Hugo Chavez a volé la vedette aux stars de cinéma lundi à la 66e Mostra de Venise. Le président vénézuélien a été ovationné par le public après la projection de "South of the border", un documentaire au ton hagiographique où l’Américain Oliver Stone défend sa "révolution pacifiste".
Présenté hors compétition, "South of the border" "donne un aperçu de la renaissance de l’Amérique latine", a déclaré Hugo Chavez en arrivant dans la salle de projection, cravate rouge et drapeau du Venezuela miniature à la boutonnière.
"Comme le dit Eduardo Galeano, certaines sociétés voient le monde à l’envers : on dit que la démocratie américaine est la meilleure au monde et nous, on nous traite de tyrans, alors que c’est souvent l’inverse", a affirmé le chef d’Etat vénézuélien.
Tel une star de ciné
"On prétend que l’économie de marché sauve les hommes et que le socialisme est leur perdition, alors que c’est l’inverse. Ce qui est important, c’est que les peuples des Etats-Unis et d’Europe sachent la vérité", a conclu Hugo Chavez.
A l’aise comme une star de cinéma, Hugo Chavez a signé des dizaines d’autographes, envoyant des baisers à ses partisans contenus par des barricades, avant d’être ovationné dans la salle. Il s’est aussi emparé d’un appareil photo et a pris des clichés alentours.
Un film applaudi
Après l’électrochoc Michael Moore, son compatriote Oliver Stone engage les Etats-Unis à ouvrir les yeux sur les progrès démocratiques accomplis "au sud de la frontière". Très applaudi bien que plutôt hagiographique voire superficiel, ce long métrage, qui n’a pas encore de distributeur aux Etats-Unis, retrace les changements politiques des dix dernières années sur le continent latino-américain à partir de l’élection de Hugo Chavez, en 1998.
En 75 minutes d’entretiens et d’images d’archives, pour la plupart des journaux TV de la chaîne Fox News qui "diabolise" à l’envi le dirigeant vénézuélien, il s’agit pour Stone de démontrer qu’Hugo Chavez n’est pas "l’ennemi public numéro un" qu’ont fait de lui les médias des Etats-Unis.
"La pauvreté a été divisée par deux, ce que reconnaît la Banque mondiale, et les progrès sociaux ont été énormes au Venezuela", a affirmé Oliver Stone devant la presse. "Il reste des problèmes, mais c’est un magnifique changement, un important phénomène historique dont on ne parle pas".
Un Oliver Stone fasciné
Visiblement fasciné, le cinéaste dialogue avec le président vénézuélien et le suit sur les lieux marquants de son enfance et de son parcours politique. Il donne ensuite la parole aux présidents de la Bolivie Evo Morales, du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva, du Paraguay Fernando Lugo, qui tous proviennent des couches les plus modestes de leur pays.
Pour la première fois dans l’histoire du continent, ces dirigeants se soucient de progrès social, de santé et d’éducation, ils s’attèlent à contrôler leurs ressources et à désendetter leurs pays, longtemps soumis aux diktats de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, juge Oliver Stone. "Notre élite a longtemps été au service des Etats-Unis", admet Lula.
http://origin.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=200001&sid=11181714
afp/boi