De mémoire, jamais aucun pays, mieux, aucun continent ne s’est lancé sur la scène mondiale avec des problèmes internes irrésolus : sans élaboration de son identité, sans définition de ses intérêts, sans identification de ses ennemis réels et potentiels. Sans réalisation de son unité territoriale, sans construction de l’esprit de PEUPLE, sans édification d’une gouvernance travaillant pour le renforcement endogène, sans outils de défense, sans idée sur le traitement à réserver aux ennemis intérieurs...
Or, on voit très bien comment certains "intellectuels" font l’impasse sur les faiblesses de l’Afrique et sa désorganisation, sa déstructuration totale depuis des millénaires, le tout entretenu depuis 50 ans par une "élite coloniale collaboratrice dans l’exploitation de l’Afrique" pour prétendre que le salut serait dans un changement de "partenaire". On fait croire que l’Afrique, dans sa forme actuelle, et dans l’état actuel de sa gouvernance va quelque part. Non, l’Afrique actuelle n’a aucun avenir ; on le voit très bien avec des fameux nouveaux partenariats auxquels des "stratèges" africains appellent l’Afrique. Ces "nouveaux partenariats" qui se font pour des matières premières (minières, énergétiques et agricoles) contre des stades de football, des mosquées, des écoles, des routes, des dispensaires, des hôtels construits sans transfert de techniques (l’Afrique n’ayant, au stade actuel, aucun moyen d’obliger ces fameux partenaires à cela, est d’une bêtise incroyable.
L’énergie étant le fondement du développement industriel, si un continent s’engage à exporter et à extravertir son énergie et ses matières premières, ce dernier s’est engagé à s’anémier pour le bien des autres. D’où la nécessité pour le peuple noir d’avoir prise sur son espace avec un leadership avisé et en mission pour redresser la barre, avec un agenda africain et non au gré de l’émergence de telle ou telle "nouvelle" puissance qui chercherait à se renforcer en allant chasser sur nos terres avec son propre agenda caché sous un vocabulaire qui nous aliène à ses intérêts. Il n’y aura pas une autre voie. Le reste n’est qu’ignorance des réalités de ce monde ou la peur de s’assumer en affrontant les difficultés liées à l’exercice de l’autonomie.
Komla KPOGLI