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Intervention de Jean-Pierre Page , ancien dirigeant de la CGT aux "rendez-vous de l’Histoire" à Blois

"Les rendez-vous de l’Histoire" existent depuis 15 ans à Blois.
Ils regroupent chaque année des dizaines d’intellectuels, d’universitaires et de personnalités, "historiens et amoureux de l’histoire".
Cette année du 10 au 13 octobre le thème retenu était "la guerre".

De très nombreux débats, tables rondes … ponctuent ces journées...

Ces rencontres sont présidées par Jean-Noël Jeanneney, organisées par le Centre Européen de Promotion de l’Histoire, avec le soutien de la ville de Blois, du Conseil général du Loir-et-Cher, du Conseil régional du Centre, du Ministère de la Culture et de la Communication, du Ministère de l’éducation nationale,du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche …

Il s’agit donc, d’une rencontre ce qu’il y a de plus officiel dont on ne peut pas dire, s’agissant du monde contemporain, que ces rendez-vous soient dominés par une vision critique aiguë des politiques des puissances occidentales dominantes.

C’est ainsi qu’a été programmée l’intervention de l’ancien ministre socialiste de la Défense Alain Richard ("Les socialistes, la guerre et la paix aujourd’hui"), justifiant quant au fond l’alignement des socialistes et du pouvoir actuel sur les conceptions impérialistes et les interventions armées dans le sillage atlantique.

Ainsi que la table ronde "La journaliste et l’historien : Regards croisés sur la guerre de Syrie" entre Florence Aubenas et Maurice Sartre qui, pour l’essentiel, a consisté à justifier la position agressive et interventioniste du pouvoir socialiste.

Ou encore "Une Europe de la défense est-elle possible ?", animée par l’association Europe Ensemble de Blois dont le seul intitulé indique bien dans quel sens les organisateurs entendent se diriger.

La Conférence organisée par la région Centre de la CGT et l’IHS, Centre animée par notre camarade Jean-Pierre Page ancien responsable international de la CGT et ancien membre de la Commission exécutive intitulée : «  La CGT et la guerre ! Et le pacifisme alors !  » tranche incontestablement dans ce paysage consensuel.

D’autant plus que les propos tenus, en phase avec les traditions de lutte pour la paix et d’orientation résolument anti-impérialiste sur les questions les plus brûlantes de l’heure comme la guerre en Syrie, tranchent également avec les positions actuelles des dirigeants confédéraux.

On doit incontestablement la possibilité même de cette expression dans ce type de cadre à l’initiative des camarades de l’Institut d’Histoire Sociale CGT de la Région Centre dirigé par Robert Auvity et le Comité Regionnal de la CGT que dirige Philippe Cordat.

Qu’ils en soient remerciés et félicités !

Le texte complet ci-après en lien comporte 24 pages, c’est pourquoi dans le cadre de cette présentation nous nous en tiendrons à 2 extraits : celui de l’introduction et de la conclusion de l’intervention.

Texte complet à l’adresse :
http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/06/23/69/PAGE_Conference_BLOIS.pdf


Introduction

"Luttes pour la paix, actions contre les guerres coloniales et l’impérialisme, solidarité internationaliste constituent depuis sa naissance des engagements fondateurs de la CGT. On n’aura de cesse de rappeler que la CGT est aussi née contre la guerre et qu’elle s’est transformée à travers son combat internationaliste tout au long du 20me siècle !

Ces principes ont toujours donné lieu dans la CGT, le Mouvement Syndical Français et international à des débats allant parfois jusqu’à la division et la scission. Ils furent depuis la naissance de la CGT animés d’une part par les tenants d’une vision réformiste et de collaboration de classe avec la bourgeoisie et d’autre part par les partisans d’une conception de luttes des classes et de rupture avec le capitalisme ! Rien ne fut jamais acquis d’avance, et rien n’est jamais définitivement tranché ! Pour autant ce sont ses traits identitaires, ses débats, ses victoires et ses défaites qui ont forgé la CGT tout au long de son histoire, une histoire fondé sur les valeurs inséparables qui sont celles du Mouvement ouvrier Français et international.

Pendant près d’un siècle elles ont valu un grand prestige international à la CGT !

Celui-ci constitue un patrimoine dont ses syndiqués sont fiers mais dont ils doivent continuer à être comptables et cela d’autant que de nombreux militants et dirigeants de la CGT ont sacrifiés leur vie pour un idéal de fraternité, de solidarité humaine, de coopération entre les travailleurs et les peuples dans un monde définitivement débarrassé des guerres !

C’est pourquoi il est importe de militer en faveur d’une réappropriation de l’histoire du mouvement ouvrier par ses acteurs eux mêmes ! C’est d’autant plus important que certains dans le mouvement syndical et ailleurs confondent pensée critique et réécriture de l’histoire. Ils cherchent ainsi à gommer les contradictions fondamentales, les contradictions de classe en pratiquant l’ostracisme, la censure tout comme en cultivant une forme d’ignorance médiocre qui cherche à enfermer le débat dans un discours consensuelle qui se garde de poser les vraies questions !"

...

Conclusion

...

"En fait, nous sommes entrés dans une période de clarification, une période nouvelle où il faut choisir, où, finalement, tout le monde est au pied du mur. Il fut une époque où le syndicalisme pouvait justifier sa légitimité en négociant "le grain à moudre".

Cette période est révolue, le Capital a, comme le disait Marx, tout noyé "dans les eaux glacées du calcul égoïste ". Alors de deux choses l’une, ou l’on admet que le capitalisme est un horizon indépassable, et il faut le dire, ou sinon, il faut savoir en tirer les conséquences pour confronter la logique et les choix de ce système inhumain.

La CGT a elle aussi à répondre à cette interpellation ! Parce qu’au vue de certaines positions cela n’a rien d’évident. En effet au plan international l’affiliation de la CGT à la CES puis à la CSI n’a t’elle pas contribuer à son effacement et a déléguer ses responsabilités à un syndicalisme dont les orientations sont étrangères aux idées et valeurs que l’on trouve dans l’histoire de la CGT ?

Cela ne se vérifie t’il pas à travers le champ de ses relations syndicales internationales sans doute parce que le contenu de certaines déclarations de la CGT ne sont pas sans soulever de légitimes interrogations ! Ainsi la déclaration du 5 décembre 2012 avec la FSU et Solidaires tout en ignorant l’ingérence de la France, de la Grande Bretagne et des USA comme des monarchies réactionnaires arabes, des djihadistes ou encore de l’OTAN en arrive à préconiser une intervention militaire au nom de l’ingérence humanitaire !

On voit ainsi à quoi aboutit le renoncement à des principes et une histoire sinon à se ranger du côté de l’idéologie dominante, et l’idéologie dominante comme disait Marx, "c’est l’idéologie de la classe dominante". Cela contribue à cette démobilisation et à l’attentisme au détriment de la solidarité internationale ! Ainsi par exemple pendant près d’un demi siècle la CGT a entretenu des relations étroites avec les syndicats de cette région du monde : Syriens, Libanais, Palestiniens qu’en est il aujourd’hui, et quelles initiatives est elle prête à prendre ?

En toute indépendance il s’agit pour la CGT avec d’autres syndicats en Europe et dans le monde de construire et multiplier les réseaux, les contre-pouvoirs face aux institutions supranationales, aux institutions financières, aux puissances hégémoniques qui s’arrogent le droit de décider pour le monde y compris par la force. Il s’agit de se donner les moyens d’un vaste débat tout autant sur la stratégie que sur les contours qui devraient être ceux d’une société capable de mettre l’ensemble des ressources productives du monde au service des besoins légitimes et des aspirations des travailleurs, et donc des habitants de la planète, à la paix à la solidarité et la coopération.

Ce qui est décisif et radical dans cette situation, c’est que l’internationalisme doit se concrétiser en termes d’engagements concrets, de comportements conséquents et, déjà, à partir des réalités nationales auxquelles nous sommes confrontés. Pour le dire clairement, il s’agit de se doter d’un programme et d’une pratique sociale effectivement internationaliste, de telle façon à affaiblir les positions du capital dans son propre pays pour prétendre avancer vers des succès globaux et continentaux. Cela suppose la lucidité, le refus de la facilité et du superficielle. Nul ne saurait échapper à tels exigences !

Dans cet esprit, la lutte pour la paix et donc la solidarité internationale devrait pour la CGT contribuer à la mise en mouvement des travailleurs et des peuples à la réalisation de leurs objectifs propres. Ce qui renvoie aux orientations, aux priorités, aux méthodes, aux moyens et aux formes d’organisations dont la CGT dispose, si l’on veut prétendre peser sur la politique mise en œuvre tant par les entreprises, les institutions que les gouvernements. La CGT est elle aujourd’hui capable de s’engager dans cette voie ?

Jaurès disait : « Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup y ramène. » Il rappelait également que la nation est « le seul bien des pauvres ». La défense du cadre national reste plus que jamais une idée fondamentalement progressiste. Elle renvoie à la nécessité que le peuple décide de son avenir. C’est le combat qui a marqué la CGT, tout au long de son histoire, c’est par conséquent une responsabilité pour qu’il continue à en être ainsi !"

»» http://www.frontsyndical-classe.org...
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