Jambe écrasée, affaire classée ? Qui protège Pierre Danon, le patron irresponsable de Numéricable ?

Jambe écrasée, affaire classée ?

Qui protège Pierre Danon, le patron irresponsable de Numéricable ?

La plainte pour agression volontaire, délit de fuite et non assistance à personne en danger, déposée contre Pierre Danon et son chauffeur par Patrick Bérol, salarié gréviste de Numéricable dont la jambe fut écrasée par ces deux hommes, vient d’être classée sans suite. Enième manifestation d’une réticence surprenante des autorités policières et judiciaires à faire oeuvre de justice à l’encontre d’un des principaux patrons français.

Champs sur Marne (77), le 10 mars 2009.

Plainte pour Agression avec violence et délit de fuite

Le 16 février dernier, au siège de la société Numéricable, à Champs sur Marne (77), un gréviste, Patrick Bérol, était grièvement blessé par le véhicule qui emportait le PDG de la société, Pierre Danon. Ce véhicule, conduit par un prestataire, un certain René-Louis Falzon (salarié d’une société de sécurité), avait accéléré à une vitesse déraisonnable sur le parking de Numéricable, et roulé sur la jambe d’un gréviste qui se trouvait là . Les deux occupants du véhicule avaient alors pris la fuite, laissant derrière eux, sans assistance, Patrick Bérol, avec une triple fracture ouverte et infectée du tibia et du péroné. Celui-ci sera hospitalisé et opéré apr& ! egrave ;s l’arrivée des premiers secours, et risque toujours, à l’heure actuelle, de perdre l’usage de sa jambe.

Aujourd’hui, la plainte déposée par Patrick Bérol a été classée sans suite par le Procureur de la République du Tribunal de Meaux (77), faute d’éléments probants. Une conclusion « logique », quand on sait :

1. que la police, intervenue sur les lieux du drame assez rapidement, n’a pas voulu se lancer à la poursuite du véhicule coupable de l’accident et du délit de fuite.

2. que la police a nié ensuite publiquement que Pierre Danon ait pris la fuite (déclaration à la presse)

3. que la police a refusé d’enregistrer une partie des témoignages, nombreux, qui se proposaient spontanément (l’accident ayant eu lieu devant au moins une trentaine de témoins, vigiles de la société ISS, grévistes et salariés divers).

4. que la police a tardé anormalement à enregistrer la plainte de l’un des grévistes, Abdelkrim Medjahdi, qui s’est présenté 3 fois au commissariat avant que sa plainte ne soit enfin acceptée. Plainte contre X, contre Pierre Danon et contre la société Numéricable. Abdelkrim avait dû à un réflexe salutaire le fait de n’être pas écrasé lui aussi.

5. que le document faisant état du classement sans suite comporte une erreur de date qui suggère une négligence surprenante de la part du Procureur de la République.

6. que le document faisant état du classement sans suite fait état d’une plainte de Patrick Bérol pour « accident de la circulation », à l’encontre du seul chauffeur R-L Falzon, alors que P. Bérol, comme l’atteste sa déposition du 18 février, a déposé plainte pour « violences aggravées », ce qui est plus grave, et à la fois contre le chauffeur, R-L Falzon, et son supérieur hiérarchique, au moins complice du délit de fuite et de non assistance à personne en danger, Pierre Danon.

Une courte vidéo (ci-dessus) d’une interview de Patrick Bérol explique les conditions de l’accident.

Entrés dans leur 7ème semaine de grève, les vendeurs à domicile de la société Numéricable, en lutte pour l’obtention de conditions de départ dignes et l’annulation parallèle des licenciements abusifs ayant frappé certains d’entre eux, continuent leur mouvement, toujours soutenus par le collectif altermondialiste et non violent « les désobéissants ». Ils demandent à présent une sanction exemplaire à l’encontre des dirigeants de Numéricable, dont l’arrogance et le mépris envers eux ont créé les conditions du drame ayant touché leur camarade Patrick. Ils ont occupé brièvement (deux heures) le siège de Carlyle France, à Paris, vendredi, pour demander à ce fond d’investissement bien connu, et propriétaire d&rsqu ! o ;au moins 40 % de Numéricable, de sanctionner les dirigeants de Numéricable et de restaurer le dialogue social avec les grévistes.

Patrick Bérol a annoncé son intention de déposer une nouvelle plainte avec constitution de partie civile.

Contacts : Patrick Bérol, salarié gréviste blessé : 06 30 29 77 81

Xavier Renou, membre du collectif « les désobéissants », témoin des faits : 06 64 18 34 21.

[des images (photos et vidéos) sont disponibles auprès de moi et sur www.desobeir.net]

Communiqué du 10 Mars 2009

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