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Ils complotent contre notre retour en Palestine

« Ils », ce sont les États-Unis et les États européens. L’envoyé américain Kerry vient de proposer une « solution » pour enterrer la Palestine et installer définitivement l’État colonial en Palestine occupée : la liquidation de la cause des réfugiés palestiniens (plus de 6 millions de réfugiés, sans compter les personnes déplacées vivant dans les terres occupées en 1948 et les dizaines de milliers de Palestiniens expulsés depuis 1967), en assurant leur transfert vers les États du Golfe et d’autres pays, déplacement qui serait financé par les mêmes États du Golfe.

De même, lors de sa visite en Palestine occupée, le président français a osé soumettre un plan similaire au président palestinien, consistant à supprimer le « droit au retour » des réfugiés palestiniens qui, selon lui, empêche tout règlement du conflit arabo-sioniste dans la région.

Les forces de l’impérialisme mondial pavanent et se prennent pour Dieu le Tout-Puisssant. Elles profitent de l’état de délabrement arabe et de l’isolement de la Palestine et des Palestiniens pour faire passer ce dont elles ont toujours rêvé et pour quoi elles ont toujours comploté : nous empêcher de retourner en Palestine, notre patrie, où se trouvent nos biens confisqués et nos maisons, nos familles et nos racines.

Les plans de « relogement » des réfugiés palestiniens dans le monde n’ont jamais cessé depuis 1948. Nous sommes l’épine qui les empêche de bâtir leurs châteaux de sable et de parfaire leur crime en installant une colonie de peuplement en Palestine. Des centaines de conférences internationales ont été tenues pour décider que faire de nous. Toutes les propositions furent étudiées, sauf celle consistant à nous faire passer la « frontière » pour que nous retrouvions nos familles, nos biens et nos maisons. Et pourtant, ce plan est le plus juste et le plus simple. Il est refusé parce qu’ils veulent un État à 100% juif, qui serait le modèle de leur démocratie occidentale, c’est-à-dire basé sur une épuration ethnique et sur une histoire mythique et où les paroles hypocrites cachent les crimes réels.

Des centaines de conférences et de réunions de travail ont réuni des experts de tous bords, depuis 1948, pour discuter des modalités de compensations pour nos maisons et nos biens détruits ou envahis par les hordes sionistes, en 1948 et plus tard. Mais ce que n’ont pas voulu comprendre ces experts, c’est que les compensations ne remplacent pas notre droit au retour, et que toutes les fortunes du monde ne peuvent remplacer les retrouvailles familiales.

De plus, ils ne veulent pas comprendre que le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens à leurs terres et leurs biens et à leur terre spoliée est d’abord une question de justice, sans laquelle il ne peut y avoir aucune justice dans le monde. Entériner la présence sioniste en Palestine, c’est entériner et légaliser toutes les injustices dans le monde, celle qui consiste à envahir un pays, à expulser sa population et à piller la terre et les ressources du pays. C’est aussi instaurer une norme qui consiste à épurer ethniquement et religieusement un pays, à assassiner tous ceux qui gênent le projet colonial, à massacrer une population, à poursuivre les massacres et les pillages et à emprisonner des centaines de milliers de fils de ce peuple. Quand ils entérinent et légalisent de telles pratiques, c’est la paix mondiale qui est menacée par les pratiques terroristes émanant d’une telle entité.

Les réfugiés palestiniens peuvent être déplacés, ici et là, soit à cause des conflits qui surgissent dans les États arabes, soit à cause de leur désir d’améliorer leur situation individuelle et celle de leur famille. Mais cela ne supprime en aucun cas leur droit de retourner en Palestine, que l’ONU et ses organismes l’admettent ou ne l’admettent pas. Le droit du retour ne se mendie pas auprès des organismes internationaux et comme tout droit, il s’arrache par une lutte persévérante, consistant à le réclamer d’abord, à empêcher sa liquidation par les comploteurs de tout bord, à le fixer dans la conscience des nouvelles générations, et à prendre les armes pour l’appliquer. Depuis 1948, c’est ainsi que le peuple palestinien a pu maintenir et préserver son droit, celui de libérer sa terre et d’y retourner, pour y vivre libre et souverain.

Malgré les reculs d’une certaine élite, plus soucieuse de faire partie du monde des affaires et de l’élite impériale que d’assurer les conditions de lutte de son peuple, malgré la « fatigue » d’une classe moyenne, due à l’absence d’un projet national cohérent et des défections au fil des années, la majorité du peuple palestinien garde l’espoir du retour des réfugiés et de tous les déplacés et expulsés à leur patrie. Il suffit de se remémorer la Nakba, dans ses détails, pour avoir la certitude que l’État colonial ne peut survivre. Jusqu’à présent, le massacre de Kfar Kassem, commis en 1956, soit 8 ans après la Nakba, est remémoré et vécu dans son quotidien, et les Palestiniens disent : « nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas », précisément parce que c’est la même attitude coloniale, c’est la même idéologie criminelle, ce sont les mêmes tueurs qui poursuivent notre peuple, depuis plus de 100 ans maintenant.

Qu’ils échafaudent des plans comme bon leur semble, qu’ils manigancent et complotent, les réfugiés palestiniens ont l’intention de retourner dans leur pays. Ils savent depuis 1917 qu’ils ne peuvent compter sur ce qui s’appelle « communauté internationale » ni sur les puissances mondiales impérialistes pour recouvrer leurs droits. Ils savent qu’ils doivent compter sur leurs propres forces d’abord et peuvent compter ensuite sur les consciences libres dans le monde.

Notre retour en Palestine est inéluctable comme l’est la fin de l’entité coloniale, comme l’est également la libération du monde arabe de l’emprise impérialiste. Malgré la situation difficile actuelle, c’est vers de nouveaux horizons que nous allons, où ni la France, ni l’Europe, ni les États-Unis, ni l’ONU ne pourront décider de notre sort. C’est ce que nous ont appris les générations passées et les luttes qu’elles ont menées, et c’est ce que nous transmettons aux nouvelles. Nous sommes indéracinables.

Fadwa Nassar

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