Depuis si longtemps, des maghrébins issus de pays toujours désunis, immigrent vers les cités occidentales pour y travailler, s’y parfaire. Ils auraient pu naître dans des sociétés riches et prospères et modernes si leurs pays n’avaient pas été colonisés. Il nous aurait été évité de quitter nos pays natals même si l’homme de tout temps aime les voyages, l’exploration et les découvertes.
Aujourd’hui encore, pour tous ceux partis ; chacun a délaissé, qui de la famille, qui ses habitudes de vie, qui des amis ou amies, qui un peu de tout cela. Et cela durera encore longtemps tant le fossé entre nations riches et pauvres continue de se creuser.
Si quelques uns et quelques unes restent du peu de leur intégration, nostalgiques ; beaucoup d’ici par contre ne rêvent que des fastes de l’Occident, toutes les « libertés » et commodités d’outre mer. Ils sont si jeunes la plupart .On les appelle tous ces partants, qui dans les embarcations de fortune, se jettent dans la mer espérant gagner l’autre rive : LES HARRAGAS.
Ici et ailleurs...
Entre la vie routinière, sans espoirs par ici en Kabylie
Et l’improbable vie chez les évolués de l’Occident
Je reste à ce statut quo de vie végétative
Avec cette conscience de la nécessité de moyens matériels
Je demeure néanmoins « heureux »
De pouvoir noircir des feuilles blanches
Afin de me livrer et communiquer avec vous
Pourquoi pour nous autres du tiers-monde
La vie n’est envisageables que de l’autre côté de la mer ?
Et la timide « liberté de dire » ne suffit point
A créer des espaces de convivialité
Nous sommes si loin des vertiges, de la « vie vite »
Des sociétés riches et libérées
Pourquoi tant d’inexistence sous ce soleil radieux ?
Nous ne donnons guère d’importance
Aux choses simples
Nous nous contentons si peu du peu
Que nous possédons
Ce qu’il faut absolument faire pour notre salut
Il faut s’aimer, aimer les autres
Se libérer des préjugés envers les étrangers
Envers les autres cultures
N’est-il point déjà suffisant
De communiquer avec le monde entier
Avec ce moyen fabuleux d’intranet
Faire les premiers pas
Vers la « modernité espérée » ?
Pour l’heure le besoin de m’évader
Et crier aussi : « Que m’importent les corrompus et
Les corrupteurs, ce monde comme fou de violence ? »
Il faut savoir quelquefois oublier
Nourdine Amokrane