
Pour fêter l’anniversaire de l’indépendance des États-Unis, la République populaire démocratique de Corée s’est fendue d’un remarquable feu d’artifice.
La télévision d’État de la RPDC a confirmé le succès du lancement et les données qui avaient été constatés par d’autres pays. (vidéo)
L’annonce arrive presque exactement six mois après que le président Donald Trump a fait cette prédiction.

Cette prévision s’est révélée fausse.
Jonathan McDowell @ planet4589 – 7h02 - 4 jul 2017
Récapitulatif : la Corée du Nord a lancé Hwasong-14 ICBM à 0040 UTC le 4 juillet vers l’est à partir de l’aéroport Panghyon de Kusong. L’engin a volé sur une distance de 933 km et est tombé en mer du Japon, altitude maximale 2802 km
D’autres photos officielles du lancement ont été publiées. Le leader d’état nord-coréen Kim Jong-Un y a assisté.
La Corée du Nord a tiré le missile de telle sorte qu’il atteigne une très grande hauteur. Cela a limité la portée de l’essai. Quand on recalcule les données avec une trajectoire plus normale, la portée maximale du missile est estimée à 6 700 kilomètres avec une charge utile normale. Lancé de Corée du Nord, il pourrait atteindre l’Alaska mais pas les 49 états en dessous. Avec une ogive légère, et sans doute une petite charge nucléaire, la portée pourrait atteindre 10 000 kilomètres et atteindre les États du nord-ouest.
Trump va être critiqué pour la forfanterie de son tweet, et à juste titre. Mais personne ne pourra lui reprocher de ne pas avoir empêché la Corée du Nord de développer des missiles. Une guerre contre la Corée du Nord détruirait également la Corée du Sud et aurait des implications bien au-delà de la péninsule. Seule la fin des manœuvres militaires américaines autour de la Corée et la perspective d’un accord de paix complet aurait pu permettre de stopper le développement militaire de la Corée du Nord. Le Congrès des États-Unis n’a voulu ni de n’un ni de l’autre. Trump a essayé de pousser la Chine à prendre le pouvoir en Corée du Nord, mais la Chine n’a aucune raison acceptable de le faire. On pourrait tout autant rejeter la faute sur les anciens présidents américains - Clinton pour avoir rompu ses accords avec la Corée du Nord, Bush pour son hostilité générale et Obama pour sa « patience stratégique » qui lui a permis de ne rien faire.
La Corée du Nord a de très bonnes raisons de considérer les États-Unis comme un ennemi prêt à tout, et de ne jamais faire confiance aux déclarations ou accords des États-Unis. Elle a besoin d’armes nucléaires pour sa légitime défense. Comme elle ne peut pas faire confiance à ses voisins, il lui fallait accéder à l’indépendance stratégique. Elle vient d’y parvenir.
Un petit état sous-développé vient de faire un « doigt d’honneur » aux États-Unis, et à Trump personnellement. On attend avec curiosité la réaction de Trump et des États-Unis.
Moon of Alabama