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Georges Ibrahim Abdallah et les quartiers

Il est une question qui me chagrine chaque fois qu’on me la pose : C’est quoi le rapport entre les quartiers et Georges Abdallah ? Quel est le lien qui unit nos luttes ?
Cette question me tue et chaque fois, j’ai comme l’impression que le sol se dérobe sous mes pieds tant je me rends compte des victoires d’un système qui a su cloisonner nos luttes au point de nous désunir totalement !

Le marasme dans lequel sont plongés l’ensemble des quartiers est bien dû à un traitement néo-colonial des populations qui le composent. Ces anciens indigènes et assimilés (t’habites dans un quartier, on te fout dans le même sac !) suivis de leur descendance subissent les conséquences d’un continuum colonial : discrimination à l’emploi, au logement, assignation à territoire, violence d’État en toute impunité, inégalité de traitement face à l’organe judiciaire, inégalité des droits... le tout agrémenté des complicités du politique qui, quelque soit le bord, instrumentalise les luttes des quartiers et des immigrations pour s’assurer quelque victoire au hasard des échéances électorales... Je ne parle pas de la cécité/surdité des journalistes qui prolongent l’hypocrisie des médias à la solde du pouvoir à la sauce « 90 minutes-Enquêtes » et autres piteuses bêtises médiatiques ! On n’est pas obligé de gober, me direz-vous, on a encore le pouvoir de la télécommande : zappons donc, camarades !

À cela se rajoute la précarisation à outrance des populations de quartiers – autre assignation : pauvreté, dépendance à l’aide sociale, absence de volonté politique d’autonomisation, pas de traitement efficace contre la délinquance... Assignation au non droit !

Des luttes aux entrées multiples, classe/race, qui peuvent se résumer ainsi : la lutte anticapitaliste et anti-impérialiste.

Ceux sont là les combats que mènent Georges Ibrahim Abdallah,
Qui a vu son pays, le Liban, envahi, agressé, meurtri par la puissance coloniale israélienne, comme nos parents ont vu la France venir agresser leur pays...
Qui a vu les massacres de Sabra et Chatila...
Qui sait la Syrie divisée du fait des volontés impérialistes de la France qui a créé le Liban en 1920, séparant un peuple au nom d’intérêts purement économiques et politiques ! La France et l’art de la division....
Qui a vu sous ses yeux la destruction de l’État palestinien et l’exode de millions de Palestiniens...
Qui a vu les conditions de vie des Palestiniens dans les camps de réfugiés...
Qui a choisi de rentrer en lutte et d’accuser les puissances impérialistes d’user des colonies de peuplement pour asseoir leur soif de pouvoir et de richesse, d’user de leur force pour anéantir les espoirs de paix entre les peuples...
Qui a refusé l’attentisme et qui a pris les armes, comme les bandits des Aurès ou ce fou de Moulin...
Qui a été arrêté avec la promesse d’être libéré suite à des tractations politiques et qui est resté enfermé (le politique ment, on devrait tous le savoir, depuis le temps)...
Qui a été libéré par la justice française en 2013...
Qui a été maintenu malgré tout en prison, après l’intervention des USA et d’Israël...

Politique ! Tout est politique ! Le destin de Georges, le nôtre, le vôtre... Nos emplois, nos factures, notre droit à pratiquer notre culte, notre liberté d’expression, notre droit à lutter contre les injustices et contre les inégalités, même l’heure où on se couche...

Tout est finance et politique !

Tout nous lie à Georges Ibrahim Abdallah. C’est le même système qui nous tue, nous enferme, nous discrimine, nous oublie... Et tous ceux qui, comme Georges, ont dénoncé cela – quels que soient les moyens – seront comme lui taxés de criminel, l’arme déjà ancienne du système : criminaliser le peuple en lutte.

Des émeutiers dans les quartiers, des militants contre les violences policières, à Georges, il y un point commun certain : pour eux, il y aura toujours de la place en prison, malgré la surpopulation pénitentiaire, les vœux européens pour des prisons à visage humain, une vaste fumisterie...

Autre point commun, les quartiers, comme l’immigration, comme les précaires, comme Georges, ont été oubliés des politiques de gauche... sauf à échéance électorale bien entendu...

Quand on cessera la danse du ventre pour ce système en vue de servir des intérêts personnels et nos égos de merde, on se souviendra peut-être de ce qui nous unit... on sera plus fort... Et alors nos amis seront enfin libres !

Soraya Chekkat est membre du collectif Libérons Georges PACA.

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