On y reviendra plus longuement sur ce site pour donner un autre éclairage sur Georges Séguy, emblématique secrétaire de la CGT, mort samedi 13 août, à l’âge de 89 ans.
L’homme avait bien des défauts :
Il était à la fois syndicaliste et communiste.
Il était ouvrier (vous savez, cette catégorie sociale qui prend régulièrement la France en otage).
Il était fanatique : tout jeune, il travaille dans une imprimerie qui fabrique de fausses cartes d’identité et des tracts pour la Résistance.
Il était impatient : à 16 ans, il adhère à la Jeunesse communiste et il s’enrôle dans les rangs des Francs-tireurs et partisans français (FTPF).
Il était naïf : il ne s’est pas méfié du bon Français qui l’a vendu à la Gestapo.
Il était instable : dans sa seizième année, il abandonne son domicile, s’installe dans la prison de Toulouse, puis dans le camp de concentration de Mauthausen.
Il était rancunier : il ne verse pas une larme à la Libération quand son dénonciateur est jugé et fusillé.
Il était distrait : « Cohn-Bendit ? Qui est-ce ? » demande-t-il un jour de mai 68, prouvant son absence de vision historique sur le futur rôle révolutionnaire d’un jeune étudiant de Nanterre.
Il était extrémiste, trouvant Stéphane Hessel mou du genou : « Il ne suffit pas de s’indigner, il faut s’engager », a-t-il dit.
Il était têtu : son obstination d’insoumis le poussa à prendre position pour Jean-Luc Mélenchon.
S’il fallait distinguer le plus horrible de ses défauts, je dirais que c’est sa précocité qui le fit s’engager dans la guerre contre l’occupant nazi à l’âge où d’autres traquent les Pokémon en oubliant de s’inscrire sur les listes électorales.
Théophraste R.
A relire absolument cet article de Bernard Gensane pour LGS : http://www.legrandsoir.info/Georges-Seguy-Resister-de.html