Salut à tous,
je me présente, Carole, saisonnière depuis quelques années, et durant cette période, vous pensez bien que j’en ai fait de la route, et que, loin d’avoir fait le tour de tout ce qui est possible de vivre dans ce secteur, j’en ai assez vu et vécu pour vous en faire part...
Je commence donc par le logement, enfin ce qu’on devrait logiquement pouvoir appeler un logement, mais celui-ci est en général tellement insalubre ( ex. de mon passage en Corse : 8m carrés à deux, sans fenêtre, porte donnant sur un couloir utilisé à tout moment de la journée par le personnel de cuisine, autant dire que le repos de l’après-midi est impossible...), que le terme de cave est plus approprié.
Pour suivre, et au contraire de la grande gastronomie, la nourriture, se limitant très souvent à des frites, nuggets, pâtes accommodées à toutes les sauces, ou encore, avec un peu de chance, des plats surgelés, tels que lasagnes ou cordons bleus, servis en alternance 7j / 7...pour les fruits ou autre verdure on oublie, ou on tanne le patron sans arrêt pour lui faire comprendre qu’on est saisonniers, d’accord, mais que c’est pas pour autant qu’on se passe de vitamines, et jusqu’à ce qu’on nous invente des nuggets super- vitaminés...
Les conditions de travail ! Il n’est pas rare que les saisonniers dépassent les 18 h / jour ( payés et déclarés 8h / j ), j’en ai moi-même fait les frais, qu’en fin de saison, et là je vous parle de ma toute dernière expérience à Courchevel, le patron et toute sa clique nous fasse subir une pression psychologique afin de réduire son effectif sans avoir à nous virer, en coupant le chauffage dans nos chambres ( sachant qu’à la montagne, même en avril, il fait encore bien froid ! ), nous fasse refaire une tâche 5 ou 10 fois selon son envie du jour, toujours en insistant, évidement, sur des détails, et en faisant des fouilles dans nos chambres aussi, au cas où on aurai volé un pot miniature de confiture...bref !
Et enfin, le salaire ! Chanceux est celui qui reçoit la totalité de sa paye, et à temps, encore mieux, car la plupart des patrons ne se pressent pas de ce côté, et il n’est pas rare, là encore, de devoir attendre un, voir deux mois avant de recevoir sa paye, ou du moins une partie, sans compter forcément sur l’autre, ou après de longues démarches pour la récupérer...
Tout ça pour dire qu’il serait peut-être temps de se pencher sur les conditions dans lesquelles travaillent et vivent tous ces gens qui font si bien marcher l’industrie du tourisme, tous ces jeunes qui servent les tartiflettes en hiver, et les glaces en été, qui sont très souvent sous payés, mal logés et maltraités par la gente patronale !!!
Bien à vous,
Carole.