’La décision de construire la Communauté des Etats latino-américains et caribéens représente un pas décisif dans l’histoire de la région’, s’est félicité le président mexicain, Felipe Calderon, lors de la clôture du Sommet de l’unité, lundi 22 et mardi 23 février. Réunis à Cancun (Mexique), 25 chefs d’Etat et des représentants de tous les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont donné naissance à un organisme régional sans les Etats-Unis et le Canada.
Du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva au Cubain Raul Castro, du Vénézuelien Hugo Chavez au Colombien Alvaro Uribe, ils ont tous accepté la création d’une organisation rassemblant les pays membres du Groupe de Rio et ceux de la Communauté des Caraïbes (Caricom). Le président Calderon a précisé que l’organisme "devra stimuler l’intégration régionale en considérant la mise en valeur de notre développement durable, (et) faire valoir les projets de la région dans les rendez-vous internationaux".
Les dirigeants ont également signé 87 engagements communs en matière d’économie, de sécurité, d’émigration, de développement social ou de lutte contre le réchauffement climatique. Ils ont aussi réaffirmé la souveraineté argentine sur les îles Malouines et soutenu la reconstruction d’Haïti.
En revanche, le cas du Honduras a été écarté des débats. Le président hondurien, Porfirio Lobo, n’a pas été invité, en raison de la suspension de son pays de l’Organisation des Etats américains (OEA) après le coup d’Etat de juin 2009. Selon le président du Guatemala, Alvaro Colom, il y aurait eu un accord "tacite" pour éviter les divisions à ce sujet.
"L’échec de l’OEA pour régler la crise au Honduras et l’incapacité à coordonner une aide commune en Haïti ont confirmé le besoin d’unité pour mieux gérer les crises", estime le politologue Bernardo Olmedo. Mais, à son avis, "la principale motivation de la création de cette communauté réside dans la volonté des dirigeants latino-américains de renforcer leur influence sur le plan international en sortant du giron américain".
[... suivent les commentaires habituels et idiots du Monde que le Grand Soir épargne à ses lecteurs]
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EN COMPLEMENT
Levée de l’embargo contre Cuba ?
Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes réunis en sommet hier à Cancun (Mexique) ont appelé une nouvelle fois les Etats-Unis à lever leur embargo vieux de près d’un demi-siècle contre Cuba.
"Nous demandons au gouvernement des Etats-Unis de mettre fin, en application des résolutions successives approuvées par l’Assemblée générale de l’ONU, à l’embargo économique, commercial et financier qu’il maintient contre Cuba", indiquent les 32 pays du "Groupe de Rio" et de la Communauté des Caraïbes (Caricom) réunis en sommet dans la station balnéaire de Cancun (sud-est). Washington impose un embargo économique contre Cuba depuis 1962.
Le président Barack Obama a fait lever les restrictions aux voyages des Américano-Cubains sur l’île ainsi qu’à leurs envois d’argent à leurs familles, mais il a déclaré attendre des gestes des autorités cubaines sur les droits de l’Homme avant d’aller plus loin. Les appels à la levée de l’embargo se sont multipliés ces dernières années.
L’embargo "est contraire au droit international, cause des dommages considérables et injustifiables au bien-être du peuple cubain et affecte la paix et la bonne entente entre les nations", font valoir les pays réunis à Cancun, où se trouvait le président cubain Raul Castro. Ils ont également annoncé la création prochaine d’un nouveau bloc régional excluant les Etats-Unis et le Canada.
Le Figaro.fr
La Havane, 23 février (AIN) - Le président cubain Raul Castro a déclaré aujourd’hui qu’il
considère que la décision, adoptée lors de la réunion au sommet de Mexico, de créer la
Communauté des États d’Amérique Latine et des Caraïbes, est un événement d’une importance historique transcendantale.
Raul a pris mardi la parole lors de la Réunion au Sommet de l’Unité : l’Amérique Latine et les Caraïbes, qui s’est tenue à Riviera Maya, dans l’État mexicain de Quintana Roo. Il y a
réitéré que l’intégration est nécessaire pour pouvoir faire front à la crise généralisée
déclenchée par le système capitaliste.
Cuba considère que toutes les conditions sont réunies pour avancer rapidement vers la
constitution d’une organisation régionale purement latino-américaine et caribéenne qui
réunisse et représente les 33 nations indépendantes de la région, a-t-il affirmé.
Il a rappelé que la plus part des régions du monde possèdent leur propre organisation,
indépendamment de l’appartenance de certains de ses membres à d’autres sub-régions ou des organismes qui correspondent à plus d’une aire géographique.
Sur ce thème, il a ajouté qu’il n’y a aucune raison qui empêche que l’Amérique Latine et les Caraïbes possèdent leur propre entité de concertation politique, de coordination économique, de coopération et d’intégration. Rien ne justifierait non plus que ce processus soit retardé, a-t-il souligné.
A son opinion, la célébration à Caracas, l’année prochaine, d’une nouvelle réunion au sommet sera le moment propice pour conclure les travaux préparatoires de la création de cette nouvelle organisation.
Dans cette optique, il a ajouté que Cuba estime qu’il convient de s’efforcer de définir
rapidement les statuts et les formes de coopération qui puissent répondre aux intérêts
collectifs et conduire à une meilleur intégration et unité de notre région.
Pour pouvoir faire partie du nouvel organisme qui doit se caractériser par son respect de la diversité culturelle, géographique et économique et du système politique de chacun de ses membres et tenir compte des différences de développement social, une condition indispensable pour les pays membres sera d’être des nations indépendantes.
Raul a manifesté sa reconnaissance pour l’adoption d’un document spécial qui réclame que soit mis fin à l’injuste blocus économique, financier et commercial que les États-Unis exercent contre Cuba, ainsi que pour les déclarations de plusieurs orateurs qui ont exprimé leur solidarité avec l’île.
Il a également expliqué que son pays avait déjà commencé à collaborer avec Haïti avant le tremblement de terre qui l’a pratiquement détruit.
Il a cependant averti que les plus grands efforts doivent être fournis maintenant que les
grands médias abandonnent le pays, que le moment d’émergence est passé et que la soi-disant menace d’une vague d’immigrants n’existe plus.
Il a précisé qu’actuellement s’y trouvent 1 429 collaborateurs du secteur de la santé en
provenance de Cuba, et parmi eux 406 médecins, internes et étudiants de cinquième année de médecine haïtiens.
Il a ajouté qu’il s’y trouve également 224 médecins de 22 nations latino-américaines et
caribéennes, dont 7 médecins nord-américains, qui tous se sont formés à Cuba, à l’Ecole
Latino-Américaine de Médecine (ELAM).
Le Venezuela et le président Chavez, de spéciale sensibilité et générosité, Cuba et les autres pays de l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique (ALBA) sont en disposition de poursuivre leur coopération, a affirmé Raul.
Il a aussi manifesté son appui à la revendication argentine sur les Iles Malvines et la
dénonciation de l’Equateur d’actions menées contre sa souveraineté.
Il a dénoncé également la prétention nord-américaine de s’octroyer la faculté de qualifier les autres pays de promoteurs ou non promoteurs du terrorisme.