Plus de 300 agressions contre la presse hondurienne
Plus de 300 agressions contre des journalistes et médias de presse ont été enregistrées au Honduras depuis le coup d’État de juin 2009, selon un rapport paru ces dernier jours. Les attaques vont des assassinats, jusqu’aux abus, intimidation, censure et fermeture de médias.
En 2009 64 agressions physiques ou psychiques ont été menées contre les médias populaires, 127 actes d’intimidation et 117 violations, précise le document élaboré par le Comité pour la Libre Expression.
La situation continue de se détériorer cette année, en seulement un mois sept professionnels de la presse ont été assassinés entre mars et avril.
Parmi les médias les plus affectés figurent le quotidien Tiempo, les chaînes de télévision Canal 11 et Canal 36 et RadioGlobo, la majorité d’entre eux avaient été fermés ou militarisés durant le coup d’État.
La veille, des médias populaires regroupés au sein du Mouvement des Journalistes pour la Vie ont réalisé une marche jusqu’au siège du Congrès National pour demander le respect de la liberté d’expression et l’ouverture d’enquêtes sur les crimes commis contre leurs collèges.
"Nous exigeons des organismes et des appareils de sécurité de l’État l’élucidation des attentats contre les vies de nos collègues, ainsi que la condamnation des auteurs matériels et des instigateurs de ces crimes", ont déclaré les manifestants dans un communiqué.
Rapport sur la liberté d’expression "C-LIBRE 2009"
Le coup d’État du 28 juin 2009 contre le gouvernement constitutionnel de Manuel Zelaya Rosales est un fait funeste dans l’histoire politique du Honduras qui a mis en évidence la faiblesse des institutions de l’État. En matière des droits de l’homme, 2009 est une année de graves violations et d’énormes reculs, en particulier pour le droit à la liberté d’expression.
En tant que fait historique, le coup d’État a révélé l’inexistence d’un authentique et démocratique État de droit au Honduras, cimenté dans les bases solides d’institutions qui respectent et garantissent la pleine jouissance des droits de l’homme et de leur réalité pratique dans de bonnes conditions de liberté et de vie en commun pacifique.
Les faits politiques de 2009 ont mis à l’épreuve le système de communication sociale, avec un contrôle politique et économique très dur des médias et de l’exercice journalistique, au détriment du droit de la population à être informé de manière opportune et adaptée sur les sujets d’intérêt public.
Dans le contexte de la rupture de l’ordre constitutionnel plusieurs médias ont été victimes des restrictions imposées par le régime de facto. L’ordre du jour a été la censure, les poursuites, le sabotage, la confiscation d’équipement, les menaces à l’intégrité physique des personnes et à l’introduction de mesures qui restreignaient ou limitaient l’exercice libre du journalisme.
La couverture de ce rapport est une expression du sentiment d’une grande part de la population hondurienne, mécontente du comportement des médias dans cette grave crise politique subit par leur pays.
Dès 2003 le Comité pour la Libre Expression (C-Libre) s’est mis à observer les agressions dont sont victimes les médias populaires et les citoyens, dans chacun de ses rapports et d’année en année nous avons exprimé notre souci sur l’érosion de ces droits.
Les données compilées dans ce rapport, que nous avons mis dans le contexte historique après les avoir comparées avec les périodes précédentes, reflètent la gravité de la situation et justifient la qualification "de brutalité sans précédents" comme nous avons titré ce document.
Aux sources d’information sur lesquelles nous nous basons habituelement, en plus des alertes que C-Libre utilise pour la réalisation de ses rapports, ont été incluses les plaintes pour violations du droit de la liberté d’expression et de l’accès à l’information public qui ont été présentées devant d’autres organismes, tant nationaux qu’étrangers.
– également dans l’article l’appel d’Amnisty International pour que cessent ces exactions -
http://www.primitivi.org/spip.php?article316