliste.

A quelles conditions donner la citoyenneté aux non nationaux, aux non français ?

I - L’ETAT POLITIQUE : DYNAMIQUE DE TRANSFORMATION POSSIBLE

 C’est l’Etat qui dans l’ordre international dispose du pouvoir de circonscrire le périmètre de sa communauté nationale. C’est lui qui donne carte d’identité nationale. Ce faisant il peut écraser d’autres identités subjectives qui prétendent former une communauté (par la langue et l’histoire) et qui dès lors sont astreintes à se vivre comme groupes plus ou moins dominés. Ainsi les Corses, par exemple, sont aussi des français et ne forment pas un peuple ethnique à part dans la cadre national. Le Conseil constitutionnel en a jugé ainsi en 1991. Le fait qu’ils disposent d’une langue particulière et d’une culture particulière peut être reconnu mais pas au point de faire de la France une entité plurinationale.

 La République n’est pas multinationale et faiblement pluriculturelle. Certaines langues anciennes continuent d’être enseignées mais pas toutes. C’est que la France est une et indivisible dit la Constitution qui par ailleurs méconnait les clivages de classe qui minent la cohésion sociale plus sûrement que l’existence de communautés culturelles plus restreintes. Si la France perd son sens, tout sens pour beaucoup, c’est certes pour des raisons de fortes inégalités de revenus et de patrimoines (les fameux 1% d’en-haut), pour abandon de l’Etat social aussi et pour des raisons de concurrence avec d’autres territoires pertinents pour l’intervention citoyenne, au-delà des capacités de communication langagière.

 C’est l’Etat, l’Etat français, qui peut aussi donner une carte de citoyen (vote et éligibilité) aux résidents sur le territoire. La citoyenneté peut tout à fait être découplé de la nationalité. Il suffit de reconnaitre le caractère de résident. C’est chose simple dès lors que l’on soutient une perspective égalitaire et matérialiste. Ces non nationaux ne veulent pas devenir français mais ils parlent français, ils vivent ici depuis plusieurs années (1), ils travaillent ici, ils paient des impôts ici, ils consomment ici, etc... donc ils votent ici. Voilà ce qui justifie la citoyenneté détachée de la nationalité.

II - LES POLITICIENS DANS L’ETAT : DYNAMIQUE REACTIONNAIRE

Il faut répondre à la droite et au cas présent à N Morano que son propos sur la crainte d’une situation à la libanaise (?) à cause du droit de vote élargi aux résidents extracommunautaires relève soit du délire soit de la bêtise mais pas de l’analyse. D’autres comme Sarkozy ou le maire d’Orange qui évoquent le communautarisme potentiel jouent sur la même peur des gens. On a là des politiciens qui ne jouent pas leur rôle. Ils sont dans l’abrutissement du peuple, son asservissement plus que son émancipation.

Avec la dérive de N Morano on voit que le fond commun du lepènisme et du sarkozysme consiste à appuyer les mauvais instincts de peur ou d’agression contre des groupes minoritaires - roms, musulmans, jeunes, etc . Ne pas céder à ces sirènes nationalistes et xénophobes ne suppose pas de voir les non nationaux comme des individus parfaits qui ne commettent ni excès de vitesse, ni mauvaises déclarations d’impôts, ni autres délits ou incivilités. Mais ces incivilités sont présentent chez les nationaux comme chez les non nationaux. Elles ne justifient pas à priori un refus de citoyenneté. Elles méritent la sanction qui convient et je dirais une égale sanction.

Christian DELARUE

Psdt MRAP 35 / Comm Migrations d’ATTAC France

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2347

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/170612/la-citoyennete-aux-non-nationaux-residents

1) Résidentialité : Il faut se mettre d’accord sur le nombre d’années nécessaire pour être jugé résident : 10ans pour les uns, 5 ans pour les autres, parfois beaucoup moins.

URL de cet article 17044
   
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Daniel Santiago,prêtre salvadorien
cité dans "What Uncle Sam Really Wants", Noam Chomsky, 1993

Commandos supervisés par Steve Casteel, ancien fonctionnaire de la DEA qui fut ensuite envoyé en Irak pour recommencer le travail.

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