Cuba, Paraguay, Honduras, Brésil, Equateur, Venezuela, c’est maintenant au tour du Nicaragua d’être victime de violentes tentatives de déstabilisation n’ayant qu’un seul but : le renversement de Daniel Ortega, de son gouvernement, et de la Révolution sandiniste.
Une Révolution populaire qui a récemment fêté son 39ème anniversaire, célébré par des centaines de milliers de partisans dans les rues de Managua, la capitale.
Preuve de la popularité des dirigeants actuels, popularité qui s’était d’ailleurs traduite dans les urnes en novembre 2016, le peuple nicaraguayen avait en effet redonné sa confiance pour un nouveau mandat au Front sandiniste de libération nationale (FSLN) et à Daniel Ortega.
Malheureusement, le Nicaragua ne découvre pas ces violences et ces crimes, commandés depuis Washington, qui ne cesse d’appuyer toute force, si violente soit-elle, s’opposant à un gouvernement de gauche. Aux premières heures de la Révolution sandiniste, lorsqu’en 1979 le Front sandiniste de libération nationale (FSNL) prend le pouvoir, en chassant la dictature dynastique des Somoza, la bourgeoisie et la droite ne tardent pas à réagir.
Les Etats-Unis, qui ont alors pour unique obsession de stopper, partout dans le monde, les mouvements communistes, socialistes, ou se revendiquant comme tels, vont financer et armes ce qu’on appelle les « contras ». C’est à dire une milice contre-révolutionnaire qui, pour renverser le nouveau pouvoir populaire, va commettre de nombreux crimes, et provoquer une guerre civile qui coûtera la vie à 30 000 personnes.
Les contras n’hésiteront pas à détruire tout bâtiment utile au peuple : hôpitaux, écoles, routes, usines, récoltes, seront la cible des attaques contre-révolutionnaires. En 1990 après la fin de la guerre civile, les élections, qui avaient vu le triomphe en 1984 du FSLN, permettent à la droite de revenir au pouvoir. S’en suivent des années de recul social, de privatisations, et de destructions des acquis sociaux de la Révolution.
Un retour en arrière auquel le peuple dit stop en 2006 en redonnant sa confiance à Daniel Ortega et au Front sandiniste. Une confiance réitérée en 2011 et en 2016. Depuis 2006, grâce à l’action du gouvernement le Nicaragua rattrape son retard.
L’alphabétisation, les soins gratuits, et les nombreuses missions promues par le gouvernement pour le logement, la nourriture sont salués par les organismes de l’ONU. De même que ce petit pays est le seul, au monde, à disposer d’un bataillon militaire, spécialement affecté à la préservation de l’environnement et à la lutte contre la déforestation. (voir La réussite du Nicaragua).
La situation vécue en 1979 rappelle étrangement ce que le Nicaragua vit, de nouveau, aujourd’hui. Loin de l’image d’une révolte populaire et démocratique, ces excités détruisent les routes, les centres de santé, s’en prennent aux militants sandinistes, à la police et à l’armée. En France, les gens et la classe politique sont choqués de voir quelques énergumènes casser des vitrines lors de manifestations.
Mais ils érigent en héros ceux qui, au Nicaragua, au Venezuela, détruisent les biens publics qui appartiennent au peuple entier. En France, attaquer un policier ou un militaire est interdit, et peut s’apparenter à du terrorisme. Rien de plus normal. Dans ce cas pourquoi le meurtre ou l’attaque de policiers nicaraguayens est-il considéré comme un acte de révolte légitime et pacifique ? Lorsqu’on évoque le gouvernement du Nicaragua, de quoi parle-t-on ? D’un gouvernement populaire, sans aucune contestation possible de gauche, mais qui, il est vrai, a renoncé à certains aspects du sandinisme des origines.
Certains déploreront cela, d’autres applaudiront. Mais celui qui se prétend révolutionnaire, ou simplement de gauche se doit de soutenir le gouvernement de Daniel Ortega. Ceux qui voudraient faire croire que les violences orchestrées par les manifestants sont le fait de ceux souhaitant un retour au source du sandinisme se trompent. Quel révolutionnaire s’évertuerait à détruite justement les acquis de la Révolution pour montrer son opposition au gouvernement ? En réalité les violences orchestrées depuis Washington ne sont pas une surprise pour quiconque s’intéresse d’une manière objective à la géopolitique internationale. Tous les anciens pays qui avaient des liens, ou qui appartenaient au bloc socialiste, ou bien simplement revendiquent leur indépendance et leur anti-impérialisme sont, un jour ou l’autre, soumis au gourou des Etats-Unis et de leurs alliés serviles.
Et l’Amérique latine, qui avait connu un souffle progressiste à partir des années 2000, ne déroge pas à la règle.
Nos amis brésiliens, honduriens, paraguayens, peuvent témoigner du dur retour à la réalité néolibérale. L’Equateur est aussi en passe de connaître ce sort après des années de Révolution citoyenne. Le nouveau président, bien qu’au prénom si évocateur de révolution [Lénin] ne semble pas avoir pour objectif la poursuite des acquis sociaux et lui préfère un retour en arrière. Alors même que ce Lénin Moreno fut élu par et avec le parti Allianza Pais, ainsi que Rafael Correa.
Le socialisme ou l’impérialisme, Moreno a fait son choix en se tournant vers le voisin nord-américain et en tournant le dos à plusieurs années de Révolution. La Bolivie et le président Evo Morales devraient donc se méfier. Car elle pourrait bientôt être l’objet de déstabilisations similaires, qui ont déjà existé par le passé, mais qui pourraient revenir à la charge sitôt qu’ils se rendront compte que le peuple nicaraguayen reste fidèle à son gouvernement, à ses principes et à sa glorieuse révolution populaire.
République sociale