Ici est fait par Jacques Henri (de bonne foi sans doute), un raccourci caricatural d’une contre-vérité. C’est dû à une croyance contre laquelle nous luttons : ce que répète la presse en boucle est vrai puisque toute la presse le dit.
Or, s’agissant d’un gouvernement progressiste, l’information est assez surprenante, à contre-courant, pour qu’on cherche à la vérifier.
Vous auriez dû le faire, Jacques Henri, et vous auriez constaté qu’Evo Morales n’abaisse pas l’âge du travail des enfants à 10 ans.
Sur 10 millions d’habitants, la Bolivie compte 850 000 enfants travailleurs sans droits ni loi pour les protéger.Dans l’incapacité d’y mettre fin (misère), le gouvernement a fixé un cadre légal par un nouveau code bolivien qui ne modifie pas la limite d’âge pour le travail (14 ans). L’autorisation de travail avant cet âge est subordonnée à l’accord des parents, à l’autorisation de la Defensoria de la Niñez y Adolescencia (enfants et adolescents) et à une autre condition : que ce travail ne soit pas nuisible à son éducation, à sa santé et à son développement.
Selon le nouveau code, l’enfant peut exceptionnellement travailler dès l’âge de douze ans pour le compte d’un employeur et, pour son propre compte, dès dix ans (ce qui se faisait déjà, dans les rues, mais sans garde-fou).
A mesure que la Bolivie sortira de la misère et que les petits boulots de survie seront inutiles, l’âge d’entrée dans le monde du travail se rapprochera de celui qui est en vigueur en France.
Non, Morales n’a pas abaissé l’âge d’entrée dans le monde du travail.
Dans l’impossibilité de faire rentrer chez eux 850 000 enfants des rues, il a fait voter une loi qui les protège. En espérant mieux. Comme eux, comme vous, comme nous.