Ces deux élèves du lycée Jean-Jaurès (Châtenay-Malabry) vivent depuis des mois des situations insupportables. La Sous-Préfecture d’Antony a refusé leur régularisation. Elles sont sans papiers avec toutes les conséquences qu’on peut imaginer.
Sandrina a 18 ans, elle est en terminale Carrières Sanitaires et sociales. Elle vient d’Angola, un pays ravagé depuis des années par des guerres civiles et étrangères. Quand en 2000 la situation est devenue intenable dans la ville où elle a été recueillie par des amis de sa mère, sa famille la fait venir en France pour qu’elle échappe aux atrocités qui accompagnent les guerres.
Sa mère vit en France depuis 15 ans. Elle travaille, elle a un titre de séjour régulier, son mari aussi. Ils sont logés normalement. Les deux demi-soeurs et le demi-frère de Sandrina sont nés en France et sont Français.
Pourtant, malgré cela, sa demande de regroupement familial a été rejetée... parce qu’elle a été introduite alors que Sandrina était déjà en France. Que voulait-on ? Qu’elle attende patiemment, sous les balles, que l’administration française ait statué sur son cas (ce qui prend des mois). Il y avait urgence, sa mère l’a rapatriée. Qui n’aurait pas fait la même chose à sa place ?
Elève de Terminale Bio-services, Gladys a 19 ans, elle vient d’Haïti. Son père est en France depuis 13 ans, il a un titre de séjour et travaille, sa belle-mère aussi. Le jeune demi-frère de Gladys, né en France sera Français à sa majorité. Sa mère, restée au pays, ne pouvait pas assurer son éducation (Haïti est une île des Caraïbes, l’un des pays les plus pauvres du monde, ravagé lui aussi par la guerre civile entre les dictateurs qui se succèdent. Son père l’a fait venir en France où elle a été scolarisée et réussit bien. Regroupement familial refusé pour elle aussi, pour la même raison (déjà présente en France au moment de la demande).
Ces deux élèves sont scolarisées dans l’établissement depuis plusieurs années. Elles seraient des jeunes filles exactement comme les autres... si leurs vies n’étaient gâchées par cette affaire de papiers. Au premier contrôle de police, elles peuvent être arrêtées, détenues un mois dans une prison appelée Centre de rétention et placée de force dans un avion. Personne, aucun de ceux qui les connaît (leurs enseignants, les surveillants et les CPE, leurs camarades ou quiconque est capable de réfléchir une seconde) ne peut accepter de les imaginer menottées, entravées, bâillonnées, scotchées à leur siège en route pour des pays où les gens ont faim, pas de quoi se loger parfois et déchirés par des affrontements entre factions rivales.
Des matières techniques et générales sont enseignées au lycée. Mais un établissement scolaire est aussi un lieu où sont inculquées et défendues un certain nombre de valeurs. Et parmi elles, la solidarité devant l’injustice.
Les pétitions, signées des seuls adultes de l’établissement, les appréciations élogieuses des enseignants qui accompagnaient les dossiers de Sandrina et de Gladys ont été ignorées par les autorités. Il faut recommencer, plus fort. Que les autorités sachent qu’elles agissent sous le regard de tous les élèves du lycée et au-delà . On parle beaucoup des valeurs de la République en ce moment. Hé bien, ces valeurs sont aussi la protection des personnes en danger dans leur pays, le droit de vivre dans le pays où est installée sa famille et celles de la solidarité. Ce n’est pas, ce ne peut pas être, l’application inhumaine de textes qui ignorent les gens et broient des vies.
signez, faite signer et envoyer au lycée
la pétition jointe :