AFP par Rigoberto Diaz, la Havane
Des scientifiques cubains ont présenté lundi lors d’un congrès de la biotechnologie à la Havane leurs progrès dans le développement d’un vaccin contre le sida, qui a été utilisé avec succès dans des expériences avec des souris et qui commenceront à être bientôt testé chez les humains.
Le nouveau candidat vaccin contre le sida a déjà été testé avec succès chez la souris, et maintenant nous nous préparons à une phase d’essai numéro un, très petite, très contrôlé avec des patients séropositifs que ne sont pas à un stade avancé de la maladie, le scientifique cubain Enrique Iglesias a déclaré aux journalistes.
Iglesias, qui dirige l’équipe qui a conçu le vaccin au Centre de génie génétique et de biotechnologie (CIGB), a décrit l’avancement de leurs recherches en biotechnologie, au Congrès International de la Biotechnologie 2012 à la Havane, qui a débuté lundi au Palais des congrès de la capitale cubaine.
Le scientifique a expliqué que le vaccin TERAVAC-VIH-1, issu d’une recombinaison de protéines (par le biais de techniques de génie génétique), cherche à induire une réponse cellulaire contre le virus de l’immunodéficience humaine.
Iglesias a mise en garde contre de fausses attentes, puisqu’il n’existe aucun modèle animal de l’infection du sida que reproduise la maladie telle qu’elle se produit chez les humains.
Jusqu’à présent, il a été procédé à plus de 100 essais cliniques (chez l’homme) au VIH à Cuba et autres pays et tous ont échoué, a-t-il dit.
Le CIGB fait partie du pôle scientifique de l’ouest de la Havane, composé de vingt centres de recherche, de production et de commercialisation des produits de la biotechnologie, avec des exportations de 400 millions de dollars par an, la deuxième source de revenus le nickel.
Selon le Ministère de la santé publique cubaine, l’île a investit plus de 200 millions de dollars par an dans son programme de promotion, de prévention et de soins aux malades du sida, qui comprend un traitement gratuit à chaque malade, certains produits étant fabriqués dans le pays.
Cuba, qui, selon les rapports locaux, figure parmi les 22 pays les moins touchés par le virus du sida, connaît environ 12 000 cas d’infection VIH-sida et 2 063 morts depuis le premier cas détecté en 1986.
Lors du Congrès, qui réunit quelques 600 scientifiques provenant de 38 pays, parmi eux le biologiste américain Peter Agree, prix Nobel de chimie 2003, des scientifiques de la CIGB et le l’Institut de Médecine Tropicale (IMT) à de La Habava a également présenté deux candidats pour des vaccins préventifs contre la dengue.
Nous avons deux candidats principaux aux vaccins contre la dengue et les résultats précliniques (chez les animaux) sont pour l’instant très prometteurs, a déclaré Guadalupe Guzman, chef du département de virologie de l’IMT.
Guzman a souligné que l’objectif est de conclure les essais en cours chez les singes et, comme il s’attend à un résultat positif, passer à la phase une de tests chez les humains.
Dans les deux cas l’objectif est de réaliser un vaccin tétravalent (contre les quatre virus du dengue) qui offrirait une protection en un temps court, a dit le chercheur, après avoir indiqué que l’Amérique latine a signalé en 2011 plus d’un million de cas de dengue.
Quatre virus circulent dans la région et il existe des pays où il y a deux ou trois virus qui circulent, ce qui rend le contrôle plus difficile, a-t-il ajouté.
Cuba, le Chili et l’Uruguay sont les seuls pays d’Amérique latine où la dengue n’est pas endémique, mais entre 1977 et 2002, l’île a connu quatre épidémies.
Dans la plus récente épidémie, de juin 2001 à mars 2002, il y a eu 14.524 cas, 81 de dengue hémorragique, dont trois mortels, tous à la Havane, selon une étude spécialisée.
Traduction par le Grand Soir