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Gaza. Sérieuses fritures sur la ligne au Parti communiste français

De nombreux communistes s’inquiètent de ce qu’ils estiment être une mollesse dans la riposte de leur parti depuis le 7 octobre 2023. Ils ajoutent que si une partie de la direction joue profil bas sur la solidarité avec Gaza, c’est d’abord pour préparer les esprits à un changement de ligne sur l’analyse du conflit et sur l’organisation de la solidarité. Les enjeux du débat n’ont donc rien d’anodin.

C’est un débat où les mots volent parfois bas, sans toutefois franchir le plafond invisible entre polémiques internes et place publique. Certes le Parti communiste français (PCF) semble toujours aux premières loges de la solidarité avec la Palestine et les Palestiniens, Fabien Roussel le réaffirme haut et fort en exclusivité pour Orient XXI. Cependant, beaucoup de militants et d’élus locaux, engagés de longue date dans des associations ou des comités de jumelages, déplorent que leur parti fasse « profil bas » depuis le 7 octobre, pour reprendre le mot d’un élu.

Le refus d’appeler à certaines manifestations a en particulier marqué les esprits, donnant le sentiment d’un flottement, voire d’un changement de ligne par un parti qui s’est toujours mobilisé pour la Palestine, mais qui aurait désormais quelque indulgence pour Israël. « À force de vouloir plaire à tout le monde, on finit par pédaler à l’envers », constate avec amertume un ancien du bureau politique. Un autre dénonce « l’intelligence d’un chewing-gum » de l’actuelle direction (1). Le débat n’a donc rien de serein, et n’est pas non plus anodin.

« La direction a des vapeurs »

Chez les communistes, on préfère laver le linge sale à l’abri des regards. « En soixante ans de PCF, on a toujours su gérer les désaccords de manière civilisée », m’explique un ancien député. « Les cocos sont dans les manifs, que la direction du parti ait des vapeurs ne les empêche pas de se mobiliser », dit un autre. Seule Raphaëlle Primet, conseillère de Paris et longtemps responsable Palestine au Conseil national du parti, exprime publiquement son inquiétude. L’élue parisienne n’est « pas d’accord sur notre investissement et notre manière de participer aux manifestions pour la Palestine ». Dans un courriel adressé à Fabien Roussel le 29 octobre 2023, elle décrit des camarades (qui) se sentent orphelins, ils ne savent plus s’ils doivent et peuvent manifester. Certains sont en colère contre notre manque de prise d’initiatives, de parole et d’actes forts. Certains se questionnent sur notre positionnement et se demandent même si nous sommes toujours solidaires du peuple palestinien.

Bien entendu, lui répond Vincent Boulet, le nouveau responsable international du parti, lui aussi élu parisien. Mais il concède volontiers que son parti a refusé de signer certains appels à manifester du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens (CNPJDPI) (2) « quand ils mêlaient dangereusement le soutien au Hamas avec le droit à résister ».

Raphaëlle Primet va plus loin en estimant que Vincent Boulet et un autre dirigeant, Christian Piquet, membres du comité exécutif national (l’actuel nom du bureau politique) « sont en train de travailler à un changement de position » du parti, avec une « mauvaise compréhension de ce qu’il se passe là-bas ». Longtemps trotskiste et permanent de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Christian Piquet, 72 ans, a rejoint le PCF en 2015, après avoir participé au Front de gauche et dirigé la Gauche unitaire (GU). Durant sa longue carrière politique, il a été un des piliers du Collectif national (CNPJDPI), qui reste aujourd’hui la principale plateforme de coordination pour les mobilisations sur la Palestine. Ce collectif est aujourd’hui dans son collimateur pour son indulgence supposée à l’égard du Hamas.

Chargé du mouvement des idées et des intellectuels à la direction, Christian Piquet avait fait venir Caroline Fourest et quelques autres proches du Printemps républicain au siège du parti pour un hommage à Charlie-Hebdo en janvier 2022 qui a fait grincer bien des dents au PCF. On lui prête un rôle de proche conseiller de Fabien Roussel et même l’ambition, pour cet ancien rédacteur en chef de Rouge, de « piquer » la place de Fabien Gay, le très populaire sénateur de Seine-Saint-Denis à la direction de L’Humanité. « Pour l’instant, il est plutôt au piquet sur ce front-là », ironise un permanent...

« À la recherche d’une sorte de normalisation »

Beaucoup de militants ayant croisé Christian Piquet ces dernières années l’ont longtemps considéré comme irréprochable sur des sujets qui lui tiennent à cœur depuis un passage à Hashomer Hatzaïr, un mouvement de jeunesse sioniste de gauche qui s’est développé en France et en Belgique dans les années 1950. En Israël, le mouvement Hashomer Hatzaïr formera l’ossature de certains kibboutz, ainsi que des partis Mapam, très influent au début des années 1950, ou encore Meretz. Mais les militants s’interrogent aujourd’hui sur son changement de cap. « À gauche, sur Israël-Palestine, Piquet fait le mouvement inverse de Jadot », résume Raphaëlle Primet. En clair : l’un fait un grand pas vers Israël, l’autre vers la Palestine.

D’autres sous le sceau de l’anonymat, parlent plutôt de « désinvolture », voire de « désintérêt » que d’un véritable changement de ligne. Un ancien dignitaire précise :

dans leur masse, les adhérents du PCF n’ont pas changé, ils sont très actifs dans le mouvement de solidarité. Mais le petit groupe de dirigeants reste à la recherche d’une sorte de normalisation, on ne sait d’ailleurs pas très bien avec qui et comment.

Un autre ancien haut dirigeant s’indigne que le secrétaire national Fabien Roussel ait applaudi la présidente de l’Assemblée nationale qui parlait de soutien inconditionnel à Israël : « Cela m’a fait penser à Bush soutenu par Robert Hue en 2001 ! ». Il estime également que l’accent mis après le 7 octobre sur la qualification de « terroriste » à propos du Hamas témoigne surtout « d’un acharnement contre Jean-Luc Mélenchon pour s’en différencier ». Lui, comme d’autres cadres du parti me l’ont également confié, juge que Mélenchon a été « assez impeccable ». Mais il déplore le « peu de débats en interne. Notre parti est très légitimiste, cela nous rend parfois aveugles et un peu bêtas ».

Désaccords publics sur l’apartheid israélien

Les débats sont cependant mis sur le devant de la scène par Christian Piquet lui-même, au moment où un autre communiste, le député Jean-Paul Lecoq, présente à l’Assemblée nationale en mai 2023 une résolution condamnant l’apartheid israélien. De nombreux pro-israéliens poussent alors des cris d’effroi, mais aussi Christian Piquet, qui s’en prend publiquement à cette résolution, pourtant signée puis votée par Fabien Roussel et la plupart des députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) auquel appartient le PCF. Parlant « d’une lourde faute politique », Piquet se dit dans un billet de blog « révulsé » par plusieurs phrases de ce texte. Il refuse que « l’on assimile sans la moindre précaution Israël à l’Afrique du Sud de l’époque de l’apartheid ». Il estime qu’Israël n’a « rien à voir, par conséquent, avec la domination de la minorité blanche d’Afrique du Sud sur la majorité noire - et ce, même si le nationalisme encouragé par les sommets de l’État israélien a connu, au fil du temps, une dérive calamiteuse ».

Malgré les remous provoqués, Christian Piquet persiste dans son refus en s’opposant à une autre résolution, cette fois présentée - et adoptée - au 39e congrès du PCF à Marseille en avril 2023. « Il a créé au congrès une sorte de clivage pour s’en prendre à Jean-Paul Lecoq. Mais piqué au vif, Lecoq ne s’est pas laissé faire. Les arguments très mainstream de Piquet ont été démontés, et la résolution a été adoptée par le congrès », précise un observateur. La résolution condamnait, tout comme celle de Lecoq au Parlement, « un régime d’apartheid par l’État d’Israël consécutif à sa politique coloniale, à l’encontre du peuple palestinien, tant dans les territoires occupés (Cisjordanie incluant Jérusalem Est, et Gaza) que sur le territoire israélien ». Et non uniquement dans les territoires occupés, comme le dit Fabien Roussel dans l’interview qu’il nous a accordée.

Cela dit, ajoute un autre délégué, si Roussel et Piquet sont « en phase sur les grandes évolutions du parti autour des sujets comme la laïcité ou les modes de vie », sur Israël-Palestine, c’est plus compliqué. Le réflexe légitimiste mais aussi l’engagement de militants et de L’Humanité, jouent pour le coup en faveur des positions historiques du parti que défend Fabien Roussel dans notre interview. Il n’est évidemment pas dupe du débat qui couve en interne. « Roussel craint la renaissance de divisions du parti qui avaient marqué la période Robert Hue, pas avec les mêmes gens évidemment », commente un ancien du bureau politique. Il craint aussi et plus que tout la marginalisation, avec un parti plafonnant à 2,28 % à la présidentielle de 2022.

Faire taire les dissonances

« Christian Piquet a pris plus de place que Fabien Roussel ne l’aurait souhaité au PCF, même si le large spectre de ses positions nationales-républicaines n’est pas pour lui déplaire », explique un autre dirigeant. « En fait, il a surtout peur d’Igor Zamichiei, le coordinateur national du parti, qui est lui très proche des positions politiques de Piquet, poursuit-il.

Sur Israël-Palestine, il s’agit pour eux de freiner au sein du Collectif et du mouvement associatif l’influence supposée d’autres partis ou groupes : le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), les Insoumis, les indigénistes (sic), etc. Il y aurait sûrement un débat profond à avoir sur la ligne exacte du parti, mais pour l’instant il n’a pas lieu.

« Cela serait pourtant autre chose que de blablater sur les réseaux sociaux, car beaucoup se méprennent sur pas mal de choses », déplore un grand élu.

Pour l’instant il s’agit surtout de taire les « dissonances », pour reprendre le mot d’une élue. Vincent Boulet m’explique qu’il n’est « pas d’accord avec ceux qui affirment que le PCF laisse tomber les Palestiniens. La question est quelle perspective politique pour la paix ? ». Pour lui, si les gens se mobilisent peu pour la Palestine « c’est qu’il y a sans doute besoin d’un cadre d’expression large et ouvert pour revendiquer ce que l’on porte ». Une manière de dire que le Collectif national actuel a fait son temps. Beaucoup reprochent la focale mise sur le « terrorisme du Hamas » depuis le 7 octobre dans un rapport du 18 novembre 2023 remis au Conseil national du PC, mais également d’avoir soigneusement évité le mot « apartheid » qui déplait tant à Piquet. « Il y a un débat sur le terrain entre les termes "régime d’apartheid" et "politique d’apartheid" », m’explique Vincent Boulet. La logique du dos-à-dos, qui semble être la nouvelle doctrine du PCF souhaitée par Piquet, est aussi à l’œuvre dans ce texte, où le Hamas comme Israël prennent « deux peuples au piège du fanatisme et d’une aspiration théocratique réactionnaire » et représentent des « ennemis politiques ».

Piquet affiche lui une certaine « zen attitude » à l’égard de ses détracteurs. Dans un long échange téléphonique, il déroule son argumentaire sur le Hamas, dont le projet porte sur « la terreur », ajoutant qu’il ne « faut pas confondre la défense de la cause palestinienne et les porteurs d’un projet totalitaire qui menace la région d’une guerre », tout en s’inquiétant de la perspective d’une « nouvelle Nabka qui serait un crime contre l’humanité ». Il théorise le dos-à-dos : « on est face à deux sociétés qui se haïssent », ce qui est pour beaucoup une forme d’absolution à l’égard d’Israël. Il ajoute :

On ne nous entrainera pas dans un soutien au terrorisme, comme la France Insoumise ou certains collectifs militants sur la Palestine. On ne mobilisera le peuple que sur des valeurs fondamentales. Je continuerai à manifester à Toulouse où je réside, mais jamais avec des forces qui disent que le Hamas est une force de résistance.

Mais ses divergences ne s’arrêtent pas là. Piquet me dit par exemple qu’il n’aime pas le slogan « Palestine vaincra ! » qui « délégitime » l’existence de l’État d’Israël. Pour lui, « l’État d’Israël n’est pas un État démocratique parfait, mais il a des fondements qui le distinguent des pays qui l’entourent ». Reste à en dresser la liste et à les analyser pour éviter que ce credo classique du sionisme de gauche soit le énième cache-sexe d’une indifférence à l’égard des Palestiniens qui, en raison de l’occupation, de l’apartheid, du blocus, de la guerre, n’ont même pas le droit de rêver à une démocratie. Même imparfaite

 https://orientxxi.info/magazine/gaza-serieuses-fritures-sur-la-ligne-au-parti-communiste-francais,7048
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COMMENTAIRES  

08/02/2024 06:50 par Josy

" Certains sont en colère contre notre manque de prise d’initiatives, de parole et d’actes forts. Certains se questionnent sur notre positionnement et se demandent même si nous sommes toujours solidaires du peuple palestinien."
On peut dire que par cette phrase l’ensemble du texte pourrait être le résumé dans ce débat feutré .
La défense est embrouillée , le combat cherche ses adversaires : à force de de perdre le sens des luttes , on adopte la pensée dominante et les pantoufles qui vont avec.
Mais qui donc subit le nettoyage ethnique ?

08/02/2024 10:03 par chb

Bien décortiqués ici, les attermoiements internes quant au soutien aux palestiniens révèlent le délicat repositionnement sur bien d’autres thèmes.
En ce qui concerne l’amalgame musulmans-terroristes, on n’est pas sortis du 11 septembre, qui a tant servi l’empire dans ses massacres depuis lors !
La vitupération du Hamas a encore permis aux Invalides de passer sous le tapis le déséquilibre habituel des morts (1200 contre 30000 pour l’instant), et aussi le sacrifice de ses propres concitoyens par la clique de Tel Aviv. On ne saura pas combien des "français victimes du Hamas" ont été en fait liquidés par des tanks et hélicos israéliens !
PS : le membre du consulat français, tué par ’tsahal’ en décembre, fait-il partie du lot de 42 victimes instrumentalisées ?
PPS : les familles qui réclament une négociation sur la libération des otages, souvent très remontées contre Nettoyaou, ont-elles été piégées dans la commémo macronienne, sous l’étendard de l’anti-antisémitisme ?

08/02/2024 10:05 par J.J.

Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, pire sourd que celui qui ne veut pas entendre..

08/02/2024 11:54 par françois gerard

le PCF est toujours sur une ligne réformiste raisonnable, tandis que la bourgeoisie a clairement choisi une ligne fasciste sans complexe.
Et cela se retrouve sur tous les sujets internationaux politiques du moment. Ukraine, Russie, Hamas, Israél Palestine Chine etc etc.
L’hégémonie politique, culturelle et idéologique est aujourd’hui en faveur de la droite, et le PCF n’ose pas affronter de face cette hégémonie, de là, ses réponses style eau tiède.

08/02/2024 12:12 par Auguste Vannier

C’est hélas à l’image des positions fluctuantes de la direction du PCF.
Une candidature à la Présidentielle qui à fait réélire Macron ;
Un ralliement à la NUPES pour sauver des mandats ;
Le départ de la NUPES et le refus d’une liste d’union aux Européennes.
Sans parler des coups médiatiques de Fabien Roussel...
Mes amis communistes au sein d’un groupe d’action de l’Union Populaire sont consternés...Et gardent malgré tout, leur carte d’un parti qui les a "formé" comme citoyens émancipés et militants.

08/02/2024 12:24 par Vincent

Je me demande quel rôle aurait tenu un tel PCF de cou.lles molles pendant la Résistance. Ses cadres auraient-ils supportés d’être taxés de terroristes par l’occupant nazi ? Rien n’est moins sûr.
A l’heure où plus personne n’est capable d’organiser la lutte, la Bien-pensance du parti dépasse l’absurde et lui donne la fière allure d’un ramassis de lâches assimilables à des collabos.
Mais après tout, un député ou un sénateur communiste c’est quoi d’autre qu’un bourgeois qui veut se donner bonne conscience ?!

08/02/2024 13:19 par Xiao Pignouf

Si on veut vraiment parler du décor de ses idées : l’illustration ci-dessus montrant les bureaux du PCF qui puent l’embourgeoisement à plein nez. Ah c’est sûr que ça a une autre classe que le décor de youtubeurs de gauche...J’en connais qui vont aimer !

08/02/2024 14:43 par Poggiale Avidor Berthe

Jean Lévy, dont je salue avec émotion, la mémoire, décrivait ainsi la triste réalité de la dégénérescence de la Direction de l’actuel PCF :
« il n’y a plus de PC pour nous éclairer. Ceux qui parlent aujourd’hui en son nom ont baissé la garde pour se rallier aux thèses de nos ennemis de classe. Plus d’analyse marxiste de la situation (Ça fait longtemps ), plus d’action, ni de manifestations contre les dangers d’une nouvelle guerre mondiale... »

Aujourd’hui la direction du P C F se veut "politiquement correcte". Et elle a assis sa stratégie sur la gestion du capitalisme, sur une politique d’alliances inconditionnelles, et sur sa participation aux divers gouvernements bourgeois.Et ainsi cette direction renégate a trahi l’objectif de renversement de la barbarie capitaliste et ne cesse de dénigrer la lutte pour la mise en œuvre d’une économie socialiste allant vers une économie communiste.
La cause, à mon avis, de cette dégénérescence : ( je reste ouverte au débat contradictoire sur mon avis )
Cette dégénérescence est la conséquence de plusieurs années de politique opportuniste qui trouva son apogée lors du 14e congrès du PCF en juillet 1956. La direction du PCF adopta un programme révisionniste qui était la version française des thèses que Khroutchev avait fait adopter quelques mois auparavant au XX e congrès du PCUb
En effet, après la mort du dirigeant bolchévik Joseph Staline, les renégats incrustés au sein du PCUb ont, dès sa mort en 1953, réintroduit le capitalisme pur et dur et au moyen d’une propagande mondiale hideuse et mensongère ce grand Homme d’État a été assimilé a un assassin de masses.
Les Partis communistes, dans le monde et en France, se sont alignés, comme des moutons sur les mensonges abominables du rapport du 20ème congrés du PCUb concocté par la CIA et le traître Kroutchev.
La propagande du grand capital financier, mondial et français contre l’idée même du communisme, a été reprise en force par les Partis communistes mondiaux et en avant garde par le Parti communiste français. L’Histoire du communisme au XXe siècle lui brûle les doigts, toute référence à Lénine ‑ne parlons pas de Staline ‑ est oblitérée, la violence révolutionnaire lui est devenue obscène, comme toute mise en avant de la dictature du prolétariat.
Et c’est sans élans révolutionnaires que le simple discours communiste s’est dissous et que les partis qui portaient encore ces discours ‑ ce qu’il en restait ‑ se sont empressés de mettre une dernière touche à leur reniement. Du marxisme-léninisme on est passé à un "composé" de marxisme-léninisme et de révisionnisme, puis à un révisionnisme "pur", et de là au réformisme.

Aujourd’hui la direction du P C F se veut "politiquement correcte".
Exemple atroce : Les « douze derniers députés « communistes à l’Assemblée Nationale » sans état d’âme, ont voté indignement la résolution 390 qui absout et valorise les nazis qui commandent en Ukraine !!Et ils ont tous fait silence face au spectacle lamentable de Mr Fabien Roussel se baladant sur les plateaux télé un badge du drapeau ukrainien nazi bandériste à la boutonnière. Quand des « soi-disant communistes » soutiennent des nazis, quelle crédibilité peut-on revendiquer pour la défense des libertés publiques et des conditions de vie des travailleurs ?
AUSSI l’actuelle direction du PCF se voulant « politiquement correcte » ne peut être solidaire de la résistance armée que le peuple Palestinien s’est donné avec courage et pugnacité, bien qu’il soit l’objet d’une politique d’apartheid, d’extermination et de génocide de la part de l’État sioniste israélien, fasciste/nazi, dont l’impunité est garantie par les gouvernements occidentaux. L’actuelle direction du PCF, comme le disait le regretté Jean Lévy, « a baissé la garde pour se rallier aux thèses de nos ennemis de classe »

 

08/02/2024 18:57 par la commère

Purée quelle purge, ce texte... Effarant. Orient XXI parfois a de ces coups de mou. Comme par hasard chaque fois l’auteur de la chose est dans le coup. La fois précédente c’était avec JLM auquel il faisait la leçon, mais au moins il y avait aussi Alain Gresh, ce qui atténuait un peu le truc. Là le mec est en roue libre, il vient de libérachion, alors forchément...

Parce que quand même étaler, delayer, diluer à ce point le rien, le néant faut pas pousser quoi...

Prenons ses "sources" :

.."de nombreux communistes... un élu... un ancien du bureau politique constate.... un autre dénonce... un ancien député m’explique... un autre dit... un permanent ironise... des militants... beaucoup de militants... d’autres sous le sceau de l’anonymat... un ancien dignitaire précise...un autre ancien haut dirigeant... d’autres cadres... de nombreux pro-israéliens*... un observateur précise... un autre délégué... un ancien du bureau politique... un autre dirigeant... un grand élu déplore... une élue... beaucoup reprochent... "

bref, on le voit, c’est que des racontars et autres bruits de couloirs emplis d’importance nulle juste pour cancaner, quel est vraiment l’objectif faites vos jeux

* bizarre, étrange...
....

09/02/2024 02:08 par Roubachoff

Dans les années 70, le PCF faisait régulièrement plus de 20% à toutes les élections. Mais ça aurait pu durer cent ans sans qu’il en gagne une, parce qu’il n’avait pas de réserves de voix (comme aujourd’hui LFI et, peut-être hélas dans une moindre mesure, le RN). Il a fallu que Mitterrand, le maître de la triangulation, s’allie au PC pour que la gauche arrive au pouvoir. Ensuite, le sinistre Mitterrand a détruit le PC, puis renié la gauche. Toujours guidé par le génie que d’aucuns admirent tant, Tonton a ensuite eu l’idée lumineuse de pousser le FN pour embarrasser la droite avec l’équivalent électoral du PC. Résultat des courses, plus de PC, plus de droite, plus de PS et un mélange infâme de "deuxième gauche" et de "centre droit" parti pour rester cinquante ans au pouvoir si on ne fait rien.
La détestation des deux partis triangulés étant insurmontable (sans doute pour de bonnes raisons, mais c’est un autre sujet) il n’y a plus que deux possibilités de rompre ce cycle. Faire gagner le RN pour le combattre ensuite à mort (mais Macron montre chaque jour à Le Pen comment gouverner quand on est minoritaire) ou manoeuvrer pour avoir un second tour LFI/RN - en croisant les doigts pour que ça passe. Bref, rien de réjouissant, et pendant ce temps, Macron ourdit de sombres projets qui parviennent à décourager jusqu’à François Bayrou. Une affaire anecdotique, certes, mais quand même révélatrice.

09/02/2024 05:06 par Danael

Merci à Berthe pour son excellent commentaire. Je plussoie.

12/02/2024 17:40 par Geb.

@la commère...

C’est certain que quand on désire vilipender ceux qui dénoncent la haute trahison d’un Parti qui a été dénaturé pour une poignée de haricots par des "villains" vendus au Capital tout en les accusant d’anonymat, publier un entrefilet de merde sous le pseudo de "la commère", une "commère" qu’on n’a jamais lu poster ici, c’est vachement crédible...

Ton "parti" de vendus, à commencer par tes dirigeants tu peux te le garder. Non seulement il nous a volé notre capital confiance avec nos militants et électeurs, mais il nous a volé les biens en propre que nos parents dans le sang et la sueur depuis trois génération avaient accumulés pour conforter l’image et le pouvoir du Communisme révolutionnaire. Ca fait trente ans au moins qu’ils se gavent comme des bourgeois de pacotille en surfant sur leur "contrôle des masses populaires", ou supposé tel, pour les maintenir sous la coupe du Capital en agitant un pseudo-communisme à vingt balles comme une amulette.

"Contrôle" qu’ils bradent au Capital comme une poubelle de poisson pas frais.

Ils ont tout pourri de l’intérieur : l’image du Parti dans le Prolétariat, l’éducation politique des militants, nos hérauts révolutionnaires, notre presse qu’il ont démantelée ou vendue au Capital, les biens mobiliers immobiliers de nos sections et cellules légués par les militants pour l’usage du Parti et des masses.

Vous êtes foutus et personne ne vous regrettera. Pas plus qu’on n’a regretté ceux qui vous ont précédé dans cette voie. Les Radicaux socialistes, les Sociaux démocrates, et les Socialistes en peau de lapin à la Hollande..

Et tout ça pour finir en collabos dans une coalition de partis européens "pseudo-gauchistes" au service des crypto-néofascistes du Conseil de l’Europe.

Le PCF de Roussel c’est la SFIO de Guy Mollet en 1956 en 50% plus toxique.

Vous cassez pas le bol dans dix ans on saura même plus vos noms ni ceux de vos représentants sinon pour y cracher dessus, mais les vrais Révolutionnaires auront su trouver autre chose pour lutter au service des Masses.

Quand ça sera le moment venu le Prolétariat saura reconnaître les siens... Et çà sera pas vous.

Vous aurez alors intérêt à raser les murs et à vous faire discrets.

Et n’oublies pas de faire lire ça à Roussel. Pour le cas où il serait pas au courant.

13/02/2024 10:17 par CAZA

HéHé du Grand Geb qui était porté disparu depuis quelques jours .
A la lecture de commère je me demandate que c’est quand qu’il va nous donner son opinion Geb .
C’ est fait , c’ est clair ,c’ est net c’ est percutant .

Souvenir souvenir
https://www.legrandsoir.info/le-bal-des-faux-culs-ou-vive-la-fete-de-l-humanite.html

13/02/2024 15:13 par Poggiale Avidor Berthe

" Et tout ça pour finir en collabos dans une coalition de partis européens "pseudo-gauchistes" au service des crypto-néofascistes du Conseil de l’Europe.
Le PCF de Roussel c’est la SFIO de Guy Mollet en 1956 en 50% plus toxique."

MERCI GEB

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