RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Comment vivre de l’aide et prétendre un développement ?

L’Afrique : malade de ses dirigeants.

" L’Afrique Noire est mal partie ". Ce constat, René Dumont, écrivain et chercheur français l’a fait depuis les années 70. Un quart de siècle plus tard, son affirmation reste plus que d’actualité.

« L’Afrique, en tout cas l’Afrique noire, n’est connue qu’à travers un prisme calamiteux qui rythme son quotidien : épidémies de tous genres (sida, paludisme, fièvre d’ébola), famine, corruption, analphabétisme, guerres civiles… La liste est longue et douloureuse. Tous les ingrédients qu’il faut en réalité pour retarder la croissance d’un pays. Et justifier la désignation de pays sous-développés. Chose curieuse et révoltante, c’est que ce continent regorge de potentialités minières, minéralogiques, agricoles, de façon inestimable. Comment expliquer que ce continent au sous-sol riche soit aussi pauvre.

En réalité, l’échec du développement africain est en grande partie la manifestation de la défaite de ses élites. Dans un continent où moins de 10% de la population est scolarisée, on comprend aisément que cette élite incapable, s’accapare tous les leviers de commandes de leurs pays respectifs pour brimer et escroquer la population. Ces pseudo-intellectuels africains, au lieu d’amorcer de vrais changements dans la société et jeter les bases d’un développement vrai, ont préféré se contenter de distraire leurs peuples en montrant continuellement « l’homme blanc » comme la cause de tous leurs malheurs.

L’injure est grande puisque la jeunesse africaine fondait beaucoup d’espoirs en ces intellectuels d’un nouveau temps. Le drame est qu’ils aient accepté de s’associer aux pratiques des dictateurs-présidents.

Depuis maintenant un demi siècle, l’objectif de ces dirigeants est le même. Piller systématiquement toutes les richesses du continent, en complicité avec les grandes firmes occidentales. Du coup, ces chefs d’états africains ne sont réduits qu’à un simple rôle « d’agents commerciaux » au service des multinationales.

Il faut donc comprendre que les difficultés actuelles de l’Afrique ne sont pas une fatalité ou même la manifestation d’une quelconque malédiction divine. Mais bien le résultat d’actions concertées des dictateurs africains alliés à une certaine élite. Avec la bénédiction de certains criminels économiques basés en occident. Il est là le vrai sous-développement. C’est à dire la trahison de ces enfants d’Afrique dont les têtes sont censées être bien faites, mais qui agissent contre leurs peuples. Personne n’est surpris quand on parle de démocratie et de liberté en Afrique. On sait pertinemment que ces notions sont vides de sens dans ce continent. Juste des slogans pour émouvoir une partie de l’opinion internationale qui se soucie réellement du devenir de l’humanité.

Sinon, que représente l’économie africaine quand celle-ci dépend exclusivement de l’aide et des subventions de l’occident ? C’est comme si l’essentiel de la vie de votre ménage dépendait de la générosité de votre voisin de pallier.
Comment comprendre que ces pays soient potentiellement riches et que la population meurt de faim. Comment comprendre et accepter que ces pays aient un réel besoin de main d’oeuvre qualifiée quand dans le même temps ces mains habiles immigrent vers les pays développés ? Simplement parce que aucune perspective d’avenir ne s’offre à cette jeunesse. Parce que aucune volonté ne définit clairement une politique basée sur le long terme.

On ne scolarise pas la jeunesse. On ne forme pas la masse. Quand bien même elle le serait, aucun débouché ne lui sera proposé. Il est pourtant reconnu que la vraie richesse c’est l’homme. Tant que l’Afrique n’arrivera pas à faire de l’éducation et de la formation la priorité des priorités, le continent pourra encore s’attendre à passer un nouveau siècle dans les sous sols du sous-développement. Car en fait le vrai pouvoir, c’est le savoir. Que l’Afrique observe bien. Tous les pays développés sont dits industrialisés.

L’Afrique doit arriver à sécréter une nouvelle classe de jeunes politiciens, épris d’indépendance, de liberté, d’égalité et de progrès. Cette nouvelle classe doit jouer à fond la carte du libre échange économique avec l’occident, tout en privilégiant l’épanouissement et le bien-être de sa population. Ce dont a besoin l’Afrique, ce sont de vrais leaders, des éveilleurs de consciences, des personnes prêtes à porter le continent à bout de bras. Sinon la tradition de la dictature qui se voile sous le couvert des présidents « démocratiquement élus » et la culture de « la prise en charge » finiront par achever les minces espoirs que nous nourrissons pour ce continent.

Claude Sahy

URL de cet article 694
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

L’affaire WikiLeaks - Médias indépendants, censure et crime d’État
Stefania MAURIZI
Dès 2008, deux ans après le lancement de la plateforme WikiLeaks, Stefania Maurizi commence à s’intéresser au travail de l’équipe qui entoure Julian Assange. Elle a passé plus d’une décennie à enquêter les crimes d’État, sur la répression journalistique, sur les bavures militaires, et sur la destruction méthodique d’une organisation qui se bat pour la transparence et la liberté de l’information. Une liberté mise à mal après la diffusion de centaines de milliers de documents classifiés. Les "Wars logs", ces (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Lorsque la vérité est remplacée par le silence, le silence devient un mensonge. »

Yevgeny Yevtushenko

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.