Le Haut responsable des Nations Unies pour les Droits Humains en Bolivie a déploré ce jeudi la violence perpétrée à l’encontre du peuple guaranà dans le département de Santa Cruz, où les propriétaires fonciers refusent d’accepter le processus de redistribution des terres mis en avant par le Gouvernement d’Evo Morales.
A travers un communiqué, l’organisme international a affirmé que les faits de violence suscités à l’encontre des indigènes « sont incompatibles avec le respect des droits humains, des recherches doivent être faites pour éclaircir le sujet de manière à ce que les responsables soient sanctionnés dès que possible ».
Dimanche, quelque 700 personnes, éleveurs et membres de représentants "cruceños", ont attaqué par surprise des représentants de l’Assemblée du Peuple Guaranà (APG) et des fonctionnaires gouvernementaux de l’Institut National de Réforme Agraire (INRA) et du vice-ministère des Terres, qu’ elles ont attaqué avec des bâtons, des pierres et des couteaux.
L’agression, qui s’est produite dans la localité "cruceña" de Cuevo, a provoqué la disparition de 11 personnes (...).
Les faits se sont produits quand les indigènes et les autorités gouvernementales prétendaient se rendre, sans protection policière et de manière pacifique, dans la région d’Itakuatàa pour effectuer une assemblée général où serait analysé le sujet de l’assainissement des terres.
Le vice-ministre de Terres, Alejandro Almaraz, a dénoncé ces faits qui démontrent la haine et le racisme des éleveurs à l’encontre les indigènes, puisqu’on a suscité une embuscade où tous les blessés furent guaranàes, ces derniers ne disposant pas d’ armes pour se défendre. « La protestation a été promue par des producteurs », a t-il assuré.
L’ONU a aussi considéré que le processus d’assainissement est une façon de garantir les droits des peuples indigènes, en particulier ceux des Communautés guaranàes qui se trouvent en situation de servitude et dans des conditions de travail analogues à de l’esclavage, comme le rapporte au nom des Défenseurs du Peuple, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH).
L’organisme a convoqué les acteurs à promouvoir le dialogue afin d’éviter une escalade de la violence faite contre les guaranàes.
« Les représentants des droits humains de l’ONU saluent la décision de suspendre temporairement le processus d’assainissement de la région du Chaco, ainsi que l’initiative récente d’établir une commission pour le dialogue composée de différents acteurs », ajoute le document.
La Communauté guaranà, la troisième plus nombreuse des peuples indigènes de Bolivie, compte actuellement une population de 170 000 personnes, parmi elles 800 familles en situation d’esclavage au bénéfice de propriétaires fonciers des départements de Santa Cruz, Tarija et Chuquisaca.
Suite à ces événements, on espère que le CIDH ira visiter le Haut Parapetà pour constater la situation d’esclavage auxquelles sont soumises les familles guaranàes par les grands propriétaires fonciers qui refusent que soit exercé un audit par le Gouvernement national.
L’ambassadeur de Bolivie devant l’OEA, Raynaldo Cuadros, a informé que la présence de cette commission dans le pays, non seulement sera là pour constater l’existence de zones de captifs, mais pour soutenir et surveiller le processus d’assainissement des terres.
TeleSUR - Abi/rf - AV