23

L’urgence de "Grand Débat" à propos de l’Union Européenne

Une très récente et sérieuse enquête d’opinion [1] a révélé dans quel état d’esprit les Français se sentent actuellement vis-à-vis de l’Union européenne. À la question qui leur était posée : « à quelle unité géographique avez-vous le sentiment d’appartenir avant tout ? », les personnes sondées ont répondu « la France » pour 39 % d’entre elles, leur « ville ou localité » à 23 %, leur « région, province ou département » à 18 %, « le monde » (entier !) pour 11 % et, enfin, last and least, « l’Europe » pour… 6 % seulement ! La représentation que l’on se ferait dans l’Hexagone de l’idéal européen serait donc exactement à l’image de la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui plongé le processus de construction communautaire : le marasme total.

C’est qu’une majorité de Français gardent toujours en tête un événement pour eux fondamental. Le 29 mai 2005, quelque 54,68 % du corps électoral avaient dit « non » lors du référendum organisé sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe. Et ce, malgré la déferlante de propagandes médiatiques pro-européennes et la mobilisation de maints intellectuels idolâtres. En de nombreux endroits du territoire métropolitain, le vote négatif dépassa même largement la barre des 60 % : dans le nord comme dans le sud du pays, mais aussi dans les régions sous-peuplées de la « diagonale du vide », allant de la Meuse aux Landes. En réalité, seuls s’étaient nettement exprimé en faveur du « oui » les départements – parmi les plus riches de France – du Bas-Rhin (limitrophe des Länder allemands du Bade-Wurtemberg et de Rhénanie-Palatinat), des Yvelines, des Hauts-de-Seine et de Paris – sans oublier les Antilles caribéennes et la Guyane sud-américaine ! Mais par un déni de démocratie infamant, et particulièrement violent, les élites dirigeantes – le président Nicolas Sarkozy appuyé par les hautes instances européennes – ont signé en 2007 le traité de Lisbonne qui reprenait toutes les composantes du texte constitutionnel pourtant précédemment rejeté, puis fait ratifier la révision de la Constitution française en 2008.

Cet acte de trahison de la volonté du peuple français s’est symboliquement accompli, le 4 février 2008, au château de Versailles – là même où le président Emmanuel Macron vient de recevoir, il y a quelques jours, les grands patrons des plus puissantes multinationales pour les convaincre de « Choose France » et de s’y implanter. Preuve est faite, si besoin était, que la consolidation de l’Union européenne suit des modalités qui sont tout sauf démocratiques. Il est vrai que, côté français, les « pères fondateurs de l’Europe » n’étaient pas vraiment de grands progressistes : Jean Monnet, viscéralement antiparlementaire, fut l’homme clé des réseaux politico-financiers anglo-étasuniens ; Robert Schuman, politicien ultra-conservateur et anti-laïque, était au service de magnats de la sidérurgie et fervent admirateur des fascistes chrétiens corporatistes de Dollfuß et Horthy ; Maurice Lagrange, quant à lui, avant de rédiger le traité instaurant la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier en 1951, fut, dix ans plus tôt à peine, sous Vichy, l’un des inspirateurs remarqués et exécutants zélés des lois anti-juives de la « Révolution nationale ».

La rigueur extrême des politiques antisociales continûment appliquées par l’Union européenne est trop connue pour nécessiter de longs développements. Les peuples en subissent la violence depuis quatre décennies : dérégulation et recul de l’État, austérité salariale, réduction de dépenses budgétaires, démantèlement de la protection sociale, flexibilisation du marché du travail, précarité et chômage, libéralisation des transferts de capitaux, etc. Mais alors, si, à travers la mise en œuvre de tels programmes néolibéraux, l’intégration européenne a été pensée et réalisée par ses hauts responsables sans participation des peuples aux diverses décisions les concernant directement, sans priorité fixée à la satisfaction de leur bien-être, sans moyen pour eux de se faire entendre en protestant contre l’inacceptable, comment donc qualifier la voie choisie ? La terminologie habituellement adoptée par la bureaucratie bruxelloise en pareil cas, pour parler de gouvernants sourds aux demandes populaires et ne respectant pas le verdict des urnes, est « autoritaires » (si leur régime est de droite) ou « dictatoriaux » (s’il est jugé de gauche). Disons, par conséquent, que le mode de gouvernance de l’Union européenne est, depuis ses origines,… « autoritaire ».

Le paquet-cadeau européen fut présenté au public sous un bel emballage bleuté décoré d’étoiles d’or et enrubanné de slogans bienveillants et pacifistes. Son objectif premier était néanmoins clair : offrir aux transnationales des pays partenaires un pouvoir exorbitant sur le sol européen, avec en prime un kit juridique destiné à sacraliser la propriété privée et à rendre strictement illégal tout passage au socialisme. C’est dans le but d’imposer à tous les Européens la chape de plomb d’un marché capitaliste dominé par des oligopoles exemptés de rendre des comptes aux peuples (ou à leurs parlements) que les chefs d’État et de gouvernements de l’Union adoptèrent l’« Acte unique » en 1986 – après avoir entonner tous en cœur, un an auparavant, au son de la 9e Symphonie de Beethoven, les délicieux vers de Schiller : « Deine Zauber binden wieder / Was die Mode streng geteilt ; Alle Menschen werden Brüder / Wo dein sanfter Flügel weilt » [2].

Le piège se referma tout à fait sur les peuples lorsqu’on leur fit croire cette grosse absurdité qu’une monnaie unique pouvait être créée sans État, ni même qu’une Europe politique n’existât véritablement. Il y avait là une erreur originelle dans cette Europe qui prétend faire converger, de force, des économies extrêmement différentes, et ce sans renforcer les institutions politiques à l’échelle régionale, ni promouvoir une harmonisation sociale par le haut, pourtant souhaitable. C’est donc fort logiquement que cette « mauvaise Europe », tournée contre ses propres peuples, intrinsèquement antidémocratique et antisociale, soumettant à son ordre impitoyable la hiérarchie complète des lois et des droits nationaux, et avec elle l’ensemble des politiques économiques des pays membres de la zone euro, se soit vue de plus en plus ouvertement et massivement rejetée.

D’aucuns ont un temps rêvé, des deux côtés du Rhin – surtout sur ses rives occidentales –, que le président Emmanuel Macron serait le leader tant attendu qui parviendrait à revigorer enfin un projet européen désormais poussif et contesté. Quoi de mieux en effet qu’un ancien banquier d’affaires pour réinsuffler la confiance aux classes dominantes et exécuter leurs desideratas ? Nenni ! La jolie « fusée fédérale » du président français décolla du pas-de-tir de la Sorbonne en septembre 2017, mais dut regagner la terre ferme un an plus tard sous les huées des gilets jaunes. Le petit Napoléon de la « startup nation française » [3] qui voulait conquérir « un Empire » [4], pour reprendre la formule employée par son ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, dans une entrevue accordée au quotidien Handelsblatt (« Europa muß ein Empire werden »… Bravo, Herr Minister, was für eine großartige Idee !), n’est pas même respecter par ses gueux !

Heureusement que la police est encore avec lui (pour combien de temps ?) afin de les faire taire, à coups de matraques, de grenades lacrymogènes, de jets d’eau haute pression et de flash-balls ! Résultats de la répression : plus de 2 000 blessés, dont une centaine grièvement (mutilations, défigurations…), 6 475 interpellations, 5 339 gardes à vue, plus d’un millier de condamnations (du 17 novembre 2018 au 7 janvier 2019)… Voilà la France du roitelet Macron ! La colère du peuple, légitime, ne se calmera pas : elle s’enracine dans le refus radical, définitif, de l’injustice.

Dire qu’Emmanuel Macron a déçu les élites allemandes est un euphémisme. Seuls peut-être la chancelière fédérale Angela Merkel et son ministre de l’Économie, Peter Altmaier, firent preuve de magnanimité – il en faut pour espérer sauver ce qui peut encore l’être du projet européen. Les autres eurent moins pitié et s’attaquèrent à celui qui se prend pour un monarque. On entendit le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, reprocher au président français ses dérapages budgétaires et les (prétendues) largesses consenties aux gilets jaunes (mais lesquelles au juste ? car rien ou presque n’a été cédé aux protestataires). On put lire, dans un éditorial de Der Spiegel, que l’État social français, supposément trop généreux, devait revenir à la raison et réduire le salaire minimum, les pensions de retraite et les allocations-chômage ; dans les colonnes de Bild, qu’il n’est pas possible de « travailler moins et gagner plus » ; ou dans celles de Die Welt, que la France est devenue « un facteur de risque  ». Faudra-t-il vendre des îles pour se désendetter ?

C’est dans ce contexte singulier que le traité d’Aix-la-Chapelle vient d’être signé – comme pour nous faire croire que l’intégration européenne, traumatisée par le choc du Brexit et malmenée par d’inquiétantes forces centrifuges (italienne, polonaise, hongroise…), continuait d’avancer. La grandeur de vue d’Emmanuel Macron n’envisage l’éventuel sauvetage de l’idée européenne qu’à travers une soumission toujours plus complète de la France à l’Allemagne. Révoltant ! Dire ici la vérité que tous les capitalistes savent n’aura rien d’offensant ni pour l’Allemagne ni pour les Allemands : l’Union européenne néolibérale est d’abord et surtout un espace d’exercice de l’hégémonie des oligopoles allemands (Konzern) qui, pour affirmer les intérêts des classes dominantes nationales, défendent ce nouveau Deutschemark qu’est l’euro. C’est d’ailleurs pour cette raison – et du fait d’un atlantisme congénital – que la Grande-Bretagne a toujours choisi de demeurer en dehors de la zone euro et a réactivé, dernièrement, malgré de très vives tensions internes, le ressort de sa souveraineté nationale. Et c’est pour cette même cause que l’ensemble des peuples européens – peuple allemand compris – sont condamnés au purgatoire néolibéral.

Le 21 janvier 1793, les Français décapitaient un roi et une reine, place de la Révolution à Paris. Après plus de dix semaines de mobilisation des gilets jaunes, le président Macron déclara devant 150 big bosses de la mondialisation capitaliste heureuse : « S’ils [Louis XVI et Marie-Antoinette] ont connu une telle fin, c’est parce qu’ils ont renoncé à réformer ». Et d’ajouter que « la France est sur les rails des réformes ». Par « réformes », traduire « destructions » : celles de l’État et de l’action publique, de l’assurance-chômage, des retraites, et au fond de la France. Cela commença lorsqu’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie du président François Hollande, autorisa la vente de pans entiers de l’industrie domestique, du pôle énergie d’Alstom à Alcatel, Technip ou STX, à des transnationales étrangères – étasuniennes de façon privilégiée.

Et puisque les Allemands ont bien compris qu’Emmanuel Macron n’est pas le « réformateur » qu’il prétend être, qu’il ne fera probablement pas céder la rue ni ne viendra à bout des rigidités hexagonales, qu’il ne parviendra donc pas à « normaliser » ce pays turbulent et à le faire rentrer sagement dans le rang, ils l’utilisent comme groom pour porter leurs valises à l’ONU ! Le gentil organisateur de dîners de gala pour PDG fera dorénavant du lobbying pour le compte de Berlin dans les couloirs du Conseil de Sécurité ! Quand un laquais parisien se prenant pour un Dieu élyséen rêve de grandeurs dont il n’a pas les moyens, les cordons de la bourse restent noués par Frankfort et les garnisons militaires ont leurs quartiers généraux dans un petit bourg hainuyer, grisâtre, froid et pluvieux de la Belgique wallonne : à Mons plus exactement, situé à 60 km au sud-ouest de Bruxelles et… siège de l’OTAN [*]. La courtoisie du Bundestag fit ajouter au traité d’Aix-la-Chapelle un préambule rappelant, à qui l’aurait oublié, qui est le véritable maître : Washington ! Quelle pudeur retint cette assemblée de ne pas mentionner aussi aux Européens le nombre précis de bases militaires étasuniennes encore présentes à ce jour sur le territoire allemand ? Donald Trump ne fulmine pas à l’idée d’une « vraie armée européenne » ; il en rit !

En France, sur la gauche de l’échiquier politique, la plupart des responsables des organisations partisanes et syndicales, pensent qu’il y aurait un chemin pour construire « une autre Europe », la « bonne Europe ». Les progressistes devront pourtant bien un jour s’accorder à reconnaître qu’un tel espoir est vain dans l’actuel cadre du traité sur l’Union européenne, qui interdit – par la loi – une quelconque modification de ses règles, même minime, tant que cette dernière n’a pas été préalablement acceptée à l’unanimité, puis ratifiée dans chacun des 28 États-membres. Autant dire que les diktats néolibéraux européens ne peuvent être assouplis, qu’ils ne sont pas là pour être discutés, encore moins contestés, mais pour être exécutés. Leurs mesures d’austérité généralisée et de casse systématique des services publics, aujourd’hui appliquées pour tenter de sauver le capitalisme en crise et de redynamiser la croissance, sont non seulement destructrices, mais encore absurdes. Elles constituent le plus sûr moyen d’aggraver davantage cette crise et de précipiter plus vite le système vers le gouffre. Ceci, en favorisant, politiquement, la montée des extrêmes-droites démagogiques, racistes, complices de l’ordre établi (car pro-capitalistes).

La zone euro, telle qu’elle est et fonctionne, est une prison pour les peuples qu’elle concerne. Les geôliers rétorquent, à ceux qui révèlent cette triste réalité, qu’il vaut mille fois mieux être nourris et logés au chaud dans un cachot que mourir de faim et de froid au dehors. Et la vérité est que l’argument porte. Nombre de leaders de gauche français, à la tête de partis progressistes et de syndicats de travailleurs, succombent à la manipulation, abandonnant, avec leurs positions de classes, le terrain de la lutte idéologique. Ce n’est pas d’un « Grand Débat » hypocritement animé par un régime macroniste en perdition dont on a besoin, mais bien de surmonter les peurs pour rompre le silence à propos de l’euro et de l’Union européenne. C’est d’ailleurs à l’évidence ce qui manque encore cruellement aux revendications des gilets jaunes – même si l’on aperçoit çà et là quelques pancartes dénonçant la trahison du référendum de 2005 et appelant au Frexit.

Il ne s’agit pas ici d’assener d’autorité des « vérités » mal assurées – car le fait est que personne, absolument personne ne sait quelles seraient au juste les conséquences d’une sortie de l’euro et/ou de l’Union européenne. Mais il est certain qu’il est préférable de vivre libres qu’enchaînés. Ce que savent les Français, c’est qu’on leur a ôté la maîtrise de leur monnaie et de leur budget, confisqués par une élite technocratique bruxelloise qui, le petit doigt sur la couture du pantalon, applique à la lettre les ordres reçus de décideurs allemands obéissant eux-mêmes depuis 74 ans – en dépit des velléités d’autonomie timidement formulées par une chancelière sur le départ – à des dirigeants étasuniens placés sous la coupe d’oligarques d’une finance en guerre contre les travailleurs du Nord et les peuples du Sud. Voilà, crûment, la véritable pyramide des pouvoirs.

Aujourd’hui, la détérioration des conditions de vie imposée au monde du travail, la répression des luttes contre les innombrables injustices qui accablent nos sociétés, la criminalisation des actions syndicales – mais aussi de protection de l’environnement –, les régressions sociales sont telles qu’il n’est plus possible d’évacuer la discussion des vrais problèmes. L’Union européenne et l’euro sont de ceux-là, et l’heure a sonné pour la gauche de nous dire s’il faut y rester ou pas. Malgré les apparences, le plus dur ne sera pas d’examiner à fond les risques éventuels de perte de pouvoir d’achat et d’inflation, des déficits budgétaire et extérieur, de financement de déficits et de sorties de capitaux, des poids de la fiscalité et de la dette... Car, avant même que les forces de gauche ne soient enfin au clair sur ces délicates questions, le jour viendra où l’Allemagne, lasse de tant d’indiscipline et de médiocrité autour d’elle, décidera unilatéralement – comme à l’habitude – d’un Grexit… ou d’un Gexit ! D’exclure la Grèce (ou l’un ou l’autre des « PIGS » (des porcs !, comme les qualifie si aimablement l’orthodoxie néolibérale européiste)… ou bien de claquer la porte pour ne tolérer que de fidèles et solides vassaux (l’Autriche, le Bénélux…).

Le plus difficile sera de se demander si les peuples européens sont condamnés pour l’éternité à s’agenouiller devant l’impérialisme de l’OTAN et à accepter la barbarie du système capitaliste. Et à tolérer plus longtemps les coups de massue du « there is no alternative » que les dirigeants européens, disciples de la baronne Margaret Thatcher, assènent sur nos têtes depuis quatre décennies. Pour autant, ce serait se bercer de douces illusions que de croire en la possibilité d’un nouveau « compromis keynésien ». Le précédent, scellé après la Seconde Guerre mondiale, n’avait pas été concédé par les capitalistes, mais arraché par les luttes populaires, multiples et convergentes. Aujourd’hui, la haute finance surplombant tous les pouvoirs en Europe (y compris ceux dérivés du peuple, par l’élection) n’est disposée à aucune concession. Le keynésianisme – que l’on peut certes souhaiter – n’a ni réalité ni avenir. Ce sont désormais les grandes puissances de la finance qui régissent les destins des peuples, dictent leur loi aux États, dominent les prises de décisions pour fixer les taux d’intérêt, créer de la monnaie ou même, quand c’est nécessaire, nationaliser.

Des hommes (de droite) comme François Asselineau ou Florian Philippot n’ont assurément pas tort de vouloir centrer le « Grand Débat » sur la question de l’euro, pour la raison fondamentale que le projet européen n’est pas réformable de l’intérieur, par la logique qui l’actionne, et doit être déconstruit, mais ils se trompent en imaginant que la voie de sortie de la crise est capitaliste. Et c’est bien là que réside toute la difficulté de la construction des alternatives pour les peuples. Depuis ce soir du 9 novembre 1989, un spectre ne cesse de hanter les gauches européennes : celui de l’échec. Il y aura bientôt 30 ans ; 30 ans que les leaders des organisations progressistes d’Europe sont ensevelis sous les décombres du mur, 30 longues années qu’ils ne prononcent plus le mot de « socialisme », qu’ils évitent de penser un devenir collectif post-capitaliste par la transition socialiste. Mais y aurait-il un autre chemin pour répondre aux attentes populaires ?

Voudrait-on à nouveau la nomenklatura, le goulag, la terreur ? Être communiste, est-ce cela ? Soyons sérieux, et fidèles aux idéaux et aux combats de celles et ceux, héroïques, si nombreux, qui sont tombés jadis pour un monde meilleur, d’émancipation sociale et de libération nationale. Et si moult dirigeants de gauche peinent encore à trouver en eux le courage d’affirmer l’urgent impératif de rebâtir des programmes conséquents, cohérents, crédibles, offensifs d’alternatives socialistes démocratiques et humanistes, aidons-les, par la base, à ré-envisager, sans tabous ni complexes, de nouvelles perspectives sociales, élémentaires, placées au service des peuples : de nationalisation du système bancaire et de secteurs stratégiques de l’économie, de redéfinition du rôle politique des Banques centrales, de rétablissement du contrôle des changes sur les flux financiers, d’annulations partielles de dettes publiques, de redistribution poussée des richesses, de reconstruction de services publics de qualité, d’élargissement de la participation populaire ou (pourquoi pas ?) d’une autre régionalisation européenne progressiste et respectueuse du Sud.

Rémy HERRERA
chercheur au Centre national de la Recherche scientifique (Centre d’Économie de la Sorbonne).

mercredi 23 janvier 2019

[*] Le SHAPE est implanté à Casteau, petite bourgade située à une dizaine de kilomètres de Mons, jolie ville de 95 000 habitants. Il n’y pleut pas plus qu’à Valenciennes, à 40 kilomètres de là (LGS).

Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

02/02/2019 11:09 par Louis St O

Si, si l’UE est là pour promouvoir une harmonisation sociale et des services publics mais seulement une harmonisation sociale vers le bas et l’harmonisation de la suppression des services publics. Pour dire à quel point nos dirigeants sont contre l’État et une éventuelle nationalisation, ils sont prêt à vendre toutes les entreprises françaises à des étrangers plutôt qu’à des français, en espérant que ce serait plus difficile pour nous de les nationaliser.
Après ils nos diront qu’ils ne sont pas idéologues.

02/02/2019 12:36 par Assimbonanga

Il est pourtant intéressant d’observer ce qui se passe chez les Britanniques. C’est par les détails qu’on découvre ce qui nous fait appartenir à l’organisation européenne. Dans la vie quotidienne, les appartenances sont bien concrètes. (Malheureusement, il faut bien se contenter de la télé et de la radio pour se faire son opinion. Avec toutes les réserves !)
Seulement, l’Europe a été confisquée par des gens aux intentions bien précises qui ne sont pas dans l’intérêt des populations mais dans des accords essentiellement économiques, commerciaux, à une échelle qui dépasse largement les conditions de vie des populations.
Du coup, on ne voit plus que ce qui cloche. On croit qu’en mettant fin à l’union, on mettra fin aux visées des multinationales qui ne cherchent qu’à "exploiter" les territoires, les consommateurs, les minerais (viande), les gisements (miniers) , la ressource (main d’oeuvre). Est-ce possible ?

02/02/2019 15:10 par Assimbonanga

Je complète le tableau répressif ci-dessus par un autre, de la même période, 2018-2019. La répression continue de s’exprimer à NDDL. Je consulte régulièrement le site zad.nadir. Extrait :

« Parmi les 5 personnes interpellées le 22 janvier dernier, accusées de violence et de séquestration, trois sont aujourd’hui en détention provisoire. Le maintien en prison de ces trois habitants de la zad est incompréhensible. Le dossier, qui repose sur un stupéfiant renversement de situation, est constitué du témoignage affabulateur du plaignant qui a attaqué à coups de hache l’un des emprisonnés, et du récit invérifiable de deux témoins sous X. Il n’y a aucune raison pour que nos trois compagnons de lutte soient éloignés de leurs amis, de leurs familles, de leurs bêtes. C’est pourquoi ils ont fait appel de leur détention : pour Ben cet appel aura lieu demain à la cour d’appel de Rennes, pour Greg et F. mardi 5 février (à Rennes encore). » (31 01 2019)

« Le premier appel de Ben vient d’être rejeté. Il est maintenu en détention. Ici un sentiment de colère très fort domine. D’autres appels vont être faits. » (01 02 2019)

02/02/2019 16:44 par Jean-Yves LEBLANC

Le texte de Rémy Herrera est admirable. Il résume tout ce qu’il faut savoir sur l’Europe et fournit une boussole politique.
Il établit un postulat crucial : toute démarche progressiste ne peut que s’appuyer sur 2 fondamentaux : la sortie de l’UE et de l’euro d’une part et une perspective socialiste d’autre part. En dehors de cela, nous ne ferons que sombrer dans la misère politique et sociale quelque soit le parti au pouvoir (FI incluse, bien entendu).
Il y ajoute 2 constats justes mais fort déplaisants car ils brisent bien des illusions et nous mettent devant une réalité politique bien difficile :
 Sortir de l’UE, de l’euro et de l’atlantisme ne sera pas une partie de plaisir.
 La plupart des forces de gauche ont renoncé aux 2 fondamentaux ci-dessus.

Hélas, le dernier paragraphe d’Herrera brise net la grande clairvoyance du reste de l’article.
Alors que, à juste titre, il déplore que la gauche n’ose plus prononcer le mot "socialisme" depuis la chute du mur, il tombe dans le même panneau en résumant le communisme soviétique par trois mots : nomenklatura, goulag, terreur. Comme il est triste de voir un chercheur marxiste comme lui prendre ses références dans les classiques de la propagande anti-soviétique de guerre froide ! (1) Cela fait en effet des années que l’historiographie moderne basée sur les archives (essentiellement anglo-saxonnes) a fait justice de ces ragots. Les forces de gauche d’aujourd’hui doivent comprendre qu’il est impossible de parler de socialisme sans assumer et se réapproprier l’histoire de ce socialisme, c’est à dire l’expérience soviétique. Elles doivent revendiquer fièrement les (immenses) succès de nos prédécesseurs soviétiques et analyser leurs erreurs pour éviter l’échec.

Quant aux "alternatives socialistes démocratiques et humanistes" qu’il oppose au communisme soviétique, cela relève de la conception "bisounours" de la politique qu’il fustige justement dans le début de son article. Si on s’engage dans une ’alternative socialiste’, le capitalisme hyper-dominant que nous connaissons fera TOUT pour la détruire : révolutions colorées, blocus, intervention militaires ... comme contre l’URSS autrefois ou contre le Vénézuela aujourd’hui. Défendre ’l’alternative socialiste’ contre ses ennemis, ne pas les laisser tout casser par une élection achetée à coups de dollars ou par un coup d’état, ça s’appelle la dictature du prolétariat. Cela peut amener à être moins ’humaniste’ que initialement prévu et ça peut même exiger la ’terreur’. Encore une chose désagréable à entendre.

(1) C’est le cas de la plupart des "intellectuels communistes" depuis les années 1980 et ça explique bien des choses sur l’état des forces communistes aujourd’hui.

02/02/2019 21:06 par HUGO

Qu’ajouter d’autre à cet article de Rémy Herrera et la mise au point (sur les i) imparable de Jean Yves Leblanc à l’adresse notamment d’un PcF qui n’a de visée qu’une Europe Sociale……..et supranationale ! L’UE du MEDEF (et de ses suppôts) , de l’oligarchie Bruxelloise et de la BCE, les instruments parmi d’autres du capitalisme dans son expression la plus fascisante !

02/02/2019 23:27 par Georges SPORRI

Il est tout à fait normal de n’avoir aucun lien affectif ou "charnel" avec l’UE qui n’existe pas ! Lorsqu’en 2008 - 2009, la crise financière devint la réalité la plus prégnante nous avons peut être compris que l’Europe n’est qu’une minuscule région du monde dont la "santé" dépend de Madoff, Lehmann Brothers et Goldman Sachs. Mais on a vu aussi que chaque nation sauvait ses banques, et qu’aucun plan européen ne naquit de cette crise pourtant paroxystique. Sarkozy a dit "le capitalisme sauvage c’est fini", pour nous montrer qu’il n’était pas totalement un crétin. Mais le capitalisme sauvage Londres - Francfort a dit à Sarkozy d’aller se faire foutre et il y est allé. Lorsque la Grèce sombra corps et biens, son appartenance à l’UE n’empêcha pas les charognards mondiaux et européens de se jeter sur son cadavre, pas pour le réanimer !
Un sentiment européen pourrait cependant naître s’il devenait plus difficile d’aller se faire exploiter en Allemagne, d’aller acheter des clopes et des spiritueux à La Jonquera, de contourner les lois puritaines franchouillardes chez DSK (ça veut dire Dédé la Saumure Kingdom). Mais ces pratiques transfrontalières existaient bien avant l’UE et existeront après !
Macron n’a pas inscrit les principales préoccupations des gilets jaunes et des 70 % d’entre nous, français ou pas, qui souhaitent plus de fric et de protection sociale, mais il n’a pas choisi l’Europe comme thème pour faire diversion : la dranzission ékolozique, premier thème du gros débat, suffira largement pour repérer les fayots et autres soumis qui accepteront de participer à cette mascarade.

03/02/2019 00:05 par Assimbonanga

La perspective socialiste en France et en Europe... Le sentiment socialiste qui devrait présider à tout changement... Bof bof. C’est le préalable dont les stocks manquent le plus. Du coup, sortir de l’UE, pour quoi faire ? Attendez le grand débat ! Je pense que de là jaillira la lumière. Un socialisme éblouissant brillera sur la mère patrie. Amen.
Peut-être que c’est d’avoir trop visionné BFMTV, CNEWS et LCI qui me donne la déprime mais... On est même pas capable d’oser dire que NON les choses ne dégénèrent pas en fin de manif au moment de la dispersion , mais au moment de la nasse finale mise en place par le régime pour acculer les citoyens à la faute  ! Garrido et Coronado ont essayé. Ils ont parlé. Les autres n’en tiennent pas compte. Effort à continuer. Faut que ça sorte !

03/02/2019 11:34 par cunégonde godot

Cet acte de trahison de la volonté du peuple français s’est symboliquement accompli, le 4 février 2008, au château de Versailles – là même où le président Emmanuel Macron vient de recevoir, il y a quelques jours, les grands patrons des plus puissantes multinationales pour les convaincre de « Choose France » et de s’y implanter. Preuve est faite, si besoin était, que la consolidation de l’Union européenne suit des modalités qui sont tout sauf démocratiques. Il est vrai que, côté français, les « pères fondateurs de l’Europe » n’étaient pas vraiment de grands progressistes : Jean Monnet, viscéralement antiparlementaire, fut l’homme clé des réseaux politico-financiers anglo-étasuniens ; Robert Schuman, politicien ultra-conservateur et anti-laïque, était au service de magnats de la sidérurgie et fervent admirateur des fascistes chrétiens corporatistes de Dollfuß et Horthy ; Maurice Lagrange, quant à lui, avant de rédiger le traité instaurant la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier en 1951, fut, dix ans plus tôt à peine, sous Vichy, l’un des inspirateurs remarqués et exécutants zélés des lois anti-juives de la « Révolution nationale ».

L’ "Europe" fondamentalement anti-démocratique on le sait depuis l’époque des "pères fondateurs" (expression typiquement démocrate-chrétienne et paternaliste), c’est-à-dire depuis les années 50 du siècle dernier. Il fallait être, chez les personnalités politiques de tout bord, aveugle ou malhonnête pour ne pas s’en apercevoir, singulièrement au moment du référendum sur le Traité de Maastricht en 1992.
Personnellement, je ne voterai jamais pour une personnalité politique "de gauche" qui a appelé au oui du Traité de Maastricht. Jamais.
D’un point de vue de gauche, réellement de gauche (sans guillemets), le Traité de Maastricht est la mère de toutes les trahisons.
L’Union européenne est par essence l’accoucheuse de la post-"démocratie" capitaliste mondialiste. Aujourd’hui, à "gauche" il n’y a aucune urgence à "débattre" de l’Union européenne. Il faut simplement en sortir ou disparaître en tant que peuple-classe et peuple-nation.
Comment peut-on en 2019, après des décennies de directives européistes dévastatrices, soutenir le mouvement des Gilets Jaunes tout en se proposant benoîtement de "débattre" de l’UE ?
Le débat-sur-l’europe "à gauche" : de la mauvaise rhétorique sarko-hollando-macronienne.
Vive le Frexit !

03/02/2019 15:45 par dan

Oui, le frexit est une idée qui fait son chemin actuellement en France, et il faut l’appuyer sans ambage, quelle que soit la force qui la porte (je n’en vois que trois actuellement : l’Upr, le Prcf et le mouvement de Philippot) car c’est véritablement la seule alternative qui est en rupture réelle avec l’oligarchie, c’est la clé qui ouvre la porte de notre prison.
L’idée de rassembler sur cet objectif au delà des clivages droite/gauche, comme à la libération ou les fondateurs du CNR étaient de tous les courants politique, me semble tout à fait pertinent et urgent dans la situation ou nous nous trouvons actuellement.

03/02/2019 17:28 par sergio

et toujours à côté de la plaque le macron !
c’est une constante chez macron, ne pas répondre directement ou indirectement à un mouvement dont il n’a toujours pas bien saisi l’ampleur, ni les tenants et les aboutissants (c’est pourtant si simple : « macron dégage »…, et le « R.I.C, tout de suite ! »), pour (res)sortir de son chapeau de vieilles recettes totalement éculées, comme par exemple le soi-disant "grand débat" (qui n’en est pas un, puisqu’il a imposé des préalables, notamment : 1) qu’il ne changera rien à sa politique, ni à ses contre-réformes, (en faveur des ultra-riches – le fameux 0,1% de français les plus riches – et déclarant même, publiquement, qu’il en accélérera la cadence !), et comble de la provocation, mais surtout pour marquer le mépris dans lequel il tient le peuple français et les Gilets-jaunes !, et preuve irréfutable qu’il se fout totalement du peuple français et des Gilets-jaunes, il fera voter dés le 5 février 2019, via les membres de sa bande, une loi "anticasseurs", (dont tout le monde aura compris qu’elle était surtout dirigée contre les Gilets jaunes, et donc anti-Gilets jaunes !) ni au rythme de ses contre-réformes… 2) que les sujets – évoqués et imposés par la macronie – du soi-disant "grand débat" sont complètement orientés (allant jusqu’à interdire tous sujets qui ne seraient pas contenus dans ce faux "grand débat", et qui pourrait venir contredire les sujets imposés par la macronie), et aujourd’hui, piège suprême, il veut imposer son "référendum" (dont le sujet sera bien entendu trompeur, autant pousser la farce jusqu’à l’absurde, non ?), le même jour où se dérouleront les élections européennes, la bonne blague ! Soit ce type est fou à lié, soit il est totalement pervers, ou les deux mon général…

04/02/2019 08:41 par Danael

@ dan
À vrai dire, depuis 2017 Marine Le Pen ne parle plus de "frexit" dans ses discours mais plutôt de "renégociation des traités européens" et en 2019 elle abandonne la sortie de l’euro tout en souhaitant une « réforme de la gouvernance monétaire ». Des propositions peu négociables dans le cadre de l’UE ou inutiles si celui-ci venait à s’effondrer. Peu de partis politiques en France ont d’ailleurs une position claire sur la question. Même l’UPR est confus quand il veut faire un frexit tout en sauvegardant les structures économiques capitalistes qui sont pourtant étroitement liées à un marché mondial dévastateur. De plus le mode de fonctionnement à l’ancienne de ce parti, avec un autocrate à sa tête, n’est pas rassurant pour la vie démocratique future que nous voulons. Avec lui ce sera toujours un référendum proposé par l’exécutif et non par le peuple. Quant à "l’entre deux" de Mélenchon, on sait qu’il finira tragiquement car nous n’aurons pas anticipé suffisamment à l’avance l’indépendance monétaire, étant donné que le plan B ne fait l’objet d’aucune réflexion en profondeur. Tout cela n’est pas très sérieux.
Les Gilets Jaunes associent quant à eux leur malheur économique et politique aux structures de l’UE (et pas qu’aux traités). Beaucoup affichent donc "frexit", sachant que leur possibilité de prise de pouvoir à travers le RIC serait nulle si restent en place les pouvoirs décisionnels supranationaux de l’UE. Cette problématique devrait d’ailleurs être discutée plus systématiquement par les Gilets Jaunes. L’espoir politique est de leur côté et certainement pas dans les prochaines élections européennes.

04/02/2019 10:02 par Chris

Capitalisme, socialisme, nationalisme, populisme, progressisme étatique ou non... Les concepts pour diviser sont nombreux (même s’ils recouvrent une réalité certaine).
S’il faut réduire l’action au plus petit dénominateur commun (élément in-dis-pen-sa-ble pour mener la lutte) pour rassembler et organiser la réponse, alors il n’y a qu’un postulat, un mot : FREXIT.

04/02/2019 10:47 par Assimbonanga

FREXIT ? Et après ? On opte pour quoi ? Capitalisme as usual  ? On reforme les mêmes antagonismes entre classes ? On a une majorité de citoyens prêts à une autre façon de fonctionner, de partager, de consommer ? C’est quoi le projet une fois qu’on a utilisé l’abracadabra, la formule magique FREXIT, très jolie à l’oreille ? Y a-t-il une suite ? Un consensus général de tous les Français ? On choisit Karl Marx ou Thierry Marx le restaurateur avec ses brigades d’apprentis et l’uniforme à l’école ?

04/02/2019 12:51 par latitude zero

Le Frexit direct sera beaucoup plus dévastateur pour la France sous un gouvernement vraiment socialiste qu’une reprise autoritaire dans l’UE de notre souveraineté politique et géopolitique . négociations ouvertes, désobéissance aux traités avec effet d’entrainement d’autres pays.
Le frexit , seul et sans alliés, restant au final l’ultime possibilité et ça n’est pas pas la meilleure nouvelle.

On voit déjà ce que ça donne avec la Grande Bretagne qui pourtant ne montre aucunement l’intention de passer vraiment à gauche mais au contraire de continuer sa politique néo-libérale sans inquiéter les capitalistes et les traders sans frontières.

C’est sûr que le frexit donne l’impression d’avoir plus de panache, mais il risque fort d’être suicidaire à tout gouvernement menant une politique de gauche radicale avec une érosion de l’appui de sa population qui refusera de résister par ras le bol et résignation .
L’exemple du Venezuela ...
On n’a pas le choix les amis , c’est sûr que ça va tanguer , mais à la fin c’est nous qu’on va gagner !!

04/02/2019 14:30 par Danael

Il reste la question fondamentale, Chris : le Frexit pour qui et pour faire quoi ?

04/02/2019 15:09 par cunégonde godot

sergio :
c’est une constante chez macron, ne pas répondre directement ou indirectement à un mouvement dont il n’a toujours pas bien saisi l’ampleur, ni les tenants et les aboutissants

M. Macron a tout compris au contraire. Il avait même déjà tout compris du temps où il était conseiller puis ministre du gouvernement européo-"socialiste" Valls, sous la présidence de l’européo-"socialiste" Hollande, pour lequel le Parti de Gauche européo-"socialiste" avait appelé à voter au deuxième tour de la présidentielle en 2012 ; comme avait tout compris l’européen de droite Sarkozy, dans la lignée de la doublette européiste Chirac-Raffarin, à la suite des européistes Chirac-Jospin, qui suivirent fidèlement en l’accélérant la politique de privatisations de la doublette européiste Chirac-Juppé, elle-même dans la droite ligne européiste de tous ceux de droite comme de gauche qui les avaient précédés depuis les années 1970-1980, plus la grosse majorité des ministres successifs de gauche comme de droite, de droite et de gauche comme tout "écologiste" qui se respecte, tous plus européo-mondialistes les uns que les autres. Bref, du beau linge...
Vous voyez bien, sergio, la France était et est toujours en de bonnes mains, bien qu’à ce rythme elle n’en a pratiquement plus de mains, mais bon cé la vie hein (et pendant ce temps-là le climat n’arrête pas de chauffer...).
Vive le Frexit !...

04/02/2019 19:35 par Albert-Nord

Bah, ça fait plaisir un papier pareil. Je l’attendais depuis bien longtemps.

04/02/2019 22:20 par Albert-Nord

@Danael
Le Frexit est essentiel pour recouvrer tous les outils de la souveraineté.
Rien ne peut se réaliser -en dehors de la doxa otano-bruxelloise- sans DES mouvements de libération nationale soutenus par une majorité de français de toutes tendances politiques.
@Chris a raison sur ce point : Il faut un dénominateur commun  !
Asselineau, Nikonoff, Philipipot ou Gastaud ont ce même commun dénominateur.
Leurs projet sont différents, mais refuser le Frexit des réac ou des réformistes c’est refuser, de fait, le frexit des communistes.

La France reste incarcérée dans l’Union européenne, l’euro et l’OTAN. Donc les trois sorties sont impérieuses, préalables et non suffisantes” Un appel des #giletsjaunes. PRCF

Trois sorties impérieuses, préalables et ....non suffisantes  !
Si on est communiste le Frexit est non suffisant, MAIS il est un préalable impérieux !
Ce préalable impérieux, si on est communiste, on le partage AVEC les frexiteurs réac et réformistes.
Quand j’écris cela, je ne suis pas dingo, je raisonne, je suis logique.

@Danael : le Frexit pour qui et pour faire quoi ?

Le Frexit est pour tous les français jaloux de leur liberté à choisir leur destin !

PS : @Danael : si tu veux une France progressiste, communiste, souveraine et anti-impérialiste, il te faut militer pour convaincre tes amis, voisins de palier, famille ou collègues. Le communisme ne descend par sur terre ni par la force du Saint Esprit ni par les incantations faites sur le Net. Il faut bosser et persuader.Bosser, persuader et rallier
https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/un-appel-des-giletsjaunes-la-france-reste-incarceree-dans-lunion-europeenne-leuro-et-lotan-donc-les-trois-sorties-sont-imperieuses-prealables-et-non-suffisantes/
https://www.youtube.com/watch?v=4TgEOcjVCx8

05/02/2019 12:36 par Georges SPORRI

@Albert N / Merci pour ta tambouille qui m’obligerait à critiquer la "logique" en me plaçant du point de vue de la dialectique, mais ça prendrait beaucoup de lignes... Droit aux conclusions : NON, aucune unité possible entre les pires nationalistes et nous ( nous = internationalisme prolétarien et anti impérialisme ). Par ailleurs le FREXIT n’est pas un préalable incontournable, le vrai préalable c’est de prendre le pouvoir en France sur des bases claires, puis de déclencher une série de réformes enthousiasmantes pour les classes exploitées - dominées et assumer le conflit que cela provoquera avec l’UE, la jouer fine pour que l’UE dans son ensemble implose puis explose, pas sous le feu des souverainismes de droite, mais uniquement par les luttes de classe.
Pour être clair de chez clair : il me parait préférable de subir Macron et l’UE quelques années supplémentaires que bricoler une saloperie unitaire gauche / extrême droite ou obtenir le FREXIT par un RIC (ce qui nous mettrait dans la même situation répugnante que les anglais).

05/02/2019 13:31 par Méc-créant

C’est bien en effet les questions concernant l’UE et l’euro qui devront prendre forme sérieusement au sein du mouvement des gilets jaunes. Aucune amélioration sociale, aucune transformation progressiste de notre société ne sauraient "apparaître" sans reconquête des souverainetés nationale et populaire. Pas suffisant pour obtenir une profonde transformation mais absolument nécessaire. Les revendications des gilets jaunes, du pouvoir d’achat aux services publics, en passant par la justice fiscale (et la renaissance de "notre" devise "Liberté, Egalité, Fraternité") ne peuvent aboutir dans ce cadre européen. Même un RIC, aussi parfait que chacun puisse l’imaginer, n’aurait aucune utilité démocratique ou capacité d’intervention populaire en restant soumis aux ordres de l’UE. Nous sommes bien dans une lutte de libération qui nous renvoie immanquablement à la situation du CNR, dont le programme, bien que n’instaurant pas un socialisme, proposait des lignes de force présentant des résonances socialistes. Il suffirait de le relire (n’allait-il pas jusqu’à interdire la présence des financiers dans les médias !). Qu’au sein de ce nouveau CNR le besoin de plus de contenu progressiste et socialiste puisse être affirmé est tout à fait recevable, et les confrontations idéologiques ne sauraient être évitées mais mettre le passage au socialisme comme condition première à la constitution de ce nouveau CNR, c’est renoncer à la possibilité de rassembler les citoyens en vue de la libération nationale. Si, souverainetés reconquises, l’idée de socialisme (car : quel "socialisme" ?) peut s’étaler et prendre forme, cela sera bienvenu et nécessitera de développer de multiples domaines de réflexion. Mais sans souveraineté et indépendance aucun chemin, aussi socialiste soit-il, ne pourra exister. Dans l’immondialisation actuelle, cornaquée par l’UE, nous sommes face à une véritable lutte de décolonisation : tenter d’échapper à la colonisation financière de la planète. Ce n’est pas rien et cela ne se fera pas sans d’énormes difficultés, d’autant que la dictature financière semble moins visible que les panzers. Mais soit, comme les nouveaux collabos (voir sur le blog "Sors d’ici Jean Moulin") nous nous soumettons à la nouvelle "souveraineté européenne", soit nous entendons recouvrer la nôtre. Nous ne pourrons éviter plus longtemps d’affronter ces questions.
Méc-créant/
(Blog :"Immondialisation : peuples en solde !" )

07/02/2019 10:59 par Assimbonanga

Il me semble que l’Italie fait la démonstration qu’on peut s’opposer à l’UE, à condition d’être fermement déterminé. Non ?
N’est-ce pas une mauvaise excuse de toujours se retrancher derrière tous ces traités ? Asselineau lui-même, n’est-il pas une personne un peu obsessionnelle qui projette alentours sa vision personnelle du monde, un monde de dossiers et de règlements ?
Le problème n’est-il pas plutôt qu’il est difficile de constituer une Europe des peuples, surtout des petites gens, aux revenus modestes ? Le problème c’est que l’UE, comme notre Assemblée Nationale ou notre Sénat, est confisquée par les classes dominantes.
D’après les contributions qui ont pu me tomber sous les yeux sur le site le-vrai-débat, il me semble que les gens veulent réinventer l’eau chaude avec leurs "délégués citoyens". Pourquoi n’exigent-ils pas, tout simplement, que les députés viennent de leurs rangs, de leur milieu ? Pourquoi ne pas exiger une parité socio-professionnelle à l’Assemblée Nationale ? Une proportion de citoyens (un tiers) dont les revenus (tout cumulé, salaires et patrimoine) ne dépassent pas les 1700€ mensuels ?
Les gilets jaunes sont-ils si traumatisés par leur appartenance de classe qu’ils se jugent inaptes à faire partie du parlement ? N’y a-t-il pas un renoncement, une déprime, une défaite dans ce retranchement ?
Quant aux agissements de Macron, c’est infect. C’est face à une assemblée de 600 gilets jaunes qu’il aurait dû répondre et non pas vis à vis de quelques personnes isolées chacune dans un recoin de la salle, impressionnées par le grade présidentiel, les caméras, l’inédit de la situation, le manque d’habitude de la prise de parole. Les gilets jaunes ont besoin d’être ensemble pour soutenir ceux qui prennent la parole. Macron a beau jeu d’avoir le dernier mot à tous les coups avec son "mes enfants" !
Ca, c’est révoltant.
Macron ne s’est pas gêné pour tweeter son soutien à Guaido au nom de l’Europe, lui !
C’est le culot qui compte.

08/02/2019 17:16 par Albert-Nord

@Assimbonanga

« Il me semble que l’Italie fait la démonstration qu’on peut s’opposer à l’UE, à condition d’être fermement déterminé. Non ? »

Matteo Salvini prêt à travailler avec Steve Bannon pour « sauver l’Europe »
https://www.20minutes.fr/monde/2333055-20180908-matteo-salvini-pret-travailler-steve-bannon-sauver-europe
La Pologne et le groupe de Visegrád s’opposent aussi à "l’Europe", tout comme... la gauche radicale de Tsipras en son temps et dont on connait le résultat.
Tout ces pays râlent ou ont râlé pour obtenir quelques "passe-droits" sans remettre en cause fondamentalement la construction ubuesque européenne.
J’entends souvent et je lis même ici qu’il faut la jouer fine avec l’U.E, du genre : « on est tellement subtile que vous allez voir se que vous allez voir ».
La seule subtilité au final, c’est le remplacement de « Tsiprassisation  » par « Salvinisation » !

28/05/2019 02:37 par alain harrison

Bonjour.

04/02/2019 à 22:20 par Albert-Nord
@Danael
Le Frexit est essentiel pour recouvrer tous les outils de la souveraineté.
Rien ne peut se réaliser -en dehors de la doxa otano-bruxelloise- sans DES mouvements de libération nationale soutenus par une majorité de français de toutes tendances politiques.
@Chris a raison sur ce point : Il faut un dénominateur commun !
Asselineau, Nikonoff, Philipipot ou Gastaud ont ce même commun dénominateur.
Leurs projet sont différents, mais refuser le Frexit des réac ou des réformistes c’est refuser, de fait, le frexit des communistes.

Peut-être que le mouvement du peuple Algérien ont compris, et comme les GJ ne tomberont pas dans les projets….. mais resteront maître, justement sans maître. Sans idéologie, mais dans la réalité, face à face.
Mais puiser, à point nommé, dans l’histoire, dans la littérature et politique...….
La puissance du peuple réside dans le peuple. Elle peut choisir des portes paroles, encadré (et éjectable selon). La FI n’a pas su encadré son représentant, la FI a ses cadres qui est le cadre de la FI. L’UE est le cadre de l’Europe.
Analogie.
Krishnamurti : le contenu de la conscience est son contenant, et son contenant le contenu.

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft : Diffusion du contenu autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
 Contact |   Faire un don