RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Du deuil au seuil (... ou inversement ?) de la société de l’avenir

L’opportunisme ne peut plus triompher aujourd’hui complètement au sein du mouvement ouvrier d’un seul pays pour des dizaines et des dizaines d’années, comme il l’a fait en Angleterre dans la seconde moitié du XIXe siècle. Mais, dans toute une série de pays, il a atteint sa pleine maturité, il l’a dépassée et s’est décomposé en fusionnant complètement, sous la forme du social-chauvinisme, avec la politique bourgeoise. (Lénine, M&E)

L’idéologie indo-européenne archaïque qui divisait la société en prêtres, guerriers et producteurs* voyait plus juste que le Tiers-état de l’Ancien régime qui se représentait portant sur ses épaules les classes privilégiées ; car ce Tiers état qui dirigea la Révolution vivait sur le dos des producteurs, et ceci malgré la conception universaliste qu’il avait de lui-même.

Et les deux époques voyaient toutes les deux plus juste qu’aujourd’hui où l’on ne voit carrément plus grand-chose.

Les producteurs véritables de la société capitaliste sont ceux entre les mains desquels s’élabore concrètement le produit qui devient marchandise.

La mise en œuvre et le surproduit* reviennent au capitaliste industriel (lui ou sa société par actions) dans la grande production, celle qui compte et domine, et à son organe intellectuel qui conçoit, organise, informatise, surveille, perfectionne, et écoule la production sur le marché : les ingénieurs, cadres, managers, commerciaux. Le capital bancaire et financier demanderait un traitement à part. Ce qui est certain c’est qu’ils ne produisent pas, ni les uns ni les autres : qu’ils ne mettent pas la main à la pâte, ni dans le cambouis, ni sur les composants électroniques qu’il faut assembler.

Il faudrait cependant ne pas oublier qu’il y a aussi "l’énorme superstructure" des « services » (le secteur tertiaire), des commerçants, des médecins, et des fonctionnaires, des policiers et des militaires, des intellectuels, des enseignants, des prêtres, des rabbins, des imams, des juges, des avocats, des artistes, bref des idéologues de tout poil, des footballeurs, etc.

Tout ce monde vit sur les épaules des producteurs directs dont il consomme le travail et les produits sous les formes les plus diverses. Sinon comment ferait-il pour ne pas aller tout nu et affamé, ou pour simplement avoir le ballon de football dans lequel taper ?

La question qui devrait immédiatement se poser est la suivante : Comment la circulation des produits entre leurs producteurs (producteur entendu ici au sens vulgaire : capitaliste plus ouvrier) et tous les autres, ceux qui n’ont pour fonction que de consommer est-elle seulement possible ?

Grâce à l’argent répondra-ton, ce qui revient à seulement déplacer la question : d’où tiennent-ils cet argent ?

C’est pourquoi la question, exactement la même, pourrait se poser ainsi sous l’angle théorique : comment la valeur qui est issue de la seule sphère productive et qui est matérialisée sous la forme de la monnaie fait-elle pour, échappant à cette seule sphère de sa consommation immédiate par le capital et ceux qu’il exploite directement, comment fait-elle pour irriguer si généreusement les veines de toute la société ?

Pour conclure, il est intéressant de rappeler que les maîtres du marxisme voyaient en ces ouvriers producteurs les seuls révolutionnaires "jusqu’au bout", – puisque ce sont eux qui subissent l’exploitation directe sous la forme de l’extorsion de la plus-value, ... et qu’ils voyaient par conséquent en eux (et quelle que fût leur nationalité) les accoucheurs de la société de demain, ... parce que ses prétendants faiseuses d’anges, à terme, ne gagneront pas.

Mauris Dwaabala

* Voir : Georges Dumézil, par exemple Jupiter Mars Quirinus.
* Par surproduit, entendons ce qui lui revient une fois prélevé le nécessaire en matériel et entretien de l’ouvrier pour le renouvellement du procès de la production. Ce qui est du point de vue de la valeur : la plus-value acquise par son capital.

URL de cet article 27252
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Circus politicus
Christophe Deloire, Christophe Dubois
A quelques mois de l’élection présidentielle de 2012, les Français sont saisis d’angoisse à l’idée que la fête électorale débouchera sur une gueule de bois. La crise aidant, la politique se révèle un théâtre d’ombres où les signes du pouvoir servent surtout à masquer l’impuissance. Qui gouverne ? Qui décide ? Circus politicus révèle les dessous d’un véritable « putsch démocratique », une tentative de neutralisation du suffrage universel par une superclasse qui oriente la décision publique. Il montre comment le (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ceux qui qualifient les chômeurs et les handicapés de parasites ne comprennent rien à l’économie et au capitalisme. Un parasite passe inaperçu et exploite son hôte à son insu. Ce qui est la définition de la classe dirigeante dans une société capitaliste.

Jason Read

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.