Dimitris Kotzaridis, ouvrier du bâtiment et syndicaliste du PAME, le Front militant des travailleurs, est décédé au pied du Parlement grec. Cet ouvrier de 53 ans manifestait, avec des dizaines de milliers de travailleurs, contre le vote des lois anti-ouvrières par le Parlement ce 20 octobre.
Cécile Chams
Le PAME, ainsi que le Parti communiste de Grèce (KKE), avaient appelé les travailleurs à se mobiliser massivement et à encercler le Parlement grec pour empêcher le vote des lois liquidant l’ensemble des droits des travailleurs. Ces lois prévoient notamment l’abolition des conventions collectives.
Des dizaines de milliers de travailleurs étaient rassemblés sur la place Syntagma, face au Parlement, clamant avec dignité leur opposition aux mesures d’austérité qui étranglent les travailleurs et les familles populaires.
C’est alors que des individus organisés, cagoulés ont alors mené une attaque organisée contre le bloc du PAME, avec des molotov, des gaz lacrymogènes, des grenades flash et des pierres. « A côté des structures de répression de l’Etat, explique le PAME, il existe un autre mécanisme qui rassemble des fascistes, des anarchistes, des militants fascistes et d’extrême droite ainsi que des agents cagoulés infiltrés. »
Grâce à l’organisation, le calme et la détermination des forces du PAME, ces provocateurs ont été repoussés. Mais un peu plus tard, il sont revenus à la charge, blessant des dizaines de manifestants. L’atmosphère suffocante des bombes lacrymogènes et des gaz toxiques ont fait s’évanouir Dimitris Kotzaridis. Ses camarades l’ont éloigné de la place Syntagma et lui ont prodigué les premiers soins. Mais il n’a pas survécu. « L’étouffement provoqué par les gaz lacrymogènes ont entraîné un arrêt respiratoire et le décès », explique Ilias Sioras, cardiogue et président de l’Union des travailleurs de l’hôpital Evanggelismos aux médias.
Le PAME et le KKE expriment leur tristesse et leurs sincères condoléances à la famille de Dimitris Kotzaridis, qui était aussi secrétaire du syndicat du bâtiment de Vyronas, commune de la banlieue d’Athènes. « Nous promettons de continuer encore plus énergiquement les luttes pour les aspirations que nous partagions avec lui », déclare le communiqué du PAME.
Pour le KKE, le gouvernement porte l’écrasante responsabilité de ce drame. « Les tentatives d’intimidation, de calomnie et de répression du mouvement populaire sont enracinées dans les structures, les centres et les services de l’Etat. Les cagoulés, les anarcho-autonomes, fascistes ou quel que soit le nom qu’ils se donnent, ont entrepris de mener à bien ce que les forces de répression, le chantage et les menaces n’ont pas réussi : intimider le peuple afin qu’il courbe la tête. Mais leur but de briser le rassemblement du PAME a échoué. C’est ainsi que doivent aussi échouer les plans du gouvernement. » Le KKE invite le peuple à affirmer sa dignité, à continuer la lutte avec le PAME et toutes les organisations qui combattent la politique impopulaire et le pouvoir des monopoles.
Sources : PAME et KKE, 20 octobre 2011.
http://www.frontsyndical-classe.org/article-dimitris-kotzaridis-mort-dans-la-defense-des-droits-des-travailleurs-86980233.html