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L’avènement de l’I.A. signerait-elle notre perte d’humanité ?

Les générations d’après la guerre 39-45 ont été abondamment informées et éduquées dans l’esprit du « plus jamais ça », en référence aux camps de concentration et d’extermination de l’armée nazie. Les documents, les photos et les témoignages des camps de la mort ont inondé les médias à travers le monde entier au cours de dizaines d’années, pour s’assurer que les atrocités infligées par le IIIè Reich aux populations juives, tziganes et handicapées seraient à tout jamais bannies de l’humanité. Des lois internationales ont été promulguées et tous les pays reconnus par les Nations-unies les ont formellement acceptées. Les images de corps décharnés, squelettiques à la libération des camps ont profondément marqué les opinions. Et personne de nos générations ne pensait qu’un jour, ces êtres fantomatiques puissent ressurgir en quelque endroit qui soit. Or,...

En 2014, à la suite d’une énième intervention de la brutale armée du régime terroriste israélien sur la population encagée de Gaza qui s’était soldée par 2 220 victimes au nombre desquelles 550 enfants de moins de 17 ans, j’écrivais un article qui faisait grincer les dents de certains, y compris parmi les militants de la cause palestinienne, parce que je l’avais titré : « Massacres à Gaza - Les mots pour le dire : sionisme = nazisme ! »

L’article commençait ainsi : « En ces temps de crimes et de massacres à grande échelle à l’encontre du peuple palestinien, il convient de sortir du langage émasculé de la diplomatie et du politiquement correct, et de nommer les choses comme il se doit, ou autrement dit, de comprendre pourquoi le sionisme s’apparente bien au nazisme et mérite dès lors que tout soit mis en œuvre pour son éradication. Explications : à ses heures de gloire, que prônait le nazisme sinon l’émergence d’une « race » supérieure, la « race » aryenne ?... Résultat de théorie pseudo-scientifique tentant à prouver que les inégalités dans la société étaient la conséquence d’une hiérarchie dans les « races » humaines. Et qu’il fallait donc à tout prix sauvegarder la suprématie de la « race » issue des civilisations nordiques et anglo-saxonnes, et désignée « race aryenne » par les nazis. La dernière et située au bas de cette ignoble échelle d’entre toutes les « races » humaines étant, toujours selon ces demeurés, la « race » africaine... Tout individu normalement constitué et sain d’esprit, ne peut qu’éprouver des nausées face à ces théories, seulement voilà, il en est qui continuent à défendre pareille abomination. Ce qui justifie à leurs yeux la colonisation autant que la ségrégation. Pendant des années, l’Afrique du Sud en a fait les frais et il n’est jamais inutile de rappeler – tant certains voudraient tourner cette sinistre page de notre histoire – que l’Europe s’est illustrée pendant des siècles dans d’odieuses expériences coloniales et de ségrégation menant aux abominables pratiques racistes d’apartheid.

Or, que raconte le sionisme ? Que, selon une parole divine révélée – on se demande de nos jours et après des années d’études de plus en plus longues des jeunes générations, comment certains peuvent-ils encore croire à de telles inepties ! ? – un peuple aurait été élu et qu’une terre bien précise lui aurait été assignée pour l’éternité !
A ce titre, les plus malades d’entre ceux qui défendent pareille théorie affirment qu’il faut coûte que coûte arracher cette terre à ses habitants arabes et par-dessus tout, éviter toute consanguinité afin de préserver tout juif de toute impureté. Et tout est bon pour y arriver. Pour ces psychopathes, qu’il faille voler, violenter, détruire, blesser, massacrer des individus est sans importance, la vie de ceux-là ne valant rien à leurs yeux ! Si certains détails diffèrent, cette obsession fondamentale de l’émergence d’une « race » pure – la « race » juive – est donc de même nature que celle prônée par l’idéologie nazie de l’époque.

Troublant renversement de l’Histoire, le sionisme est donc bien apparenté au nazisme, et il faut le dire haut et fort, ne pas avoir peur des mots et dénoncer tous ceux qui s’y reconnaissent et le revendiquent ! (...) Et plus que toutes les autres autorités politiques, l’Europe devrait se rappeler l’écrasante responsabilité qu’elle a dans l’actuelle situation et ne pas s’en sortir comme à chaque fois, en renvoyant Israéliens et Palestiniens dos à dos. L’Etat d’Israël est une création de l’Europe pensant pouvoir régler son problème d’antisémitisme d’alors en confisquant une part importante de son territoire à une population qui n’a pas été concertée sur cette décision et que notre sale guerre de 39-45 ne concernait pas ! Aucune équidistance n’est donc acceptable dans cette tragédie où comme toujours, c’est la loi du plus fort qui impose au plus faible, son abject diktat. »

10 ans déjà... et aujourd’hui, en 2024, à quoi assistons-nous, sinon à la démonstration que ces mots trouvent tout leur sens dans ce qu’il nous faut supporter, dès lors qu’aucun de nos gouvernements n’a le courage de dire ‘STOP’ à la barbarie sioniste qui non contente de massacrer des populations civiles démunies et exténuées par 17 années de blocus et de résistance, se complaît à la priver du minimum vital dont tout être humain a besoin : eau, nourriture, soins, abris.

Quelques années plus tard, en 2018, j’écrivais un autre article qui faisait lui aussi grincer les dents de certains – souvent les mêmes ! – de par son titre : « Promo touristique : ne visitez plus les anciens camps d’Auschwitz ou de Treblinka, visitez plutôt Gaza ! » Article que je concluais ainsi : « Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je ne dis pas que Auschwitz = Gaza... mais faudra-t-il attendre que Gaza = Auschwitz pour se dire qu’il est temps d’agir et d’exiger l’arrêt immédiat de cette odieuse guerre coloniale animée par cette abjecte idéologie sioniste ?! »

Manifestement, 6 ans plus tard, nous y sommes. Le ministère de la Santé de Gaza déplore déjà plusieurs dizaines d’enfants morts de déshydratation ou de famine, et alerte sur l’hécatombe à venir si rien n’est fait pour arrêter immédiatement ce génocide orchestré par la puissance occupante et ses soutiens. Il n’y a plus le moindre doute possible. A moins d’être le dernier des crétins, n’ayant plus le moindre sentiment humain, la moindre compassion ni solidarité fraternelle envers nos semblables, tout affairé à l’émergence de l’I.A. visant à remplacer peu ou prou ce qui nous fait être les hommes et les femmes que l’évolution a mis des millions d’années à parfaire.
Conclusion du jour : nous avons vécu pendant des décennies dans l’illusion soigneusement entretenue par nos autorités, que rien de grave ne pouvait plus nous arriver. Tous les troubles qui agitaient le monde se passaient loin de chez nous. Cela ne nous atteignait pas. Et la plupart se sont habitués au dossier palestinien, revenant périodiquement comme un disque usé, sans qu’ils n’y prêtent plus l’attention nécessaire. Or, aujourd’hui si nous ne forçons pas nos gouvernements qui n’ont pas le courage d’intervenir avec la détermination et la poigne qu’il faut, pour arrêter le génocide qui se déroule leurs yeux et les rend ainsi complices, nous serons tous entraînés, tôt ou tard, dans un enfer que plus personne ne pourra arrêter !

6 mars 2024

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Daniel VANHOVE
D. Vanhove de formation en psycho-pédagogie, a été bénévole à l’ABP (Association Belgo-Palestinienne) de Bruxelles, où il a participé à la formation et à la coordination des candidats aux Missions Civiles d’Observation en Palestine. Il a encadré une soixantaine de Missions et en a accompagné huit sur le terrain, entre Novembre 2001 et Avril 2004. Auteur de plusieurs livres : co-auteur de « Retour de Palestine », 2002 – Ed. Vista ; « Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos (…)
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