Vous lirez ci-dessous la lettre ouverte à Rachida Dati, distribuée par le
Collectif Georges Ibrahim Abdallah lors de la réunion électorale de la rue
Chomel (Paris 7e).
Lettre ouverte à Madame Rachida Dati, Ministre de la Justice
Madame la Garde des sceaux,
Dans quelques jours, bous briguerez les suffrages des électeurs parisiens. Ceux-ci doivent pouvoir faire leur choix en connaissance de cause, et votre programme électoral ne suffit pas - vous concernant -, puisqu’en qualité de ministre, vous assumez la politique gouvernementale dans tous ses actes, et en particulier ceux touchant à la justice. Les électeurs doivent donc être informés des dossiers dont vous avez la responsabilité, même s’ils embarrassent le pouvoir, même s’ils donnent une image peu reluisante de la justice française ; le cas de GEORGES IBRAHIM ABDALLAH est, de ce point de vue, emblématique.
Communiste libanais, arrêté pour détention de faux papiers, il a été accusé sans preuve d’avoir organisé des attentats en France. Même Robert Pandraud, l’ex-ministre délégué à la sécurité (1986-1988), a reconnu dans une émission télévisée en 2006 que c’était un mensonge.
Le gouvernement impérialiste des États-Unis et les représentants de l’État sioniste ont fait pression sur le gouvernement français. Georges Ibrahim Abdallah a été condamné à perpétuité en 1987 pour complicité dans deux opérations attribuées aux Fractions armées révolutionnaires libanaises : l’exécution du colonel Charles Ray, attaché militaire à l’ambassade américaine en France et celle de Yakov Barsimentov, secrétaire en second de l’ambassade sioniste en France et -surtout - responsable du Mossad dans ce pays.
Sa peine incompressible ayant été achevée en 1999, la juridiction de libération conditionnelle de Pau a prononcé un jugement en faveur de sa libération en 2003. Mais l’État français s’est acharné, le parquet a fait appel et Georges Ibrahim Abdallah est resté en prison.
La Direction de surveillance du territoire (DST), dans une note envoyée aux juges en juin 2004, avance comme argument : « Personnalité emblématique de la lutte antisioniste, la libération de Georges Ibrahim Abdallah constituerait sans nul doute, au Liban, un événement. Il sera probablement fêté comme un héros à son retour dans son pays, mais aussi par différentes mouvances engagées dans une lutte révolutionnaire. »
En 2005, lors d’une précédente demande de libération, un procureur avait déclaré : « Abdallah est un communiste… Il fait même des grèves de la faim en soutien aux prisonniers palestiniens. Il va jusqu’à proclamer que l’Intifada vaincra… Et après vingt-deux ans de prison, s’il rentre à Beyrouth, pour la population des quartiers pauvres, il sera un martyr… C’est insupportable ! C’est ce que nous reprocheront les Américains et les Israéliens, voilà pourquoi, monsieur le Président, votre décision est politique… »
Voilà la raison avouée de sa détention. Georges Ibrahim Abdallah est un prisonnier politique, c’est un résistant, c’est un combattant de la cause palestinienne, c’est un révolutionnaire arabe qui refuse de se soumettre et qui continue à dénoncer les agressions françaises, américaines et sionistes au Moyen Orient.
Madame la Garde des sceaux, vous devez faire cesser ce scandale que constitue le MAINTIEN EN DETENTION DEPUIS 24 ANS de GEORGES IBRAHIM ABDALLAH. Ce ne sont pas aux services secrets, ni aux autorités des États-Unis de dicter à vos juges les décisions qu’ils doivent prendre. Le maintien en détention de Georges Ibrahim Abdallah est illégal et anticonstitutionnel, il est la mise en oeuvre anticipée du projet « Rétention de sécurité » de Sarkozy, rejeté par les principales organisations professionnelles de magistrats.
Georges Ibrahim Abdallah doit être libéré immédiatement et retourner, s’il le désire, auprès des siens, au Liban.
Soyez certaine de notre détermination à amplifier la mobilisation jusqu’à la
LIBERATION DE GEORGES IBRAHIM ABDALLAH.
Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah
Paris, le 25 février 2008
Blog : http://liberonsgeorges.over-blog.com
Mail : liberonsgeorges dAF no-log.org