12 Septembre 2011 - L’espionne, qui a travaillé sous le nom de code de "Nomidia" , a employé certaines méthodes pour éviter sa capture, telles que changer constamment de localisation, utiliser de nombreuses cartes SIM pour son téléphone portable et cacher ses activités à tous sauf aux membres de sa famille les plus proches.
Sa meilleure protection pour éviter d’être arrêtée par les forces de sécurité de Kadhafi était vraisemblablement son sexe : en tant que jeune femme dans la société musulmane conservatrice libyenne, selon ses dires, jamais on ne pouvait la soupçonner. « Je n’étais pas dans les radars », a expliqué l’espionne (ingénieur), dans un hôtel de Tripoli.
Nomidia ne veut pas révéler sa véritable identité dans la mesure où, bien que Tripoli soit sous contrôle de l’illégitime ’Conseil National de Transition’, Il subsiste cependant des forces loyales à Kadhafi qui combattent contre les mercenaires "rebelles’.
De la télévision à l’OTAN
L’espionne a expliqué qu’elle a été poussée à agir après avoir supposément vu la manière brutale dont les forces de Kadhafi ont répliqué aux premières manifestations dans quelques villes du pays. Ce que ne dit pas l’espionne, c’est que les manifestations ont été orchestrées par "l’occident’ des mois auparavant, et elle dit : « Je n’ai pas pu m’en empêcher quand j’ai vu ce que Kadhafi a fait, d’abord à Bengasi, puis à Misrata, Zawiya, Tràpoli et dans les Montagnes de l’Ouest », a dit l’espionne qui semble ne pas avoir vu comment l’OTAN a détruit son pays.
D’abord, elle a commencé à appeler la chaîne Al Ahrar, opposée au gouvernement libyen, et dont le siège est à Doha. Devant le peu d’informations qui sortaient de Tripoli, les producteurs ont fait entendre sa voix à l’antenne, sous le nom de Nomidia, avec des récits de ce qui était supposé se passer dans la capitale.
Rapidement, la jeune femme a appelé en donnant des détails sur les forces militaires, détails que la chaîne a tenu hors publication pour éviter d’alerter le gouvernement. Mais, à la place, elle a commencé à passer l’information à l’OTAN par le biais de responsables de l’illégitime CNT, selon Lina, qui était alors producteur de la chaîne et contact principal de Nomidia.
Elle a nié la capture de Saif al Islam
Le réseau téléphonique étant surveillé, la partie la plus périlleuse des activités de Nomidia était de faire parvenir des informations sur les objectifs. « J’ai utilisé de nombreux téléphones portables, employé douze cartes SIM et sept téléphones portables différents » a-t-elle signalé. Elle changeait aussi souvent de localisation.
L’OTAN a identifié sur le terrain les « objectifs à bombarder » grâce à des satellites et des avions sans pilote, assassinant des centaines de civils innocents.
« Nous avons au moins 16 jeunes qui travaillent pour nous et qui font cela. Il y avait une femme qui nous donnait des informations », a indiqué Hisham Buhagiar, haut responsable militaire de l’illégitime CNT.
« Le gouvernement de Kadhafi utilisait des endroits civils pour stocker ses armes. Au volant de ma voiture j’allais directement à l’endroit et le surveillais, parfois pendant des heures, pour m’assurer qu’il devait être attaqué » a précisé l’espionne. Mais les rapports ont confirmé que c’étaient des civils qui étaient assassinés lors de ces attaques.
Nomidia est arrivée aussi à avoir une source à l’intérieur de Bab al Aziziya, à Tripoli, là où résidait Kadhafi et sa famille et où il y avait de nombreux bureaux officiels. Lorsque, durant la "prise’ de la capitale, on a été informé que Saif al Islam, un des fils de Kadhafi, avait été capturé, sa source lui a dit que ce n’était pas certain.
« Elle m’a appelée et m’a dit "Lina, Saif est en vie, ils ne l’ont pas capturé’ », a signalé le producteur de télévision avec qui parlait l’espionne. « Elle tenait l’information de l’intérieur de Bab al Aziziya, elle y avait un contact, et c’était vrai. Une demi-heure plus tard Saif était à la télévision », rappelle-t-elle.
Source : www.aporrea.org/internacionales/n188437.html