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L’avenir de la Syrie "libérée" : Nettoyage ethnique religieux et génocide (Countercurrents)

Un revirement fascinant s’est opéré dans les médias-systèmes étasuniens : Au bout d’un an de propagande anti-syrienne et de mensonges, des bribes de la vérité commencent à être révélées au public. Il se peut que ce soit trop peu et trop tard : le pays se débat dans un cauchemar de nettoyage ethnique religieux et de massacres.

Après avoir incité à la guerre sans discontinuer, le New York Times s’est donné une seconde pour essuyer le sang de ses mains avant de se mettre à décrire le véritable état des choses en Syrie. Apparemment, les reportages précédents affirmant que l’armée syrienne massacrait sans discrimination les citoyens de Homs n’étaient qu’un mensonge qui tournait en boucle dans les médias.

Il apparaît maintenant que c’était exactement le contraire.

En réalité, beaucoup des réfugiés qui se sont enfuis de Homs étaient des chrétiens persécutés, attaqués par des membres de l’Armée Syrienne Libre qui ont aussi assassiné des membres de minorités religieuses dans le but de recruter des Sunnites radicaux en Syrie pour mener une guerre religieuse contre l’état laïque syrien.

Le contexte

Comme l’Armée Syrienne Libre n’est pas le fruit d’une révolution populaire - mais de l’argent et des armes de l’Arabie Saoudite - il fallait que la guerre pour abattre le gouvernement syrien soit une guerre ethnique et religieuse. L’Arabie Saoudite se sert depuis longtemps du Wahhabisme, une forme rare d’extrémisme de l’Islam sunnite, comme d’une outil politique, en l’exportant dans les pays dont elle veut renverser les gouvernements.

Les Etats-Unis soutiennent depuis longtemps les efforts de l’Arabie Saoudite dans ce sens dans une dynamique qui a progressivement donné naissance aux Talibans et à Al Qaeda. Les Etats-Unis refusent de renoncer à cette stratégie parce qu’elle est incroyablement efficace pour renverser des gouvernements "hostiles", ce qui n’empêche pas de maintenir de grandes parties du Moyen-Orient dans l’Islam traditionnel qui exerce un bon contrôle des activités politiques de la classe laborieuse, d’autant plus qu’en Arabie Saoudite les manifestations, les syndicats et les droits civils sont illégaux.

Les minorités religieuses persécutées de Homs considéraient le gouvernement syrien comme leur allié contre les "libérateurs" de l’ASL, les chéris des médias étasuniens et les marionnettes au service de la politique étrangère de l’Arabie Saoudite.

La persécution des minorités

Un article d’opinion du New York Times (*) a décrit les faits mieux qu’aucun reportage précédent :

"L’opposition [l’armée Syrienne Libre] armée et financée par l’Arabie Saoudite a "nettoyé" la province de Homs de 80 000 chrétiens en les chassant de chez eux... en mars et ces chrétiens ont petit à petit abandonné l’espoir de rentrer chez eux un jour".

"Le nettoyage ethnique perpétré par les rebelles [l’Armée Syrienne Libre] a conduit une partie des Sunnites qui au départ soutenaient les rebelles et des Syriens qui hésitaient entre les deux camps à se rallier à Assad. Beaucoup de gens qui auparavant considéraient le régime comme une kleptocratie, le voient maintenant comme le meilleur défenseur du pluralisme [ethnique et religieux] en danger. "

La complicité des Etats-Unis

Cette soudaine volte-face révèle des faits qui sont connus depuis longtemps par le gouvernement et les médias étasuniens. Le New York Times ajoute :

"Washington est conscient de l’ampleur du problème [fanatisme religieux et persécution des minorités]. Déjà en juin 2011, Robert Stephen Ford, l’ambassadeur étasunien en Syrie, avait prévenu ses homologues à Damas de ce qu’Al Qaeda avait infiltré les forces de l’opposition. En s’entêtant à soutenir la tentative de l’Arabie Saoudite pour déstabiliser la Syrie, Washington, loin d’aider Israël ou d’affaiblir l’Iran, contribue a créer une crise humanitaire qui reviendra hanter les Etats-Unis.

En résumé : les politiciens étasuniens des deux partis politiques ont menti au public sur la vraie nature du conflit en Syrie parce que le spectacle d’un pays non allié des Etats-Unis détruit par de barbares luttes ethniques et religieuses leur donnait un avantage politique.

Un dernier extrait de l’article du New York Times :

"L’indifférence apparente de la communauté internationale à la dégradation de la situation des minorités religieuses syriennes -et le fait que les gouvernements occidentaux unis contre Assad n’aient quasiment jamais critiqué les forces d’opposition- nourrit un profond sentiment anti-étasunien parmi les Syrien laïcs qui voient les Etats-Unis s’aligner sur l’Arabie Saoudite, le berceau du Wahhabisme [sunnisme extrémiste], contre l’état le plus résolument laïc du monde arabe."

Voilà . il a fallu plus d’un an, mais tout à coup, tout n’est plus blanc ou noir dans la guerre syrienne, ce n’est plus les bons contre les méchants. Il n’est pas question de porter le gouvernement syrien aux nues, mais la dévastation infligée au pays l’a été sur de fausses prémices à l’instigation de puissances étrangères -l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis- qui voulaient à tous prix annihiler le pays pour isoler l’Iran et faciliter le renversement de ce dernier. Prétendre que cette entreprise meurtrière est une avancée de la démocratie -comme l’ont fait les politiciens et les médias étasuniens- n’est pas seulement un sommet d’hypocrisie ; cela rentre dans la catégorie réservée à ceux qu’on appelle des criminels de guerre.

Shamus Cooke

Shamus Cooke est assistant social et syndicaliste, et il écrit pour Workers Action (www.workerscompass.org).

Note : * Lien de l’article en question : http://www.nytimes.com/2012/08/04/opinion/syrias-crumbling-pluralism.html

Pour consulter l’original : http://www.countercurrents.org/cooke050812.htm

Traduction : Dominique Muselet

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Le fait est que les slogans du type "soutenons nos soldats" n’ont aucun sens... Et c’est tout l’objectif d’une bonne propagande. Il vous faut créer un slogan auquel personne ne s’oppose, et tout le monde y adhérera. Personne ne sait ce qu’il veut dire parce qu’il ne veut rien dire. Son importance réside dans le fait qu’il détourne l’attention d’une question qu’il aurait fallu poser : soutenez-vous notre politique ? Mais ça c’est une question qu’on n’a pas le droit de poser.

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