Le paradoxe de la grandeur dans le regard d’un confiné dans un shitole
Cette photo dégage un contraste saisissant qui résonne comme un paradoxe de la grandeur. J’avais déjà saisi au vol la pertinence de ce paradoxe dans un tweet de @RomainMigus. Et j’avais noté combien j’étais sensible à la légende qu’il charriait a travers les images l’accompagnant. Le tout faisait ressortir un triptyque poignant reflétant le réel : le mythe improbable des héros sauveurs de l’humanité, la réalité macabre des États qui unissent leur force pour tuer, massacrer pour leur rêve de grandeur et la posture admirable des peuples humbles et solidaires qui sans richesse et puissance nucléaire respirent la grandeur.
Et là, je suis frappé par cette photo rétablit la pertinence de ce que j’appelle le paradoxe de la grandeur. Je suis en train de travailler sur quelques articles que j’enverrai au Grand Soir qui décidera de leur valeur de publication pour les lecteurs. En tout cas, je cherche à montrer comment le coronavirus fait ressortir les contrastes et le impostures qu’on a souvent imposés au monde comme vertu, surtout à ceux qui comme moi vivent dans un Shitole, où ceux qui revendiquent le talent et la réussite ne font que profiter de leurs accointances avec l’étranger et répéter ce qui vient d’ailleurs.
Pour moi cette photo peut induire tout un débat philosophique contradictoire sur deux visions de la grandeur : entre impérialisme fossoyeur d’humanité et humanisme rebelle et solidaire. Un véritable dissensus viral qui peut se résumer ainsi :
D’un côté, Il y a les États qui tuent, massacrent et revendiquent la grandeur pour eux tous seuls contre tous les autres ;
D’un autre, il y a les peuples qui sauvent et réparent les vies en se rendant disponibles pour les autres, en sachant simplement se montrer infiniment grands même dans leur pauvreté matérielle.
La grandeur n’est pas pour autant une valeur controversée. Il faut juste savoir la définir : quelque chose dans la posture et le regard qui exalte la dignité et la solidarité humaine. et nourrit les colères et les revoles contre toutes les injustices. je suis sensible a ce mythe Cubain, car il se reflète dans une écriture que je porte comme PoÉthique d’une colère authentique. Hélas l’indigence grandissante qui totalitarise et déshumanise Haïti fait obstacle à l’originalité de ce chant. Voilà pourquoi je surfe sur les ondes turbulentes pour le lancer comme une bouteille à la mer contenant les mots d’un humanisme revisité pour contrer les maux de cette indigence médiatisée.
Voilà ma lecture de cette photo.
Le confiné du shitole