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Insupportable

Insupportable.
La photo de ce petit enfant mort est insupportable.

Cet enfant c’est l’enfant de chacune et de chacun d’entre nous.
Cette vie si jeune, pleine d’espoir et de potentialités a été fauchée par la mort.
Disons avant toute chose la dimension indicible de ce qui nous saisi devant cet inexorable, glaciale et terrible photo de l’Humanité assassinée.

L’émotion, l’indignation, la colère sont respectables face à cela. Et pourtant il faut aller au-delà. Il faut aller vers le pourquoi. Ce fameux pourquoi qui, disait Marx, vous mène à devenir révolutionnaire.

En effet la mort de cet enfant et celle de dizaines, des centaines, de milliers d’autres enfants n’est pas un mauvais coup du hasard, ni une punition divine. Cette mort, ces morts ne sont pas sans cause.

Cet enfant et sa famille fuyaient la ville de Kobané, l’enfer de la guerre en Syrie, coincée entre la Turquie état membre de l’OTAN et l’armée de DAECH.

La guerre en Syrie n’est pas un phénomène surnaturel. Cette guerre, comme toutes les guerres, a des causes. La principale est la volonté de puissance et de domination de l’impérialisme américain et européen. Briser les gouvernements, non parce qu’ils ne sont pas assez démocratiques ou trop corrompus, non, sinon nos meilleurs amis de l’Arabie Saoudite ou du Qatar seraient depuis longtemps vitrifiés par nos bombardements humanitaires. Non, l’impérialisme détruit les gouvernements qui ne sont pas suffisamment serviles devant sa volonté, devant son pillage, devant ses ordres.

Assad, Hussein ou Kadhafi ne sont pas ou n’étaient ni révolutionnaires, ni démocrates, ni incorruptibles. Mais, à un moment, ils eurent des velléités d’indépendance et de dignité. Cela suffit. Car décidément, non, ce ne sont pas les armes chimiques ou les menaces imaginaires (même Rony Brauman le dit !) contre Benghazi qui ont signé l’arrêt de mort de l’Irakien et du Libyen. De ce point de vue qui pourrait donner des leçons ? Les gouvernements étasuniens qui ont versé des tonnes de napalm et d’agent orange (fabriqué par Monsanto et Dow Chemical) des montagnes de Grèce, aux plaines de Corée et aux rizières du Vietnam....Les gouvernements allemands, avec leur terrible et ineffaçable histoire, français avec ses guerres barbares dans ses colonies à faire pâlir d’envie al-Baghdadi, italiens qui massacraient les Éthiopiens à coup d’armes chimiques, anglais qui, il y a encore peu, assassinait, comme de vulgaires mafieux, les militants de l’unification irlandaise ?

Et qui sont nos amis dans le Proche-Orient ? Les décapiteurs de Ryad, les massacreurs de Bahreïn, les fournisseurs d’argent et d’armes des terroristes du Qatar, le fascisant Erdogan en Turquie ? A qui Hollande livre-t il des armes en Syrie ? Ce n’est pas aux défenseurs de Kobané, de Damas ou de Palmyre. En revanche il vend des armes à ceux, Arabie Saoudite en tête, qui mettent à feu et à sang le Yémen !

Bref l’impérialisme sème les guerres et la mort aux quatre coins de l’univers, divise pour mieux régner, fomente des contre-révolutions, soutient les nazis, soutient Ben-Laden avant de le lâcher, soutient les rebelles syriens et libyens avant de « s’apercevoir » que ce sont des « terroristes », sème la terreur et inonde les cerveaux du monde d’une propagande inouïe dotée de moyens colossaux.

Si cet enfant est mort hier, si des milliers d’enfants meurent chaque jour en Palestine, au Proche-Orient, en Afrique , au Maghreb, dans le Donbass et ailleurs,

si des millions d’enfants sont jetés sur les routes avec leurs parents,

si des milliers de réfugiés frappent à nos portes pour que leurs enfants survivent,

c’est à cause de l’impérialisme. L’ ennemi a un nom : l’impérialisme. Il a une adresse : les gouvernements qui le servent. Il a un visage : celui des grands capitalistes qui, pour défendre leurs intérêts, sacrifient enfants, femmes et hommes broyés par l’immense machine du capital.

La mer berce l’enfant mort et toi que fais-tu ?

ARIS

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(...) quelqu’un a dit il y a vingt ans : "vous pouvez croire tout ce qu’on raconte sur cet homme, sauf qu’il est mort".

(...) Ce lieu sera pour toujours un témoignage de lutte, un appel à l’humanisme. Il sera aussi un hommage permanent à une génération qui voulait transformer le monde, et à l’esprit rebelle et inventif d’un artiste qui contribua à forger cette génération et en même temps en est un de ses symboles les plus authentiques.

Les années 60 étaient bien plus qu’une période dans un siècle qui touche à sa fin. Avant toute chose, elles ont été une attitude face à la vie qui a profondément influencé la culture, la société et la politique, et a qui a traversé toutes les frontières. Un élan novateur s’est levé, victorieux, pour submerger toute la décennie, mais il était né bien avant cette époque et ne s’est pas arrêté depuis. (...)

Avec une animosité obstinée, certains dénigrent encore cette époque - ceux qui savent que pour tuer l’histoire, il faut d’abord lui arracher le moment le plus lumineux et le plus prometteur. C’est ainsi que sont les choses, et c’est ainsi qu’elles ont toujours été : pour ou contre les années 60.

Ricardo Alarcon,
président de l’Assemblée Nationale de Cuba
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