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Howard Zinn, auteur, militant et historien américain, est mort d’une crise cardiaque à l’age de 87 ans hier, le 27 janvier. Il était une des figures de proue les plus connues de la gauche américaine, avec Noam Chomsky, et son oeuvre d’historien est aujourd’hui une des plus monumentales contribution faite à l’histoire des États-Unis. Son oeuvre la plus connue, Une histoire populaire des États-Unis, est un hommage vibrant aux luttes courageuse du peuple américain, de la conquête jusqu’à nos jours.
Zinn était un historien du peuple, qui refusait de faire l’histoire en regardant seulement les grandes figures et les grands personnages, et a mis en évidence une histoire américaine pleines de luttes sociales, de conflits de classes et d’agitation populaire que l’histoire officielle a intérêt a supprimer. Mais en même temps, sa contribution à l’histoire populaire des États-Unis se voulait un témoignage qu’il est possible pour les exploité-es, les opprimé-es de ce monde de se lever, de lutter avec courage et détermination pour un monde plus juste.
Né en 1922 d’ouvriers juifs récemment immigrés en Amérique, Zinn devient très tôt un militant ouvrier à la Brooklyn Navy Yard. Après avoir servi dans l’armée de l’air durant la seconde guerre mondiale - une expérience qui le transformera en implacable militant anti-guerre -, il étudiera l’histoire à l’université de New-York. Il devient professeur en 1956 dans un collège pour jeunes noires - à l’époque la ségrégation était partout - et assiste ainsi à la naissance du mouvement pour les droits civiques dans lequel il s’impliquera. D’ailleurs, il est l’auteur d’un livre sur le SNCC (Student National Coordination Committee), SNCC : The New Abolitionists.
Plus tard, il enseigne à Boston où il assiste aux débuts du mouvement contre la guerre du Vietnam et participe à de multiples actions en opposition à la guerre. Plus tard, il aide à diffuser les Pentagon Papers, un document interne au gouvernement et qui dévoile la stratégie et les secrets de Washington au sujet du Vietnam.
Toute sa vie il militera en faveur des pauvres, des travailleurs, des victimes de répression et contre les guerres impérialistes menées par les États-Unis. Sa popularité en faisaInt un orateur de choix pour les divers mouvements de résistance américains, et il donnait son temps sans compter à toutes sortes de luttes populaires, répondant présent à l’appel.
Le plus bel hommage que nous pouvons lui rendre consiste probablement à lui donner encore une fois la parole, cette parole qu’il avait su si admirablement mettre au service des classes populaires :
« Ce que nous choisissons de faire dans cette histoire complexe va déterminer nos vies. Si nous regardons seulement le pire, celà détruit notre capacité d’action. Si nous nous souvenons de ces moments - et il y en a plusieurs - où les gens se sont comportés magnifiquement, cela nous donne l’énergie d’agir, et au moins la possibilité d’orienter ce monde dans une nouvelle direction »