Chanson créée vers 1910 :
ILS ONT LES MAINS BLANCHES
Voyez donc cet aristocrate,
Pâle gommeux qui fait des épates,
Il passe sa vie à nocer,
A vingt ans c’est déjà cassé.
Comme une femme ça a des faiblesses,
Ca veut jouer à l’ancienne noblesse,
Incapable de gagner son pain,
Voilà le type du vrai gandin.
REFRAIN
Il a les mains blanches,
Les mains maquillées,
Il a les mains blanches,
Par la honte souillées.
Ca sent la paresse, c’est mou, c’est gnan-gnan,
Voilà c’qu’on appelle des mains de feignant !
Voyez donc ces hommes en soutane,
Soi-disant sur eux l’Bon Dieu plane,
Ils prônent Moïse et Jésus-Christ,
Mais font l’contraire de leurs écrits.
Oui Moïse était un apôtre,
Jésus-Christ mourut pour les autres,
Tandis qu’vous, prêtr’s, pasteurs, rabbins,
Votre but, c’est l’or, le butin !
REFRAIN
Ils ont les mains blanches,
Les mains maquillées,
Ils ont les mains blanches,
Par l’or elles sont souillées.
Ca sent le tartuffe, l’avare, le gripp’sous
Voilà c’qu’on appelle des mains de filou !
Voyez donc ces hommes politiques,
Vrais paillasses à gueule tragique,
Qui pour aller au Parlement
Au peuple font du boniment :
J’vous promets les r’traites ouvrières,
J’vous promets la fin d’vos misères,
Ils se votent d’abord et comment !
Pour eux-mêmes quarante-et-un francs !
REFRAIN
Ils ont les mains blanches,
Les mains maquillées,
Ils ont les mains blanches,
Par la fraude souillées.
Ca sent le roublard, ça sent le malin,
Voilà c’qu’on appelle un poil dans la main !
Voyez donc cette foule tapageuse,
Que’qu’ fois gaie, souvent malheureuse,
Oui ce sont les brav’s ouvriers,
C’est la masse des sacrifiés.
Ils reviennent du bagne de l’usine,
Ils sont pâles, ils ont mauvaise mine,
Hommes et femmes, vrais gueux, meurt-de-faim
Qui engraissent un tas de coquins !
REFRAIN
Leurs mains n’sont pas blanches,
Ils ont travaillé,
Leurs mains n’sont pas blanches,
Elles sont meurtries, broyées.
Ca sent le courage, la force et l’honneur,
Voilà c’qu’on appelle des mains d’travailleurs !
Paroles : MONTÉHUS
Musique : Raoul CHANTEGRELET
Montéhus, voit le jour en 1872, un an après la Commune, dans une famille d’ouvriers misérables, qui finit par compter vingt-deux enfants, dont il est l’aîné. Elevé dans ce contexte, il en reste marqué à jamais, et choisit son camp aux côtés des humbles, des miséreux et des exploités. (http://travail-en-chansons.lehall.com/t2_5.html)
Ecouter, chanté par Marc Ogeret : http://www.deljehier.levillage.org/textes/chanteurs_auteurs/montehus/ils_ont_les_mains_blanches.htm
L’histoire patinerait-elle ? TOUT serait à recommencer ? Il faudrait ré-apprendre cette chanson et la re-chanter pendant les manifs ?