RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Il y a 50 ans : la France écrasait un coup d’État dans une de ses ex-colonies africaines

Photo : Jean-Hilaire Aubame

Le 19 février 1964, les soldats français écrasèrent un coup d’Etat dans l’ex-colonie du Gabon, un jour après que le gouvernement de son allié proche, Léon M’ba, était renversé sans faire un seul mort. Au moins 18 Gabonais furent tués et 40 autres blessés par l’attaque française. M’ba venait de dissoudre le Parlement et avait interdit aux politiciens de l’opposition de se présenter aux prochaines élections législatives.

Ce coup d’Etat eut lieu à Libreville, capitale du Gabon, le 18 février, mené par un groupe d’officiers qui annoncèrent avoir formé un « conseil révolutionnaire. » Ils proclamèrent président le principal rival de M’ba, Jean-Hilaire Aubame. Aubame était favorable à une « africanisation » plus rapide, éliminant les conseillers français des positions d’autorité, et manifestait un intérêt de pure forme au « socialisme. » Immédiatement, les troupes françaises furent envoyées au Gabon depuis le Sénégal et le Congo voisins, également d’anciennes colonies françaises. Ces renforts rejoignirent une garnison française de 150 soldats au Gabon, pays qui faisait auparavant partie de l’Afrique équatoriale française. Ce fut plus que suffisant pour venir à bout de la maigre armée gabonaise d’environs 400 soldats.

Officiers des armées française et gabonaise

Le gouvernement de Charles De Gaulle affirma avoir agi en conformité avec un pacte signé avec le Gabon, M’ba était obstinément pro-français, et s’était en fait opposé à l’indépendance du Gabon. Le véritable objectif était de protéger les intérêts économiques de la France, dont d’importants gisements pétroliers en mer, des gisements de manganèse considérés à l’époque comme parmi les plus importants au monde, et du bois. L’impérialisme français cherchait également à faire un exemple du Gabon à l’attention de ses autres ex-colonies, et à regagner une certaine « crédibilité » après ses défaites humiliantes en Algérie et au Vietnam.

Depuis décembre 1962, des coups d’Etat ou tentatives de coup d’Etat s’étaient produits dans de nombreuses colonies françaises : le Sénégal, le Togo, la Côte d’ivoire, la République du Congo, et le Dahomey [actuel Bénin]. Des coups d’Etat et des troubles avaient également eu lieu dans les anciennes colonies britanniques du Kenya, la Tanganyika et le Zanzibar [Tanzanie actuelle], l’Ouganda, et le Ghana (ou le président Kwame Nkrumah survécut à cinq tentatives d’assassinat depuis 1962), pendant que l’Éthiopie et la Somalie étaient impliquées dans des escarmouches frontalières et qu’au Congo belge [Zaïre puis renommé République démocratique du Congo], le régime pro-occidental établi après le meurtre de Patrice Lumumba commis avec l’aval de la CIA en 1961, était engagé dans une guerre contre-insurrectionnelle. Tel était l’état de l’« indépendance » en Afrique sub-saharienne en 1964.

« Bien sûr que les coups d’Etat sont illégaux, » commenta un membre de l’opposition gabonaise. « Mais peut-ont parler de liberté pour un pays, quand une puissance étrangère est le seul arbitre pour décider si un coup d’Etat est populaire ou ne l’est pas ? »

wsws.org

»» http://www.wsws.org/fr/articles/2014/fev2014/ecra-f20.shtml
URL de cet article 24585
   
« Fidel Castro, Biographie à deux voix », interview d’Ignacio Ramonet
Hernando CALVO OSPINA, Ignacio RAMONET
« Ce livre est une semence qui va germer » Paris le 22 février 2007. Ignacio Ramonet est le directeur du mensuel français de référence Le Monde Diplomatique, mais aussi l’une des personnalités les plus prestigieuses parmi les intellectuels progressistes à travers le monde. Voici un an qu’est sortie en Espagne la première édition de son livre « Fidel Castro, Biographie à deux voix » où il s’entretient longuement et sans réserves avec le dirigeant principal de la révolution cubaine. Le (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le plus troublant pour moi était la soif de meurtre témoignée par les membres de l’US Air Force. Ils déshumanisaient les personnes qu’ils abattaient et dont la vie ne semblait avoir aucune valeur. Ils les appelaient "dead bastards" et se félicitaient pour leur habilité à les tuer en masse.

Chelsea (Bradley) Manning

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.